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1958, Niger, république, 18 décembre Bruno Teissier 1958, Niger, république, 18 décembre Bruno Teissier

18 décembre : le Niger fête sa république, pas sa démocratie perdue

Le 18 décembre n’est plus la fête nationale du Niger, mais demeure un jour férié important, c’est le Jour de la république. Il commémore la fondation de la république en 1958, sous tutelle française. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, la république du Niger n’est plus une démocratie.

 

Depuis l’an dernier, le 18 décembre n’est plus la fête nationale du Niger, laquelle a retrouvé sa date du 3 août, qui marque l’anniversaire de l’indépendance, comme c’était le cas avant 2006. Le 18 décembre demeure un jour férié important, c’est le Jour de la république. Il commémore la fondation de la république en 1958, alors que le pays était encore sous tutelle française. C’est dans cette république semi-autonome, au sein de la Communauté française, que Hamani Diori est devenu le président du gouvernement provisoire du pays. Lorsque le Niger obtiendra son indépendance totale de la France en 1960, Diori sera élu premier président de la République du Niger.

Lors de cette fête, les bureaux du gouvernement et de nombreuses entreprises sont fermés. La fête de la République est célébrée par des discours publics, des cérémonies officielles, des événements culturels, etc. Chaque année, l'une des capitales régionales est choisie pour abriter les festivités pendant au moins dix jours. Chacune arborant une dénomination particulière, de Dosso Sogha, en passant par Diffa N’Glaa, Zinder Saboua, Tillabéry Tchandalo ou Tahoua Sakola.

Comme il est d’usage, le chef de l’État, président du CNSP, le général  de brigade Abdourahamane Tiani et dirigeant putschiste du Niger,  s’est adressé hier à la nation à l’occasion du 66e anniversaire de la Proclamation de la République du Niger. Le CNSP, Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, est la junte militaire qui a pris le pouvoir au Niger à la suite du coup d'État du 26 juillet 2023. Lequel a suspendu le fonctionnement de la république en renversant un président élu démocratiquement, Mohamed Bazoum, pour le remplacer par une junte militaire. Depuis, plusieurs institutions qui maintenaient l’État de droit ont été supprimées, comme la Cour de cassation, le Conseil d’État, la Cour des comptes, la Commission nationale des droits de l’homme et le médiateur de la République… Les activités des partis politiques ont été suspendues et plus d’une trentaine de détentions arbitraires ont été recensées par Amnesty International. La république du Niger n’est plus une démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 décembre 2024

 
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1924, Mongolie, 26 novembre, république Bruno Teissier 1924, Mongolie, 26 novembre, république Bruno Teissier

26 novembre : le centenaire de la république mongole

La Mongole célèbre chaque année le jour où elle est devenue un satellite de l’URSS, une drôle de fête qui rappelle beaucoup de mauvais souvenirs mais au moins la Mongolie n’a pas été que partiellement absorbée par la Chine et comme l’URSS a disparu... Les festivités se déroulent sur la place Sukhbaartar, le Lénine mongol. On offre du thé au lait à tout le monde, bien chaud, car en cette fin novembre, les températures sont très largement négatives…

 

Le Grand Khural de Mongolie (l’assemblée nationale) se réunit aujourd’hui en session commémorative du 100e anniversaire de l'adoption de la Première Constitution mongole. Des festivités ont lieu dans tout le pays.

Le 26-Novembre était autrefois appelée Fête de l’indépendance. Celle-ci a été remplacée en 2011 par le 29 décembre, mais la fête du 26 novembre a été conservée comme Jour de la République (Бүгд найрамдах өдөр). La république mongole dont on fête cette année le centième anniversaire. Chaque année, c’est une journée à la gloire du pays, de son drapeau, de son hymne. Les festivités se déroulent sur la place Sukhbaartar, le Lénine mongol. Des étudiants venus de tout le pays sont en costume traditionnel. On offre du thé au lait à tout le monde, bien chaud, car en cette fin novembre, les températures sont déjà très largement négatives… mais que commémore-t-on en ce Jour de la république ?

Le 26 novembre 1924, la Mongolie adoptait une nouvelle constitution qui faisait d’elle un pays communiste, concrètement le premier État satellite de la future URSS. Les autorités ont attendu la mort du souverain, Bogdo Khan, qui était en même temps chef religieux. Devenant une « république populaire », le lamaïsme y était bientôt interdit, les terres et troupeaux collectivisés et de purges en purges, ses élites complètement asservies par le grand voisin russe. En sommes cela ne rappelle pas de très bons souvenirs, si ce n’est que la Mongolie a échappé, au moins en partie, à la tutelle chinoise.

