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1979, Iran, milice, 26 décembre Bruno Teissier 1979, Iran, milice, 26 décembre Bruno Teissier

26 décembre : l'Iran officiel célèbre la milice du Bassidj

Le Basij, devenu une véritable mafia au service du régime des mollahs, célèbre son anniversaire.

 

Le régime de Téhéran commémore chaque 26 décembre l’ordre de l’ayatollah Khomeiny de créer une organisation paramilitaire pour défendre le régime. Cette milice n’a été créée qu’en 1980, mais c’est le 26 décembre (le 5 Azar selon le calendrier islamique) 1979 que le guide suprême a annoncé la création du Bassidj (بسيج), terme qui signifie « mobilisation », son nom complet est Sāzmān-e Basij-e Mostaz'afin (سازمان بسیج مستضعفین), c’est-à-dire l’Organisation pour la mobilisation des opprimés, chaque membre est appelé un basiji.

L'organisation était ouverte à tous entre 18 et 45 ans, hommes et femmes. Cependant, pendant la guerre Iran-Irak, les volontaires Basij comprenaient des personnes d'âges divers, tels que des enfants aussi jeunes que 12 ans et des hommes âgés, dont certains avaient déjà 80 ans. On se souvient pendant ce conflit des attaques par vagues humaines qui sont à l’origine de centaines de milliers de morts, sacrifiés par le régime.

C’était l’époque où les familles iraniennes avaient en moyenne 6 enfants. Aujourd’hui que le taux de fécondation a chuté à 2 enfants par femme, il n’est plus question de sacrifier ainsi la jeunesse qui d’ailleurs, très désabusée ne se mobiliserait plus pour défendre le régime. Au contraire, il s’agit plutôt de la contenir pour éviter qu’elle de renverse le régime des mollahs. C’est là que le Bassidj intervient. Depuis les élections contestées de 2009, son rôle principal est de réprimer les manifestations d’opposants. C’est sous l’ayatollah Ali Khamenei, que leur mission a été redéfinie et leurs pouvoirs fortement augmentés. À mesure que le régime a perdu en soutien populaire, l’organisation a contribué à sa militarisation. Elle a acquis un pouvoir économique et une influence considérable. Elle constitue une composante majeure des Gardiens de la révolution qui constituent, aujourd’hui, un véritable État dans l’État. À tel point qu’on peut se demander si cette véritable mafia ne se mobilise pas d’abord pour sa propre survie. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes rejoignent le Bassidj non par patriotisme ou convictions religieuses, mais en raison des avantages qu'il offre : des  allocations, une exemption du service militaire obligatoire, des places réservées dans les universités et de meilleures chances d’obtenir un emploi ou une promotion dans le secteur public.

La Journée du Bassidj (روز بسیج) est avant tout marquée par des défilés militaires destinés à afficher sa puissance et conforter le régime en place.

 
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Iran, chiisme, armée Bruno Teissier Iran, chiisme, armée Bruno Teissier

9 octobre : l’Iran célèbre ses pasdarans, protecteurs du régime des mollahs

C’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique , un corps de soldats d’élite créé par le Khomeiny.

 

Nous sommes le 17 Mehr du calendrier iranien, c’est la Journée du Corps des gardiens de la révolution islamique (Sepah-e Pasdaran-e Enghelab-e Islami) qui honore le corps d’élite créé par le Khomeiny dès sa prise de pouvoir pour faire contrepoids à l’armée officielle, l’Artesh, dont il se méfiait. La constitution a ensuite entériné les deux armées. L’une protège le pays de toute agression extérieure. L’autre, celle des pasdarans (les gardiens de la révolution), défend le régime, en appuyant les éléments les plus conservateurs, et assure des missions spéciales à l’étrangers contre les ennemis du régime. Pour cela a été Al-Qods, une milice spéciale qui porte le nom de Jérusalem, en arabe. Pour assurer l’indépendance des pasdarans, le président Rasfandjani les avait autorisés à participer à activités lucratives. Favorisés par le régime, les gardiens qui seraient quelque 150 000, ont bâti un véritable empire industriel, une sorte d’État dans l’État qui les rend très puissants.

Pour leur donner une légitimité historique, les pasdarans sont célébrés le jour anniversaire de l’imam Hussein, le second fils d’Ali (gendre du prophète), mort en martyr en 680 lors de la fameuse bataille de Kerbala. Considéré comme le troisième imam chiite, il avait refusé de prêter allégeance au calife Yazid. Le destin tragique de Hussein est à l’origine du chiisme. L’anniversaire de sa mort est commémorée chaque année. Celle de sa naissance sert de Journée des pasdarans (روز سپاه پاسداران انقلاب اسلامی). Quel meilleur symbole pour légitimer ce corps d’armée au service de la théocratie iranienne ?

 
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