L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
16 janvier : la Thaïlande fête ses enseignants
La Journée nationale des enseignants a été célébrée pour la première fois en Thaïlande, en 1957. Il ne faut pas la confondre avec le rituel du Wai Khru aux racines bien plus anciennes.
Instituée par une résolution du gouvernement royal thaïlandais en 1956, la Journée nationale des enseignants (วันครูแห่งชาติ) a été célébrée pour la première fois en 1957. Cette date a été choisie pour commémorer la promulgation de la loi sur les enseignants, publiée dans la Gazette du gouvernement royal thaïlandais le 16 janvier 1945. Elle n’est fériée que pour les enseignants et donc aussi pour leurs élèves. Le thème de l’année 2025 est le thème « Les enseignants thaïlandais s'unissent pour révolutionner l'éducation ».
Cela dit, en Thaïlande, il existe une autre fête, aux racines bien plus anciennes, mais dont la date varie d’un établissement à l’autre, qui tombe généralement un jeudi car ce jour est traditionnellement associé à la planète Jupiter (Phra Paruhasabodi) Phra Paruhat est l'aumônier des divinités et le professeur d'Indra. Ce rituel nommé Wai Khru (พิธีไหว้ครู) est en effet hérité de l’hindouisme. Le Wai ( ไหว้ ) est un geste traditionnel courant en Thaïlande, c’est à la fois un geste de salutation, de remerciement et d’excuse. Le terme Khru (ครู : professeur ) est un titre en Thaïlande qui exige le plus grand respect de la part des parents et des élèves. Lors de cette cérémonie, chaque élève demande la bénédiction des professeurs pour la bonne continuation de ses études. L’accent est mis sur le statut hiérarchique des enseignants par rapport aux élèves, ce qui n’était l’esprit d’origine de ce rituel, disent les historiens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2025
16 janvier : il y a 55 ans un étudiant tchèque s'immolait par le feu
Le 16 janvier 1969, Jan Palach, un étudiant en philosophie de 20 ans s’immolait par le feu, place Venceslas à Prague. 20 ans plus tard, jour pour jour, le 16 janvier 1989, une manifestation à sa mémoire était le premier déclic de la protestation contre le régime communiste.
Le 16 janvier 1969, Jan Palach, un étudiant en philosophie de 20 ans s’immolait par le feu, place Venceslas à Prague. Cet acte de désespoir, quelques mois après l’écrasement du printemps de Prague, n’a pas eu d’effet politique immédiat. Mais 20 ans plus tard, jour pour jour, le 16 janvier 1989, une manifestation à sa mémoire était le premier déclic de la protestation contre le régime communiste, lequel allait tomber quelques mois plus tard à la faveur de la révolution de Velours.
L’immolation de Mohammed Bouazizi, en Tunisie, en décembre 2010 avait entrainé une chute plus rapide de la dictature quelques semaines à peine. Bouazizi ne connaissait probablement pas Jan Palach, en revanche on sait que ce dernier avait eu vent du geste de Thich Quang Duc, un moine bouddhiste qui s’était suicidé par le feu à Saigon, en 1963.
Déjà, en septembre 1968, Ryszard Siwiec s’était immolé à Varsovie pour protester contre la participation des unités militaires polonaises à l’occupation de la Tchécoslovaquie. Même si Jan Palach est le seul de son groupe d’étudiants à être passé à l’acte, d’autres tchécoslovaques l’imiteront comme Jan Zajíc, lycéen de Moravie du Nord, et Evžen Plocek, dirigeant syndical de la région de Vysočina.
Un mémorial est dédié à Jan Palach sur la place Venceslas à Prague. C'est le lieu d'une commémoration chaque 16 janvier. Des rassemblements se déroulent un peu partout dans le pays, et en particulier sur le lieu hautement symbolique qu’est le parvis de la Faculté de philosophie de l’Université Charles à Prague, où Jan Palach était étudiant. Une cérémonie est aussi organisée à Vsetaty, sa ville natale.
La maison familiale de Jan Palach, située à Všetaty près de la ville de Mělník en Bohême centrale, a été transformée en musée et centre éducatif, ouvrant symboliquement ses portes le 21 août 2018, soit 50 ans après le début de l’occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie.
Les autorités communistes avaient accepté qu’il soit inhumé au cimetière d’Olšany, dans le quartier de Vinohrady, à Prague. La tombe devient très vite un lieu de pèlerinage. Les gens y laissaient non seulement des bougies, mais aussi des messages ou des bouquets de fleurs… Les autorités ont fait cesser cela en exhumant le corps, en incinérant et en envoyant ses cendres pour les inhumer à Všetaty. Le 25 octobre 1990, soit près d’un an après la révolution de Velours, l’urne sera officiellement rapportée au cimetière d’Olšany, en présence de l’ancien dissident devenu président, Václav Havel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2024
16 janvier : le Salvador commémore la fin de sa guerre civile, mais pas le retour à la paix civile
Le Salvador commémore chaque 16 janvier les accords de paix de Chapultepec qui ont mis fin à 12 ans d’une guerre civile qui a fait plus de 75 000 morts et 8 000 disparus dans les affrontements qui ont opposés une extrême droite au pouvoir (l’ARENA) et une guérilla marxiste.
