L’Almanach international

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1963, États-Unis, Noirs, 28 août Bruno Teissier 1963, États-Unis, Noirs, 28 août Bruno Teissier

28 août : I have a dream...

« I have a dream... » c’est le début d’un discours mythique de Martin Luther King, prononcé, il y a 60 ans, le 28 août 1963, au pied du Mémorial Lincoln, à Washington, devant 250 000 personnes marchant contre les discriminations raciales.

 

« I have a dream... » c’est le début d’un discours mythique de Martin Luther King, prononcé, il y a 60 ans, le 28 août 1963, au pied du Mémorial Lincoln, à Washington, devant 250 000 personnes marchant contre les discriminations raciales.

Il rêvait d'une Amérique où chaque citoyen, qu’il soit blanc ou afro-américain, posséderait les mêmes droits dans la justice et la paix (en 1963, les Noirs américains n’ont toujours pas le droit de vote).

Pour célébrer le cinquantième anniversaire du fameux discours, les États-Unis lui avaient consacré presque une semaine de commémorations, avec des marches, débats, concerts, expositions dans toute la ville. Les cloches des églises s’étaient mises à sonner à travers les États-Unis au moment où Barack Obama, le premier président noir du pays, prononçait un discours depuis les marches du Mémorial Lincoln.

Un demi-siècle après, les États-Unis ont encore bien des progrès à faire en matière d’égalité raciale.

Extrait :

« Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Georgie, les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve qu’un jour, même l’État du Mississippi, un État où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour, même en Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur à la bouche pleine des mots “ opposition ” et “ annulation ” des lois fédérales, que là même en Alabama, un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair.

Telle est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud. » (extrait)

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 août 2023

 
L’année suivante, Martin Luther King recevait le prix Nobel de la Paix.

L’année suivante, Martin Luther King recevait le prix Nobel de la Paix.

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1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier 1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier

1er mars : il y a 55 ans, le Bloody Sunday de Selma, Alabama

On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils était 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves.

 

On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils étaient 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter, mais ils ne dépasseront pas le pont de Edmund Pettis. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves. Ce dimanche restera en mémoire comme le Bloody Sunday of Selma. La violence policière montrée par la télévision dans tout le pays provoque une grande indignation.

Le Civil Rights Act de 1964 mettait théoriquement fin aux actes de ségrégation à l'encontre du peuple noir. En théorie seulement car dans les États du Sud, les autorités locales et le Ku Klux Klan faisaient régner un quasi-apartheid. Ainsi en Alabama, le gouverneur George Wallace, ségrégationiste notoire, parvenait à bloquer l'inscription des Noirs sur les listes électorales. Sur 15 000 d’entre eux, 300 seulement avaient pu s'inscrire.

Déjà, le 18 février 1965, une marche de protestation avait été violemment réprimée par la police dans la ville de Marion, un manifestant avait été tué. Martin Luther King, prix Nobel de la paix en 1964, prend la tête du mouvement de protestation et appelle à une marche le 7 mars suivant. Celle-ci devait conduire les manifestants de Selma à Montgomery, siège du gouvernement local. La police lui barrera violemment la route.

Une nouvelle marche, le 25 mars 1965, atteindra Montgomery sans entrave cette fois-ci avec Martin Luther King à sa tête. Les manifestants sont au nombre de 50 000. Noirs et Blancs accueilleront les marcheurs et écouteront le pasteur King.

Sur l’injonction du président Johnson, le congrès américain adoptera finalement le Voting Rights Act, qui entérine définitivement le droit de vote pour les Noirs, en août 1965. Après des décennies de violences pour empêcher les Noirs de voter, États-Unis devenaient enfin une démocratie.

Chaque année, autour du 7 mars, une marche est organisée pour commémorer cet épisode de la lutte des Noirs (African American) pour leurs droits. Cette année, c’est le 55th Anniversary of Selma to Montgomery (nom officiel). Des bus sont spécialement affrétés depuis les villes voisines pour célébrer l’évènement ce dimanche 1er mars 2020.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Les violences du 7 février 1965 filmées par la télévision

Les violences du 7 février 1965 filmées par la télévision

Le 25 février 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

Le 25 février 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

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