L’Almanach international
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21 octobre : l’Égypte célèbre sa marine
La Journée de la Marine commémore le naufrage d’un destroyer israélien, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. Une occasion de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël.
La Journée de la Marine (يوم البحرية المصرية) commémore le naufrage du destroyer israélien Eilat INS, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. La marine égyptienne a été la première marine à couler un navire à l'aide de missiles anti-navires.
Le 21 octobre 1967, l'Eilat patrouillait dans les eaux internationales au large de Port-Saïd, dans le cadre d’une simple mission de surveillance. Un navire lance-missiles égyptien de classe Komar lança deux missiles Stix sur l’Eilat. Environ une heure plus tard, deux autres missiles furent lancés et le destroyer coula. Sur un équipage de 190 hommes, 47 sont tués et 41 sont blessés.
La destruction du destroyer, l'un des trois bâtiments de guerre de ce type que compte la flotte israélienne, a profondément choqué les Israéliens qui se sentaient invulnérables depuis leur victoire militaire à la suite de la guerre des Six-Jours (juin 1967). L’Eilat a coulé à l’endroit même où, il y a trois mois, il avait envoyé par le fond deux vedettes rapides égyptiennes.
Comme la journée du 6 octobre, pour les forces terrestres, la Journée de la Marine permet de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël. À ce jour, toutefois, le naufrage de l’Eilat INS est l’une des plus grandes tragédies que la marine israélienne a connue. Ce n’est pas un jour férié en Égypte, juste une journée de commémoration et de cérémonies militaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2024
8 octobre : à Cuba, le culte du Che toujours et encore
Il y a 57 ans, Ernesto Guevara, dit le Che, était capturé par l’armée bolivienne, puis exécuté. L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe quelque peu essoufflé aujourd'hui. Mais, des cérémonies du souvenir se déroulent encore chaque 8 octobre dans divers lieux notamment en Bolivie et à Cuba.
La figure du Che s’estompe peu à peu. Il reste néanmoins des lieux et quelques occasions pour célébrer sa mémoire.
Le matin du 8 octobre 1967, Ernesto Guevara, dit le Che, et une dizaine de guérilleros sont encerclés par l'armée bolivienne. Le lendemain, le révolutionnaire argentin sera exécuté puis enterré secrètement.
L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe, magnifiquement illustré par la photo d’Alberto Korda qui a orné des millions de tee-shirts depuis 1967. C’est son inhumation, en 1997, qui a relancé le culte du Che.
Ce soir, en Bolivie, est organisée une marche aux flambeaux à La Higuera, lieu-dit où il est mort près de Vallegrande, une ville qui cultive la mémoire de Guevara, surtout depuis qu’Evo Moralès est venu inaugurer un centre culturel à son nom.
La principale cérémonie a toutefois lieu à Cuba où sa dépouille a été transportée. La ville de Santa Clara, que le Che avait prise fin 1958, ouvrant la route de La Havane et de la victoire finale, lui a construit un mausolée surplombé d’une statue de bronze et complété par un musée très didactique. Dans un pays désenchanté, il est difficile aujourd’hui de mobiliser la jeunesse cubaine derrière l’image du Che, mais dans chaque ville du pays, les enfants des écoles sont toujours mobilisés pour l’occasion.
Son projet et son tempérament très dogmatique collaient mal avec celui de Fidel Castro mais ce dernier a toujours entretenu la mémoire de ce compagnon d’armes. Cuba marque chaque 8 octobre la Journée du guérillero héroïque (Día del Guerrillero Heroico), surnom officiel donné au Che.
Selon un rituel assez figé, le gouvernement vénézuélien organise lui aussi le 8 octobre, un hommage au Che. Localement, l’Argentine a aussi une pensée pour l’enfant du pays le jour anniversaire de son exécution sur ordre de la CIA. La ville de son enfance, Cordoba, a fait de sa maison familiale un musée. Dans la même province, la ville d’Alta Gracia, où il a vécu, a également un musée consacré à l’enfant du pays. Fidel Castrol et Ugo Chavez étaient venu le visiter ensemble… mais c’est de l’histoire ancienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 octobre 2024