Cette Mongolie soviétisée n’a survécu que quelques semaines à la disparition de l’URSS. En 1992, une nouvelle constitution, démocratique cette fois, a été adoptée. Mais ce changement de régime n’a donné naissance à aucune fête nationale, pourtant cette démocratie coincée entre deux dictatures, est bien la seule de la région et elle tient bon. Ce sont les journées du 11-12 juillet (le Naadam) qui célèbre l’indépendance à l’égard de la Chine et font figure de fête nationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 novembre 2024

 
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15 novembre : le Brésil célèbre son régime républicain

Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil.

 

Pour ce 135e anniversaire de la république, le drapeau brésilien est hissé dans tout le pays. La journée est traditionnellement marquée par des défilés et des concerts ont lieu dans les rues. Le 15 novembre est une fête nationale au Brésil  depuis 1949 sous le nom de Jour de la proclamation de la République (Dia da Proclamação da República).

Cette fête nationale brésilienne est l’anniversaire du coup d’État du 15 novembre 1889 qui a renversé la monarchie. Deux jours plus tard, l’empereur Pedro II et sa famille, chassés du Brésil, s’embarquaient pour Lisbonne. Ils avaient perdu leurs derniers soutiens, l’Église catholique et les grands propriétaires caféiculteurs qui s’estimaient lésés par l’abolition de l’esclavage (le 13 mai 1888). Quant à l’armée qui sortait de la guerre avec le Paraguay, elle se considérait mal récompensée. C’est elle qui va renverser le régime en place depuis 1822.

L'événement a eu lieu à Rio de Janeiro, alors capitale de l'Empire du Brésil, lorsqu'un groupe de soldats de l'armée brésilienne, dirigé par le maréchal Manuel Deodoro da Fonseca, a déposé l’empereur et établi un gouvernement républicain provisoire. Avec la proclamation de la République, le maréchal Deodoro da Fonseca est aussitôt devenu le premier président du Brésil. L'organisation de la république sera conforté par la promulgation d'une nouvelle Constitution qui s’inspirait du fédéralisme nord-américain et du positivisme français. Le texte change également le nom du pays, qui devient désormais « États-Unis du Brésil ». Ce n'est qu'en 1968 que le Brésil acquiert son nom actuel de République fédérative du Brésil.

Durant cette période, le Brésil a vu naître des symboles, comme l'hymne au drapeau et le drapeau national, lui-même figure des éléments caractéristiques de la pensée positiviste qui a inspiré les militaires putschistes. Les mots écrits sur la bande centrale qui recouvre le cercle bleu du drapeau national , « ordre et progrès » est une devise positiviste qui estime que le progrès social ne peut reposer que sur l'ordre et la discipline, aussi bien de la part des individus que de l’ensemble de la société. Une doctrine qui découle de la sociologie d’Auguste Comte, un penseur français qui a longtemps été vénéré au Brésil au point que des temples lui sont dédiés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 novembre 2024

Le drapeau brésilien, institué le 19 novembre 1889

Proclamation de la République , 1893, huile sur toile de Benedito Calixto (1853-1927).

 
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1946, Hongrie, république Bruno Teissier 1946, Hongrie, république Bruno Teissier

1er février : en Hongrie, c’est le Jour du souvenir de la République

C’est anniversaire de la loi de 1946 qui abolissait la monarchie pour la remplacer par une république. La journée du 1er février 1946 symbolisait une véritable aspiration démocratique qui sera très vite déçue comme ont été déçues les espoirs de 1848, de 1918, de 1989… à chaque fois un régime autocratique reprend le dessus. Le dernier en date a été insaturé par Viktor Orban.

 

La Hongrie dont le dirigeant, Viktor Orban, a constitué un empire médiatique hégémonique totalement à ses ordres, est-elle encore une république ? Dans un pays où l’opposition n’a aucun moyen d’atteindre l’ensemble de la population, aucune fenêtre pour s’exprimer, les élections sont totalement inéquitables. C’est dans ce pays autocratique que l’on célèbre chaque 1er février, le Jour du souvenir de la République (A köztársaság emléknapja). Cette journée commémorative (non fériée) a été instaurée en 2006, lors du 60e anniversaire de l’article I de la loi de 1946 sur la forme de l’État hongrois. Cet article abolissait la monarchie, qui jusque-là n’avait fonctionné que sous forme de régence, pour la remplacer par une république.

La journée du 1er février 1946 symbolisait une véritable aspiration démocratique qui sera très vite déçue car la Hongrie est devenue en 1949 une République populaire dominée par un Pari communiste qui a vite supprimé toute démocratie. L’esprit républicain et démocratique a resurgi en 1989 avec la chute du Rideau de fer et la fin de l’emprise de Moscou sur le pays. Mais cette fois encore, cette démocratie va glisser vers un autoritarisme conservateur dont Viktor Orban est l’instaurateur, lequel a réinstauré un tropisme russe. La république en Hongrie est-elle vouée à déboucher sur l’autoritarisme ? Celle de 1946 n’était que la deuxième. Une première république avait été instaurée en 1918, sous forme de soviets. Mais elle fut renversée dans la violence avant qu’on ait pu la voir fonctionner, pour être remplacée par le régime autoritaire d’extrême droite du maréchal Horthy, lequel s’était imposé comme le régent d’une monarchie sans monarque. Triste destinée pour un pays dont l’esprit républicain remonte au moins à la révolution du 15 mars 1848. Une révolution avortée.

