L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1948, Inde, 30 janvier, martyrs Bruno Teissier 1948, Inde, 30 janvier, martyrs Bruno Teissier

30 janvier : la journée des martyrs en Inde, en hommage à Gandhi

Cette célébration très ambiguë commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste Nathuram Godse, car les autorités indiennes actuelles ont bien oublié son enseignement.

 

Voilà une célébration très ambiguë qui commémore la mort du Mahatma Gandhi, assassiné le 30 janvier 1948 par un extrémiste hindouiste, nommé Nathuram Godse. Comme chaque année, pour le Jour des martyrs (Sarvodaya ou Shaheed Diwas, शहीद दिवस) le gouvernement demande à tous les fonctionnaires d’observer deux minutes de silence à 11 heures précise. Et de déclencher une sirène, au début et à la fin, pour avertir le public et l’inciter à faire de même.

La politique du premier ministre Modi est à mille lieues de celle préconisée par Gandhi. C’est au cours d’une prière multiconfessionnelle que le Mahatma Gandhi a été assassiné par Nathuram Godse, un fanatique hindou qui ne supportait pas son discours de tolérance à l’égard des musulmans du pays.

Si Narendra Modi s’est toujours abstenu de soutenir les militants nationalistes qui tentent de réhabiliter la mémoire de N. Godse, (qui fut exécuté en 1949), il ne l’a jamais explicitement condamné !

La politique ultra-hindouiste du dirigeant indien ne l’empêche pas d’utiliser régulièrement la figure de Gandhi et même de son martyre. En septembre 2023, par exemple, Narendra Modi a invité les dirigeants du G20 au Raj Ghat, site où le Mahatma a été incinéré en janvier 1948, au lendemain de son assassinat par un idéologue nationaliste hindou. Imitant Gandhi, Modi s’y était rendu pieds nus. Comme chaque 30 janvier, pour Shaheed Diwas, c’est en ce lieu que se réunissent le président, le vice-président, le Premier ministre, le ministre de la Défense ainsi que les trois chefs des forces indiennes pour déposer la couronne en l'honneur du Mahatma Gandhi.

Le Mahatma Gandhi est aujourd’hui le symbole de la non-violence dans le monde entier. De nombreux dirigeants mondiaux le considèrent comme leur source d’inspiration. La philosophie du Mahatma Gandhi repose sur trois principes : la non-violence, la lutte pour la vérité (satyagraha) et la liberté individuelle et politique (swaraj). On est chaque année un peu plus loin du système politique indien actuel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2024

 
Lire la suite
Brésil, 30 janvier Bruno Teissier Brésil, 30 janvier Bruno Teissier

30 janvier : Au Brésil, c’est le Jour de la saudade

Cette année au Brésil, la saudade, un sentiment où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir, a cette année un goût particulier. Ce mot du portugais très difficile à traduire dans d’autres langues est apparu à l’époque de la colonisation du Brésil, quand les Portugais souffraient de l’éloignement de leurs terres, de leur maison et de leurs proches.

 

Cette année au Brésil, la saudade, un sentiment où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir, a cette année un goût particulier. Ce mot du portugais très difficile à traduire dans d’autres langues est apparu à l’époque de la colonisation du Brésil, quand les Portugais souffraient de l’éloignement de leurs terres, de leur maison et de leurs proches.

Toutefois, la saudade semble avoir toujours appartenu au sentiment portugais. Les Luisiades (Os Lusíadas), le fameux poème épique de Luís de Camões, en sont totalement empreintes. Ce texte, véritable mythe fondateur du Portugal, a été écrit alors que le Brésil portugais était encore dans les limbes.

Cette saudade qui est célébrée au Brésil chaque 30 janvier (Dia da Saudade), n’est plus basée sur la distance par rapport à une patrie lointaine, le Portugal est presque oublié aujourd’hui, mais sur le souvenir d’une époque perdue, d’un moment révolu. C'est un rapport au temps passé, au temps passé heureux. Il y a ceux, surtout au nord du pays qui sont nostalgiques d’un Brésil plus fraternel et plus tolérant. Tandis que d’autres, très majoritairement au sud, rêvent du retour au temps béni et idéalisé qu’aurait été la dictature militaire. De justesse la démocratie a donné raison aux premiers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2023

 
Saudade - (Fernando Pessoa)J'aime tout ce qui était  Tout ce qui n'est plus  La douleur qui ne me fait plus mal  La foi ancienne et erronée  Hier que la douleur est partie  Ce qui a laissé la joie  Juste parce qu'il est parti et a volé  Et aujourd'h…

Saudade - (Fernando Pessoa)

J'aime tout ce qui était
Tout ce qui n'est plus
La douleur qui ne me fait plus mal
La foi ancienne et erronée
Hier que la douleur est partie
Ce qui a laissé la joie
Juste parce qu'il est parti et a volé
Et aujourd'hui est un autre jour.

Eu amo tudo o que foi
Tudo o que já não é
A dor que já não me dói
A antiga e errônea fé
O ontem que a dor deixou
O que deixou alegria
Só porque foi e voou
E hoje é já outro dia.

Lire la suite
1649, Royaume-Uni, monarchie Bruno Teissier 1649, Royaume-Uni, monarchie Bruno Teissier

30 janvier : hommage à un roi anglais décapité

Aujourd'hui, un hommage est rendu à Charles Ier Stuart, victime de la Révolution anglaise. Chaque année, autour du 30 janvier, la célébration a lieu dans la maison des banquets du palais de Whitehall, près de Westminster à Londres. Là même où le roi fut emprisonné avant d’être décapité à la hache par un bourreau masqué.

 

Aujourd'hui, un hommage est rendu à Charles Ier Stuart, victime de la Révolution anglaise. Chaque année, le 30 janvier, une célébration a lieu dans la maison des banquets du palais (Banqueting House) de Whitehall, près de Westminster à Londres. Là même où le roi fut emprisonné avant d’être décapité à la hache par un bourreau masqué.

Chaque année, la Commemoration of the Execution of the king Charles I est marquée par des prières spéciales et un dépôt de couronne de fleurs devant sa statue à l'extérieur du bâtiment, suivie d'une messe à l'intérieur de la Banqueting House.

Très vite, le roi exécuté a été l’objet d’un culte. On prête à ses reliques, exposées pour la cérémonie, un pouvoir de guérison, on parle même de miracles. Charles est le dernier saint a avoir été canonisé par l’église anglicane et son culte a été officiel jusqu’en 1859. Aujourd’hui une Société du roi Charles martyr (The Society of King Charles the Martyr, SKCM), œuvre au rétablissement de cette journée de deuil et de prière. C’est elle qui organise cette cérémonie dans un palais mis à sa disposition pour l’occasion. Au rez-de-chaussée, une petite exposition évoque les évènements du 30 janvier 1649.

Au delà de la figure religieuse, on comprend que Charles Ier était un adepte de la monarchie absolue et qu’il refusa de reconnaître les droits que le Parlement avait peu à peu obtenu au cours des siècles. Son exécution fut donc une œuvre on ne peut plus salutaire et une étape importante dans la construction du régime parlementaire britannique.

La Société de la guerre civile anglaise (The English Civil War Society) organise également un défilé annuel du Mall au Whitehall pour marquer l'anniversaire, celui-ci a eu lieu le dimanche 26 janvier de 11 heures à 12h30.

Le site de la SKCM et celui de la ECWS.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 janvier 2020

 
Charles.png
Lire la suite