Le Salvador commémore chaque 16 janvier les accords de paix de Chapultepec qui ont mis fin à 12 ans d’une guerre civile qui a fait plus de 75 000 morts et 8 000 disparus dans les affrontements qui ont opposés une extrême droite au pouvoir (l’ARENA) et une guérilla marxiste (FMLN). L’essentiels des massacres étaient le fait des escadrons de la mort, armés et encouragés par les gouvernants. L’un des massacres les plus terribles avaient été celui d’El Mozote opéré par le bataillon Atlacatl qui accusait les villageois d’être des terroristes marxistes. « Un enfant mort est un guérillero de moins », avaient-ils inscrit, en lettres de sang, sur les murs d’une maison. En tout, 539 enfants (dont 475 de moins de 12 ans) et 449 adultes ont été sauvagement assassinés le 11 décembre 1981. Le dossier de cette tuerie vielle de près de 40 ans été rouvert récemment.
La guerre est fini mais les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés au Salvador entre 1980 et 1992 restent impunis alors que la loi d'amnistie qui bloquait les poursuites pénales a été annulée il y a plus de quatre ans. Les organisations de défense des droits de l'homme accusent aujourd’hui l'Assemblée législative, le gouvernement et le bureau du procureur général de la République de freiner l'exécution des ordonnances rendues par la Cour suprême de justice. Le président Nayib Bukele, élu en 2019 (le premier président non issus des rangs de l’ARENA ni du FMLN), n’est guère plus diligent que ses prédécesseurs.
Mais, peut-on parler de paix dans un pays où on a dénombré 51 585 homicide de 2006 à 2012 (soit une période de la même durée que la guerre civile) ? La plupart des meurtres au Salvador sont attribués aux redoutables « maras », les gangs qui rackettent et terrorisent la population de ce pays de 6,6 millions d’habitants. mais les forces de sécurité ont leur part du bilan.
« Ah, la guerre est finie! Quelle guerre est finie ? Il y a eu 25 homicides par jour après la signature des accords de paix. Les gens disaient que la guerre était finie et que le crime avait commencé » disait le président Nayib Bukele dans un discours télévisé il y a quelques jours à propos de la commémoration de ce 16 janvier.
Le bilan personnel de ce président, très conservateur et autoritaire, n’est pas convaincant. Il s’est lancé dans une surenchère punitive contre ces gangs criminels. Il a autorisé la police à utiliser la «force létale» contre les pandilleros (membres des gangs) dans les rues du Salvador. Le nombre des homicides baisse toutefois peu à peu chaque année. On a un taux de 50 meurtres pour 100 000 habitants contre 80, il y a quatre ans et 130, au plus fort de la violence (en France il est de 0,5). Le Salvador, l’un des pays en paix les plus violent au monde, pourrait peu à peu sortir de ce cauchemar. C’est le sens de cette journée qui commémore la Signature des accords de paix (Firma de los Acuerdos de Paz), le 16 janvier 1992, mais pas la fin de la violence.
Ce jour commémore de la fin de la guerre civile qui avait mis en péril l'unité du Nigeria. La célébration ne se limite pas à ce conflit. On n’oublie pas les derniers survivants de la Seconde Guerre mondiale, mais on honore aussi tous les soldats tués ces dernières années en luttant contre le terrorisme islamique ou le grand banditisme.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2021
16 janvier : aux États-Unis, c'est la Journée nationale de la liberté religieuse
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson en 1786 par l’État de Virginie, qui servira de base au premier amendement de la constitution américaine. C'est aujourd'hui le National Religious Freedom Day.
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson par l’État de Virginie, le 16 janvier 1786. Celui-ci servira de base au premier amendement de la constitution américaine.
Depuis 1993, chaque 16 janvier, le président des États-Unis se fend d’une déclaration sur le thème de la liberté religieuse. Une valeur fondatrice de la nation américaine. Assurément, il va condamner les attentats ou les agressions de l’année écoulée : une fusillade dans une synagogue de Poway (après celle de Pittsburgh en 2018), l’incendie de la mosquée d’Escondido, la fusillade d’El Paso par un terroriste islamophobe… et pour finir l’année, une attaque antisémite à la machette dans l’État de New York, le 28 décembre dernier… et réaffirmer le droit de chacun de pratiquer librement sa religion. Mais jusqu’où va cette liberté ?
Cette journée du National Religious Freedom Day est aussi l’occasion d’affirmer le droit de chacun d’agir selon ses convictions religieuses. Nombre de lobbyistes protestants et catholiques affirment que rendre obligatoire l'accès gratuit à la contraception est une atteinte à leurs droits constitutionnels. S’appuyant sur le fameux premier amendement, un certain nombre d’États américains ont voté des lois, comme le Religious Freedom Restauration Act de l’Indiana, en 2005, qui permet aux commerçants d'invoquer des raisons religieuses pour ne pas servir telle ou telle personne : un gâteau de mariage refusé par un pâtissier à un couple d’homosexuel avait défrayé la chronique. L’affaire avait été portée devant la Cour suprême qui avait tranché en faveur de la liberté du pâtissier de ne pas contrevenir à sa liberté religieuse. Que des dires des médecins qui refusent les avortements, même après un viol. Comme quoi la liberté des uns… Si l’on questionnait les parlementaires américains sur la question de savoir s’ils plaçaient ou non leurs convictions religieuses au-dessus des lois, on serait certainement surpris du résultat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2020