L’Almanach international
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5 décembre : la date qui ne commémore rien et pourtant...
En France, la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie est une date contestée car elle tient du hasard… Cette année les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie lui donne tout de même une dimension particulière.
En France, la Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie est une date très contestée et peu suivie, même si beaucoup municipalités organisent tout de même un moment de recueillement au monument aux morts. Ne cherchez pas dans un livre d’histoire ce qui s’est passé un 5 décembre. La date tient du hasard de l’agenda présidentiel. Le 5 décembre 2002, le président Chirac inaugurait un mémorial situé quai Branly à Paris et dédié à aux guerres de la décolonisation. L’année suivante, une commission reprenait cette date afin de tenter d’éliminer la commémoration du 19 mars à laquelle est attachée la plus grande association d’anciens combattants, la Fnaca (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc, Tunisie), ainsi que toutes les familles qui avaient un fils envoyé combattre en Algérie (ils furent plus de deux millions), mais récusés par d’autres qui font valoir que les violences n’ont pas cessé ce jour-là. Cette année, le débat sur la date de la commémoration a été ravivé par les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie. Le 5-Décembre s’adresse, selon l’Élysée, à tous « ceux qui en sont revenus, à ceux qui y ont souffert et à ceux qui en souffrent encore : les militaires de métier et les appelés du contingent ; les Harkis et leurs familles ; les disparus, ces hommes et ces femmes, civils et militaires, dont la trace a été perdue ; les personnes qui ont dû abandonner un pays où ils étaient nés. »
La ville de Nîmes, par exemple, a programmé trois jours de célébration pour commémorer les 60 ans de l’exode des rapatriés d’Algérie. Hier, dimanche, une messe a été dite au sanctuaire de Notre-Dame de Santa Cruz (Mas de Mingue), suivi d’un méchoui organisé par la Ville en partenariat avec les associations de rapatriés. Ce lundi 5 décembre, à 11h30 au Monument aux morts (Square du 11 novembre), c’est le traditionnel dépôt de gerbes. Demain, une conférence rappellera les événements.
À Paris, la cérémonie d’hommage a lieu au mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, quai Branly à 16h30, suivi d’un ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe à 18h30. De 1952 à 1962, plus de 2 millions d'hommes ont servi sous les drapeaux, avec un bilan de près de 25 000 morts et 60 000 blessés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 décembre 2022
1er novembre : la « révolution » algérienne
L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, marquait le déclenchement de la Guerre de libération nationale.
L’Algérie commémore sa « Révolution de novembre ». Ce jour-là en 1954, une série d’attentats coordonnée par un FLN qui faisait pour la première fois parler lui, symbolisait le déclenchement de la Guerre de libération nationale. Ce jour férié en Algérie est marqué par des défilés militaire et la glorification de la guerre d’indépendance.
De cette « Toussaint rouge », les Français ont surtout gardé l’image de ce jeune instituteur français qui venait prendre son premier poste dans le bled et qui fut abattu après l’attaque du bus dans lequel il voyageait. Il faudra cependant de longs mois avant que Paris ne réalise qu’une guerre avait commencé ce jour-là. L'Algérie célèbre le début officiel de sa guerre de libération, laquelle avait, en fait, débuté en 1945, le 8 mai, mais, à l’époque, peu l’avaient vraiment compris.
68 ans après cette « révolution », le régime totalement fossilisé, appuie toujours sa légitimé sur ce conflit de libération que seuls les Algériens les plus âgés ont connu. Cette année, 2022, Alger a choisi la date symbolique du 1er novembre pour abriter le 31e sommet de la Ligue arabe afin de rappeler le soutien arabe à la Révolution algérienne mais aussi marquer son retour sur la scène diplomatique. La victoire finale de cette guerre de libération qui s’est achevée en 1962 fut aussi diplomatique : elle est aussi le fruit du soutien de plusieurs pays arabes, notamment de l’Égypte, dès 1954, de l'Arabie Saoudite qui a plaidé pendant des années pour la cause algérienne devant l'ONU, mais aussi de la Syrie, du Yémen, du Liban et d’autres.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde