L’Almanach international
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29 septembre : Babyn Yar, la mémoire de la Shoah en Ukraine
On célèbre le 83e anniversaire du massacre de Babyn Yar, le symbole longtemps contesté, de l’extermination des juifs d’URSS, comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux.
Babyn Yar (Бабин Яр) est le symbole de l’extermination des juifs d’URSS comme Auschwitz l’est pour les juifs occidentaux. Les 29 et 30 septembre 1941, 33 771 juifs sont exécutés à Babyn Yar, près de Kyïv, capitale de l’Ukraine. Aucun site de la Shoah n’a connu un nombre de victimes en si peu de temps, quelque 36 heures. Sur la durée de la guerre, on estime à plus de 100 000 victimes, presque toutes juives, dans ce ravin où ils étaient fusillés en masse.
Après la guerre, l’URSS chercha à occulter ce massacre et même à détruire le site en le noyant, ce qui provoqua une inondation catastrophique qui tua plus de 1000 personnes dans les villages alentour (tragédie de Kourenivka). C’est le poète russe Evgueni Evtouchenko et son poème Babi Yar (en russe), en 1961, qui ont fait émerger la mémoire des terribles massacres. Son retentissement fut international. En 1963, il fut même invité à Paris pour déclamer son texte devant des étudiants communistes, réunis à la Mutualité. Ses poèmes étaient traduits par le jeune comédien Laurent Terzieff.
En 1966, les autorités soviétique érigent enfin un monument sur le site de Babyn Yar mais qui ne mentionne pas le fait que les victimes étaient presque toutes juives. Ce n’est qu’en 1992 (après la chute de l'Union soviétique) que le gouvernement ukrainien autorisa la création d'un monument spécifique aux victimes juives, monument qui fut finalement inauguré le 29 septembre 2001, pour le 60e anniversaire.
Le 29 septembre 2021, à l'occasion du 80e anniversaire du massacre, tous les établissements scolaires d'Ukraine ont donné une leçon consacrée à ce crime. Le 9 octobre suivant a été inauguré un « Mur des Pleurs en cristal » de 40 mètres de long, créé par Marina Abramović, en présence des présidents ukrainiens, allemand et israélien. Chaque 29 septembre des cérémonies commémoratives ont lieu sur le site du ravin.
Un projet de centre de commémoration a été lancé en 2021, mais la guerre en Ukraine l’a suspendu. S’il voit le jour, ce grand musée de la Shoah par balle, est destiné à devenir après Berlin et Varsovie le troisième grand musée de la Shoah en Europe.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 septembre 2024
19 septembre : Roch Hachana, le nouvel an juif à l'heure de la covid
Ainsi débute l’année 5781 du calendrier juif qui se terminera le 7 septembre 2021 du calendrier grégorien.
Hier soir, a débuté l’année 5781 du calendrier juif qui se terminera le 7 septembre 2021 du calendrier grégorien. Les croyants vont célébrer durant deux jours la création du monde et se préparer aux 10 jours de pénitence qui précèdent la fête de Yom Kippour (27 septembre au soir).
Cette année, les autorités juges appellent les fidèles à redoubler de précautions face au nouveau coronavirus avant les fêtes du Nouvel an. En Israël, un nouveau confinement a été décidé. Pour la première fois de son histoire, la grande synagogue de Jérusalem n'accueillera pas les célébrations du Nouvel an juif, en raison des restrictions imposées pour lutter contre la propagation de l'épidémie.
Un grand repas a marqué le début des célébrations. On commence par consommer des légumes et fruits nouveaux pour marquer le commencement d’un nouveau cycle. Il est également d’usage de tremper du pain ou de la pomme dans du miel, demandant à Dieu d’accorder à tous les convives une année de faveurs, de bienfaits et de douceur. On s’échange des vœux en début de repas selon une formule rituelle qui signifie : « Puissiez-vous être inscrit (sous-entendu au livre de vie) pour une bonne année ». Tout le monde doit s’habiller de blanc, symbole d’humilité et de pureté. Après l’office de l’après-midi, on se rend près d’un cours d’eau ou en bord de mer pour vider ses poches, une façon de se débarrasser symboliquement de ses péchés. Roch Hachana est aussi appelé le jour des acclamations ou jour du Chofar. On sonne en effet cette corne de bélier (chofar) à plusieurs reprises durant les offices, sur différents rythmes, afin d’éveiller les consciences et de les inviter au repentir. Selon la tradition juive, Roch Hachana est le jour où les hommes sont jugés pour leurs actes posés durant l’année et, en même temps, c’est le moment où Dieu doit se rappeler de ce qu’il a fait pour les hommes, de son amour pour la Création, une façon d’adoucir la colère divine s’il y a lieu !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 septembre 2020