L’Almanach international

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1999, Jordanie, monarchie, 7 février Bruno Teissier 1999, Jordanie, monarchie, 7 février Bruno Teissier

7 février  : la mémoire du roi Hussein de Jordanie

Alors que le président Trump annonce son intention de noyer la Jordanie sous un flot de réfugiés palestiniens chassés de leurs terres, le roi Abdallah II et la reine Rania se recueillent comme chaque 7 février sur la tombe de feu le roi Hussein.

 

Alors que le président Trump annonce son intention de noyer la Jordanie sous un flot de réfugiés palestiniens chassés de leurs terres, le roi Abdallah II, la reine Rania et plusieurs membres de la famille royale jordanienne se recueillent comme chaque 7 février sur la tombe de feu le roi Hussein au Cimetière royal à Amman. Celui qu’on surnommait le « Petit Roi » avait préservé l’unité de son pays au milieu d’une succession de crises et de guerres qui n’ont jamais cessé depuis qu’existe ce petit royaume créé en 1921 par les Anglais pour être un État tampon.

Cet anniversaire est l’occasion de faire appel aux mânes du roi qui a régné 46 ans  sur la Jordanie, après avoir vu son grand-père, Abdallah Ier, assassiné à bout portant, sous ses yeux, en sortant de la mosquée de Jérusalem. Lui-même avait eu la vie sauve grâce à une médaille portée autour de son cou, sur laquelle une des balles avait ricoché. Deux ans plus tard, en 1953, il montait sur le trône de Jordanie à l’âge de 17 ans.

Hussein Ier a survécu à des dizaines de tentatives d'assassinat et de complots, au terrorisme palestinien et à trois guerres contre Israël. Il a joué le rôle d'intermédiaire conciliant entre les différents rivaux du Moyen-Orient et a été considéré comme l'artisan de la paix dans la région. Il était vénéré pour avoir gracié des dissidents et des opposants politiques et leur avoir accordé des postes de haut niveau au sein du gouvernement. La baraka n’aura pas accompagné jusqu’au bout le très populaire roi Hussein : il est décédé à l'âge de 63 ans des suites d'un cancer le 7 février 1999. Au moment de son décès, il était le chef d’État en exercice le plus ancien au monde. C’est dire l’émotion qui a accompagné sa disparition. C’est son fils aîné, Abdullah II, qui lui a succédé.

Ce 7 février 2025, alors qu’il se recueille sur la tombe de son père, le roi Abdallah II fête ses 26 ans sur le trône. Son jubilé d’argent a été célébré le 9 juin dernier, à l’occasion du 25e anniversaire de sa cérémonie d’intronisation.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 février 2025

Des Jordaniens en deuil de leur roi, le 8 février 1999.

 
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1947, Birmanie, fête régionale, 7 février Bruno Teissier 1947, Birmanie, fête régionale, 7 février Bruno Teissier

7 février : la fête nationale des Shans, peuple rebelle de Birmanie

La fête nationale Shan commémore l'union de plusieurs principautés Shan en un seul État Shan le 7 février 1947. Les Shans (ou Taï) forment un peuple de quelque 5 millions de personnes vivant dans l’est de la Birmanie, aujourd’hui en rébellion contre le pouvoir central.

 

La fête nationale des Shans (ဝၼ်းၶိူဝ်းတႆ) commémore l'union de plusieurs principautés Shan en un seul État Shan le 7 février 1947. Les Shans (ou Taï) forment un peuple de quelque 5 millions de personnes vivant dans l’est de la Birmanie, soit 10% de la population du pays. Avec d’autres minorités (Kachins, Karens, Chins…), les Shans ont ensuite accepté de négocier avec les Bamars (Birmans, l’ethnie majoritaire) pour fonder l’Union Birmane, faute d’accéder chacun à l’indépendance. L’esprit de l’’accord de Panglong du 12 février, après le coup d’État de Ne Win, en 1962. Les princes locaux, les saopha, ont perdu tout leur pouvoir et les Shans sont entrés en rébellion contre le pouvoir birman. Ils revendiquent l’indépendance de l’État Shan (ရှမ်းပြည်နယ်) qui occupe aujourd’hui un quart de la Birmanie. En février 1947, les Shans se sont dotés d’un drapeau national et d’un grand conseil. Depuis 1962, et aujourd’hui encore, une partie de ce territoire échappe au pouvoir central. La situation est très complexe car l’État Shan abrite de nombreux groupes ethniques, dont plusieurs entretiennent une armée. Certains ont signé un accord avec le gouvernement birman de Naypyidaw, et sont parfois manipulés par les Birmans contre les Shans, d’autres au contraire, demeurent en rébellion.

Des guerres fraternelles entre l'Armée de libération nationale Ta'ang (TNLA), Shan State Progress Party (SSPP), United Wa State Army (UWSA) d'un côté et le Restoration Council of Shan State (RCSS) de l'autre n'ont pas encore trouvé d’issue, même si la situation réelle du conflit armé s'est un peu améliorée ces derniers mois.

Politiquement, les forces armées de l'État Shan ont également des perspectives différentes concernant la guerre civile en cours, exacerbée par le soulèvement de la population Bamar contre la junte militaire depuis le coup d'État militaire de février 2021.

