L’Almanach international

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1620, États-Unis, colonisation, 22 décembre Bruno Teissier 1620, États-Unis, colonisation, 22 décembre Bruno Teissier

22 décembre : la célébration des premiers colons nord-américains

La ville américaine de Plymouth, dans le Massachusetts, commémore le débarquement, en 1620, des premiers colons qui, bien plus tard, seront appelés les Pères pèlerins. C’est l’un des mythes fondateurs de l’Amérique qui est rejoué chaque 22 décembre à Plymouth, une fête est en lien direct avec Thanksgiving.

 

La ville américaine de Plymouth, dans le Massachusetts, commémore chaque 22 novembre le débarquement, en 1620, des premiers colons qui, bien plus tard, seront appelés les Pères pèlerins (Pilgrim fathers). Cette fête, célébrée pour la première fois en 1769, est connue comme la fête des ancêtres (Forefathers' Day). Cette commémoration annuelle a un retentissement dans tout le pays car, par tradition, ces premiers colons européens considérés comme les premiers « Américains ».

Comment s’étonner du poids de la religion aux États-Unis, quand on sait que des fondamentalistes protestants sont considérés comme à l’origine de la future fédération. Ce groupe de puritains anglais s’était d’abord réfugié aux Provinces-Unies (Pays-Bas), avant de se lancer dans une traversée de l’Atlantique dans le seul but de conserver son intégrité religieuse sur une terre que l’on disait vierge. Ils étaient guidés par une stricte observance de la foi et du culte calviniste, la vie communautaire basée sur la discipline et une morale des plus austère. Même s’ils ont été précédés par les Français, des Espagnols et même des Anglais, plus au nord, ou plus au sud, ils sont sans doute à l’origine de la première colonie européenne d’Amérique du Nord, du moins celle dont on a gardé la mémoire car ils ont su affronter le terrible hiver nord-américain.

Le folklore états-unien a popularisé le nom de leur vaisseau, le Mayflower. Après un voyage de deux mois, le navire jeta l'ancre à Cape Cod, dans ce qui est aujourd'hui le port de Provincetown. Comme ils n'avaient pas d’autorisation pour s'installer dans cette zone, les colons explorèrent la région et décidèrent de s'installer dans ce qui est aujourd’hui le port de Plymouth. Un premier groupe a débarqué sur le site de Plymouth le 21 décembre 1620. Après une erreur de conversion de calendrier, la commémoration annuelle avait été fixée au 22 décembre. Cette date, ancrée dans la tradition, a été conservée après la découverte de l’erreur historique.

La célébration, organisée par le Old Colony Club, commence tôt le matin. Les membres du club marchent jusqu'au sommet de Cole's Hill (un monument situé en face de Plymouth Rock), lisent une proclamation en l'honneur des Pères pèlerins et tirent le canon du club. La veille ou le lendemain, la Société du Mayflower qui regroupe les descendant du Mayflower, Organise un dîner où l’on sert le succotash est un plat composé de maïs sucré et de haricots que l’on pense avoir été consommé par les Aïeux que l’on célèbre ce jour.

C’est l’un des mythes fondateurs de l’Amérique qui est rejoué chaque 22 décembre à Plymouth. Cette fête est en lien direct avec Thanksgiving qui, avant de devenir une fête commerciale, était une célébration de la première récolte, synonyme de survie, et donc juste le fait que l’on va passer l’hiver. Dans ce récit, il n’y a guère de place faite aux autochtones qui évoluaient hors du monde chrétien, ce qui ne leur donnaient aucune existence réelle aux yeux des colons.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 décembre 2024

Le Débarquement des pèlerins, une œuvre de Charles Lucy

 
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Islande, Vies de saint, chrétiens, 23 décembre, Noël Bruno Teissier Islande, Vies de saint, chrétiens, 23 décembre, Noël Bruno Teissier

23 décembre : les Islandais préparent Noël

Pour les Islandais, c’est aujourd'hui la Saint-Thorlak, du nom d'un évêque du XIIe siècle, l’unique saint du pays. Ce jour marque localement le début des préparatifs de Noël. On nettoie toute la maison et on prépare le fameux hangiket, plat à base de mouton fumé, qui sera consommé pour le réveillon.  

 

Pour les Islandais, c’est aujourd'hui la Saint-Thorlak, du nom de  Thorlakur Thorhallsson (Þorlákur Þórhallsson), un évêque du XIIe siècle dont les Islandais ont fait leur saint patron, mais le Vatican a attendu 1984 pour le reconnaître.  La principale coutume est de manger un simple repas de skata, la raie faisandée, plat traditionnel du 23 décembre en Islande pour marquer le deuil de l’unique saint du pays.