Le choix des armoiries de la Hongrie est très symbolique : Kossuth, le révolutionnaire de 1848 avait remplacé la couronne par une couronne de laurier. Les « armoiries de Kossuth » ont été utilisées par l’éphémère république de 1918-1919, puis par ceux qui ont tenté, en vain, de renverser le régime communiste en 1956. En 1990, le parti libéral proposa de reprendre ce symbole mais la majorité du Parlement opta pour un blason à nouveau surmonté de la fameuse couronne de Saint-Étienne. Peut-on être une authentique république quand on est à ce point attaché à la symbolique royale ? Doit-on s’étonner que la Hongrie soit à nouveau une autocratie ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 janvier 2024

Timbre de 1946 célébrant l’instauration de la république

Une pièce de 1947, avec le blason de la IIe République (celui de Kossuth) et une pièce de 1995 avec le blason surmonté de la couronne de saint Étienne.

 
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1970, Guyana, république, 23 février Bruno Teissier 1970, Guyana, république, 23 février Bruno Teissier

23 février : un carnaval pour célébrer la république du Guyana

Aujourd’hui, c’est Mash Day, un carnaval qui célèbre le jour où le Guyana est devenu une république. C’était le 23 février 1970, quatre ans après son indépendance.

 

Aujourd’hui, c’est Mash Day, un abrégé de Mashramani, le nom d’un carnaval qui célèbre le jour où le Guyana est devenu une république. C’était le 23 février 1970, quatre ans après son indépendance.

C’est terme d’une langue amérindienne, l’arawak, qui a été choisi pour baptiser cette fête annuelle : mashramani signifie "célébration après un travail coopératif ». La fête a été inventée dans la ville de Mackenzie par une association locale. La première célébration de Mashramani avait été si réussie que le festival a été organisé l’année suivante dans la capitale nationale, Georgetown. Le président de la république, Forbes Burnham l'a entériné et le Jour de la République est devenu une fête nationale et un jour férié.

Depuis plus d’un demi-siècle, Mash Day est la fête annuelle la plus importante en Guyana. Elle a très vite pris l’allure d’un véritable carnaval qui implique tous les groupes ethniques guyanais. On organise des concours de costumes excentriques, des défilés de chars, des démonstrations de groupes de danse acrobatique… aux sons d’orchestres qui cultivent l’héritage africain de l’ancienne Guyane britannique : calypso, soca, chutney-scoa  et musique de chutney. 

Les groupes mash descendent dans les rues pour mettre en valeur la diversité guyanaise dans leurs costumes et créer spectacles flamboyants. Ce « défilé des groupes », très attendu, est le point culminant des festivités. Chaque année, des milliers de personnes se rassemblent le long du parcours de la parade qui traverse la capitale, pour apercevoir les fêtards parés de leurs costumes exubérants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 février 2022

 
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1870, France, 4 septembre Bruno Teissier 1870, France, 4 septembre Bruno Teissier

4 septembre : la république française a 150 ans

La France commémore, discrètement, le 150e anniversaire de la chute de son dernier monarque et l’instauration de la république.

 

Septembre 1870, le Second Empire se termine piteusement par la captivité de l’Empereur, défait à Sedan et tombé aux mains des Prussiens le 2 septembre. À Paris, la foule réclame la république et envahit l’Assemblée nationale. Finalement, c’est à l’Hôtel de Ville que Léon Gambetta, accompagné de quelques autres députés, proclame la République le 4 septembre. « Louis-Napoléon Bonaparte et sa dynastie sont déclarés déchus du pouvoir. » déclare Jules Favre. Ce régime sera la IIIe République.

L’homme de a situation est Léon Gambetta. Il est né le 2 avril 1838 à Cahors dans le Lot. 2020 est aussi l’année du centenaire de l’entrée du cœur de Léon Gambetta au Panthéon le 11 novembre 1920. À Cahors, « L’année Gambetta » démarre le vendredi 4 septembre 2020 à 14 h 30 à la mairie. 

De nombreuses villes françaises ont une rue du 4-Septembre dont la plupart des habitants généralement, ignore la référence historique. La date n’a guère été commémorée. Pour ce 150e anniversaire, le président Macron qui s’exprime publiquement, compte associer un plan de restauration du pacte républicain au plan de relance économique qui fait suite à la crise de la covid.

Le symbole resservira. En 1958, c’est le 4 septembre, place de la République, que Charles de Gaulle, alors président du Conseil, présente son projet de Ve république. Il voulait éviter que son coup politique soit vu comme un coup d’État.

 
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