Cette fête nationale a été plus ou moins tolérée par les autorités centrales, selon les époques. Elle est aussi célébrée dans la diaspora, en Thaïlande (appelés Thai Yai) ou au Canada (le pays où s’est réfugiée la famille de Sao Shwe Thaik, le dernier saopha des Shans, qui fut aussi président de la Birmanie, renversé en 1962 et mort en prison).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2023

 
 
 
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1855, 1945, Japon, Célébration patriotique, 7 février Bruno Teissier 1855, 1945, Japon, Célébration patriotique, 7 février Bruno Teissier

7 février : le Japon rappelle le contentieux sur les Kouriles

La Journée des Territoires du Nord est l’occasion, au Japon, de rappeler le contentieux territorial qui l’oppose à la Russie concernant les quatre îles les plus méridionales de l’archipel des Kouriles.

 

Le Japon célèbre chaque 7 février, depuis 1981, la Journée des Territoires du Nord (北方領土の日) : une occasion de rappeler le contentieux territorial qui oppose le Japon à la Russie concernant les quatre îles les plus méridionales de l’archipel des Kouriles.

La date de cette journée n’a pas été choisie par hasard : le 7 février 1855 que le Japon et la Russie tsariste avaient signé un traité de commerce, de navigation et de démarcation frontalière dans lequel l'appartenance des quatre îles du sud des Kouriles à l'empire du Soleil-Levant était explicitement reconnue.

Les îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri ont été annexées par les Soviétiques le 18 août 1945, trois jours après l'annonce de la capitulation du Japon. Peuplées d'environ 17 000 habitants pour une superficie totale de quelque 5 000 km2, elles sont depuis administrées par Moscou.

C’est ce litige bloque depuis 77 ans la signature d’un traité de paix entre la Russie et le Japon. Ce dernier avait toutefois rétabli ses relations diplomatiques avec l’URSS en 1956, la Russie a pris le relais. Mais, la Déclaration commune nippo-soviétique de 1956, ratifiée par la Diète japonaise et le Soviet suprême de l’URSS, ne contient aucun accord sur l’attribution des Territoires du Nord et spécifie simplement que les îles Habomai et celle de Shikotan seront restituées au Japon une fois qu’un traité de paix aura été signé. Or, à ce jour aucun traité de paix n’a été signé entre les deux pays. Arguant qu’en cas de restitution, une base américaine pourrait s’y installer, les Russes ne veulent pas céder sur les deux îles principales : Iturup (nom russe de Etorofu) et Kunashir (Kunashiri) et ne restituer que deux îles : Habomai et Shikotan, les plus petites et inhospitalières. Tokyo juge cette proposition inacceptable et continue d'exiger la restitution de tous les Territoires du Nord ( (北方領土).

La seule avancée, obtenue en 1992, c’est la possibilité pour les Japonais de se rendre sur les îles sans visa. Ces autorisations sont renouvelées chaque été et permettent aux descendants des autochtones de venir entretenir les tombes de leurs ancêtres.

En janvier 2019, Kôno Tarô, ministre des Affaires étrangères du Japon, et Sergueï Lavrov, son homologue russe, ont entamé des négociations avec l’objectif de régler le litige des Territoires du Nord (îles Kouriles) et de signer un traité de paix. Elles n’ont pas abouti à ce jour. Toutefois, outre une très improbable restitution, les deux pays négocient également des projets économiques sur les îles dans les domaines de la pêche, de l'agriculture, de l'énergie éolienne, du tourisme.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2022

 

Lycéens en visite au cap Nosappu (pointe nord-est du Japon) où a été construit Le pont des quatre îles, monument dédié à la prière pour le retour des îles Habomai sous souveraineté japonaise. 

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1974, Grenade, 7 février, indépendance Bruno Teissier 1974, Grenade, 7 février, indépendance Bruno Teissier

7 février : l’indépendance de la Grenade

La Grenade, petite île des Caraïbes, fête son indépendance obtenue en 1974 après deux siècles de présence britannique.

 

La Grenade, petite île des Caraïbes, fête son indépendance obtenue en 1974 après deux siècles de présence britannique. Sans rompre avec le Commonwealth, le processus a été conduit par le chef du gouvernement Eric Gairy, ex-syndicaliste, un ancien instituteur qui va rapidement établir un régime autoritaire. Celui-ci sera destitué cinq ans plus tard par un coup d’État mené par un mouvement révolutionnaire dirigé par Maurice Bishop.

Mais aujourd’hui, c’est Indépendance Day et ce sont les évènements de 1974 qui sont célébrés par un jour férié en présence de la représentante de la Reine, au nom prédestiné, Cécile La Grenade. Les célébrations qui se déroulent au stade national du pays comprennent un défilé militaire, des spectacles culturels, de la musique insulaire, un feu d'artifice. Cette année, se déroulera notamment la finale du 47e Calypso de l'indépendance, avec artistes finalistes. Les Grenadiens affichent leur fierté nationale en portant des tenues aux couleurs du drapeau national : rouge, vert et or.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2021

 
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