Ce jour marque aussi localement le début des préparatifs de Noël qui est connu en Islande sous le nom de Jól (ou Yule), l’ancien nom des fêtes de fin d’année liées au solstice d’hiver. On nettoie toute la maison et on prépare le fameux hangiket (ou Hangikjöt), plat à base de mouton fumé, qui sera consommé pour le réveillon.  L'arbre de Jól (Noël) est généralement décoré ce jour-là. C'est également une grande journée de shopping pour les cadeaux de dernière minute, les magasins restant ouverts jusqu'à minuit.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 décembre 2022

 
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1944, Vietnam, armée, 22 décembre Bruno Teissier 1944, Vietnam, armée, 22 décembre Bruno Teissier

22 décembre : l’anniversaire de l’armée populaire du Vietnam

C’est dans un Vietnam occupé à la fois par les Français et les Japonais, le 22 décembre 1944, qu’une première brigade armée du Việt Minh a été créée. Cet anniversaire est aujourd’hui célébré comme la Journée de La Défense nationale du Vietnam.

 

Dans un Vietnam occupé à la fois par les Français et les Japonais, le Việt Minh, un front de résistance vietnamien formé autour du Parti communiste, tente d’obtenir l’indépendance du pays. En septembre 1944, la décision est prise de lancer la lutte armée et Hô Chi Minh, un des dirigeants du PC, demande à Vo Nguyen Giap de former des brigades de propagande armée. La première brigade, forte de 34 hommes sommairement armés, est créée le 22 décembre 1944, dans la forêt du district de Nguyen Binh, province de Cao Bang. Ainsi est née l'Armée populaire vietnamienne (APV) dont on fête aujourd’hui le 78e anniversaire. C’est la Journée de l'Armée populaire (ngày quân đội nhân dân).

Le slogan de l'APV, inscrit sur le son drapeau, est « Déterminé à gagner » (Quyết thắng). Elle a tenu parole. Cette armée, toujours victorieuse, a vaincu les Français (1954), les Américains (1975) et même les Chinois (1979). Le Vietnam est aujourd’hui une puissance militaire redoutée dans la région et sa population est régulièrement entrainée à la défense du pays.

Le 22 décembre est appelé, Journée de la Défense nationale (Ngày quốc phòng) depuis 1989, année de l’évacuation du Cambodge, la dernière intervention de l’APV. La fête est observée dans tout le pays avec des discours publics évoquant l’héroïsme du peuple vietnamien, des cérémonies solennelles, des défilés militaires, des concerts et des spectacles… Malgré son importance, la Journée de l'Armée populaire n'est pas un jour férié, c'est simplement une célébration.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 décembre 2022

 

Le traditionnel défilé militaire

Vo Nguyen Giap (debout) avec Hô Chi Minh

La journée est l’occasion de faire visiter les casernes aux enfants des écoles.

Cet anniversaire est l’occasion de faire la fête, ici en Allemagne, en 2022, dans la communauté vietnamienne.

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Espagne, Noël, 22 décembre Bruno Teissier Espagne, Noël, 22 décembre Bruno Teissier

22 décembre : la fameuse loterie de Noël des Espagnols

Le tirage de Noël (El Gordo de Navidad) du 22 décembre en Espagne est la plus grande loterie du monde et l’une des plus anciennes.

 

S’il est une institution immuable en Espagne, c’est la loterie de Noël dont le tirage est organisé chaque année le 22 décembre. Le nombre de billets vendus est en hausse par rapport à l’an dernier et on totalise 3,5 milliards d’euros à répartir. Comme le Trésor public en prélève 30%, la somme mise en jeu est de 2,4 milliards d’euros. Les premiers prix sont de 4 millions d’euros, mais les chances de gagner sont limitées car vous serez sans doute plus de 20 millions à avoir acheté un billet. Ce serait aujourd'hui la plus grande loterie du monde. Presque toutes les familles espagnoles participent à cet événement national. Le billet coûte 200 euros, mais on peut acheter un dixième de billet, à 20 euros. 

Depuis plusieurs semaines, la presse élabore des pronostics. Le chiffre apparaissant le plus souvent serait le 5, qui l’a emporté 32 fois en 127 ans d’existence de la loterie de Noël. La finale 85 serait sortie 7 fois gagnante… Certains numéros de séries sont très convoités lors des ventes sur internet. Cette année c’est le 14320 qui a été le plus demandé, il a été épuisé en 48h lors des ventes de billets en ligne. Pourquoi ce numéro  ? Parce qu’il correspond à la date de 14 mars 2020, jour où le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire ! Comme quoi, une mauvaise nouvelle peut aussi porter chance. Du moins, on l’espère ! L’an dernier, c’était la date de l’exhumation, tant attendue, du dictateur Franco…  En 2020, le 31120 a aussi été très demandé, c’est le jour où le premier cas positif de la covid a été confirmé en Espagne ; comme le 21520 (le premier jour, le masque est devenu obligatoire sur la voie publique) ou le  03820 (le jour où le Juan Carlos a annoncé qu’il quittait le pays)… Si on ne fait pas figurer l’année, on a aussi le 02511 (le jour de la mort de Diego Armando Maradona) qui s’est arraché ou encore, le 01711 (le jour où l'Espagne a battu l'Allemagne 6-0)… toutes les nouvelles, bonnes comme mauvaises, sont un moyen de tenter sa chance. Bien sûr, comme dans toutes les loteries, certains se contentent de tenter leur chance avec leur date de naissance ou de celle de leurs enfants. Cette bourse aux bons numéros, est un résumé de toutes les passions du moment dans le pays.

À l’inverse, les superstitieux devraient éviter certaines fins de série, car il n'est jamais tombé de numéros qui se terminent par 09, 10, 21, 25, 31, 34, 41, 42, 43, 51, 54, 59, 67 , 78 et 82. De plus, le 1 est la fin la moins chanceuse, puisqu'il n'est sorti que 8 fois. On notera également qu’aucun jackpot n'a jamais commencé par 27, 37, 39, 41, 44, 51, 64, 67 à 75, 77 ou même des nombres entre 80 et 99…

On raconte que cette tradition remonterait au règne de Carlos III, lorsqu’un premier tirage a été organisé, en 1763, pour récolter des fonds pour les hôpitaux et les œuvres caritatives.  La Lotería  est une institution depuis 1812, elle a été créée pour renflouer les caisses de l’État. Ce qui fonctionne très bien puisque qu’en 2020, l’État espagnol empochera plus d’un milliard d’euros, soit vingt fois plus que ce plus que rapporte le téléthon en France ! Le tirage de Noël (El Gordo de Navidad), tel qu’il existe aujourd’hui, existe que depuis 1892. Et il n’a jamais cessé, même pendant la guerre civile. Toutefois, en 1938, deux tombolas avaient eu eu lieu : une républicaine, à Barcelone; et une autre, pour camp fasciste, à Burgos.

Depuis 2011, le tirage se déroule au Teatro Real de Madrid, il est effectué par des élèves du Colegio de San Ildefonso (une école fondée en 1543 qui accueille des orphelins). Il aura lieu mercredi : débutera dès 9 heures et durera environ 4 heures. Il est bien sûr diffusé en direct à la télévision (sur la première chaîne de la RTVE). Le résultat est publié sur internet 45 minutes plus tard.

Le site pour savoir si vous avez gagné : www.laloterianavidad.com/buscar-numeros/

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 décembre 2022

 
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1961, Cuba, Enseignants, 22 décembre Bruno Teissier 1961, Cuba, Enseignants, 22 décembre Bruno Teissier

22 décembre : Cuba rend hommage à ses enseignants

Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclaré « territoire sans analphabétisme »

 

Chaque 22 décembre, la Journée des éducateurs cubains (Día del Educador Cubano) est célébrée à Cuba. Cette date a été choisie en souvenir du jour où Cuba a été déclarée « territoire sans analphabétisme » (Territorio libre de analfabetismo) suite à une active campagne d'alphabétisation organisée par Fidel Castro en 1961. 

En 1960, 15 000 salles de classe ont été créées dans les zones rurales, tandis que les inscriptions ont atteint le total de 1 118 942 élèves.  Un millier d’enseignants bénévoles ont été recrutés pour assister les 271 000 éducateurs employés par l’État. Avant la révolution cubaine, seule une moitié des enfants du pays fréquentait l’école, une bonne partie de la population ne savait ni lire ni écrire. 

On peut faire bien des reproches à plus d’un demi-siècle régime castriste à Cuba, il aura au moins fait de la population cubaine, la mieux éduquée de l’Amérique latine. Cette célébration du discours de Fidel Castro prononcé le 22 décembre 1961, place de la Révolution à La Havanne, est là pour le rappeler. Cette journée est aussi appelée el Día del maestro cubano. L’usage est d’apporter un petit cadeau à l’enseignant ce jour-là. Le pays consacre plus de 10% de son budget à l’éducation. Celle-ci est entièrement gratuite, ce qui est rare en Amérique latine. Même si les pénuries chroniques mettent souvent les familles à contribution pour aider l’enseignant à vivre ou l’école à fonctionner.

À l’échelle internationale, c’est le 5 octobre que l’on célèbre les enseignants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 décembre 2020

 
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