L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
14-15 avril : Pohela Boishakh, le nouvel an bengali
Ces festivités du Nouvel An réunissent tous les Bengalis, quelle que soit leur religion. C’est notamment la plus grande fête laïque du Bangladesh.
C’est Pohela Boishakh ( পহেলা বৈশাখ ), le Nouvel An bengali qui inaugure l’année 1429. Ce jour, appelé aussi Naba Barsha, est férié au Bangladesh dont c’est plus grand festival culturel non religieux du pays, ainsi que dans les États indiens du Bengale occidental, du Tripura et d'Odisha (Orissa). Les festivités durent plusieurs jours et concernent tous les Bengalis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion.
Le festival est célébré avec des processions, des foires et du temps passé en famille. Aujourd’hui, les Bengalis se souhaitent “Shubho Noboborsho” (শুভ নববর্ষ), qui signifie " Bonne année ".
Ce matin à l’aube, les étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Dacca (ou Dhaka) organisent une procession de masse appelée Mangal Shobhajatra ou Mangal Shovajatra ( মঙ্গল শোভাযাত্রা ). Cette manifestation est considérée comme une expression de l'identité laïque du peuple bangladais et comme un moyen de promouvoir son unité par de-là les différences religieuses. Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO en 2016, classé sur la liste représentative comme patrimoine de l'humanité.
L'ancien calendrier bengali a été modifié plusieurs fois, dernièrement en 2020, le Nouvel An est fêté le 14 avril au Bangladesh et le 15 avril au Bengale Occidental (Inde). Ce Nouvel An est aussi célébré par les Tripuras, Marmas et Chakmas, des peuples des montagnes du nord-est de l’Inde.
#PahelaBaishakh
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2022
La procession de masse dans les rues de Dacca (Dakha)
15 février : la Chandeleur, fête nationale de la Serbie
Le 15 février 1804, un soulèvement serbe débutait contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. En 1835, la date fut choisie pour promulguer la première constitution serbe, dite de la Chandeleur.
Aujourd’hui, c’est la Chandeleur selon l’Église orthodoxe serbe restée fidèle au calendrier julien. Ce jour-là, le 15 février 1804 (selon le calendrier grégorien), un mouvement de révolte serbe a débuté dans la petite localité d’Orasac contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. Ce soulèvement durera près de 10 ans et échouera. Mais, en 1815, une seconde insurrection, conduite par Miloš Obrenović, qui aboutira à l’autonomie d’une principauté de Serbie.
Dans ce cadre de cette autonomie, le prince Miloš Obrenović, arrivé au pouvoir en 1815, a proclamé une constitution. Symboliquement, il a choisi la date du 15 février 1835 pour le faire. Mais cette constitution de la Chandeleur (Sretenjski ustav) n’a duré qu’un mois. Elle a aussitôt été condamnée par les Ottomans, mais aussi les Russes et les Autrichiens, en raison de son caractère trop libéral.
Même si l’indépendance de la Serbie n’a été reconnue par les puissances qu’en 1878, la date du 15 février est considérée à Belgrade comme le début de la création d’un l’État moderne serbe. Depuis 2001, elle est célébrée comme fête nationale (Дан државности) de la Serbie et le jour est férié. Cela dit, en dépit du caractère précoce de cette construction étatique, le pays peine toujours aujourd’hui à établir un véritable État de droit et une démocratie qui fonctionne. C’est cette défaille de l’État serbe qui laisse le pays à la marge de l’Europe.
La date du 15 février commémorant le début du combat de la Serbie pour son indépendance, cette journée est aussi célébrée comme le Jour de l’armée serbe (Дан Војске Србије), laquelle est très présente lors des cérémonies et festivités de ce jour férié.
Enfin, pour l’Église orthodoxe serbe, ce 15 février est le jour de la Présentation de Jésus au Temple, un rituel hérité du judaïsme qui a lieu 40 jours après la nativité (le 7 janvier selon l’Orthodoxie serbe). La fête est célébrée par une veillée toute la nuit du 14 au 15 février. Le lendemain matin, des bougies de cire des abeilles sont bénies. Le prêtre lit d'abord quatre prières. Au cours de la cinquième prière, tous les présents inclinent la tête devant Dieu. Le prêtre bénit les bougies avec de l'eau bénite. Celles-ci sont ensuite distribuées aux fidèles présents. Au cours de la cérémonie, toutes les mères qui se sont remises récemment d’un accouchement sont bénies. Dans la culture populaire, c’est la Chandeleur (Sretenje), une célébration de la lumière d’origine païenne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2022
Hommage au prince Miloš Obrenović
Retour à la symbolique serbe du XIXe siècle
Présentation de Jésus au Temple, le 15 février du calendrier grégorien, en Serbie, Russie, Bulgarie…
15 février : le Canada célèbre son drapeau
Le 15 février 1965, le Canada hissait pour la première fois son drapeau national arborant une feuille d’érable rouge sur fond blanc, sur la colline du parlement d’Ottawa. En mémoire de ce jour, le Canada célèbre le Jour du drapeau national du Canada.
Le 15 février 1965, le Canada hissait pour la première fois son drapeau national arborant une feuille d’érable rouge sur fond blanc, sur la colline du parlement d’Ottawa. On le doit à un historien canadien, George Francis Gillman Stanley (1907-2002)
C’est au XIXe siècle que la feuille d’érable apparaît comme symbole de l’identité canadienne. On la retrouve partout dans la culture populaire : dans les livres et les chansons, et sur les pièces de monnaie, les insignes, les bannières et bien d’autres objets. Les couleurs du Canada, le rouge et le blanc, ont été officiellement adoptées en 1921. Mais, il a fallu plusieurs décennies encore pour que le Canada rompe le cordon symbolique qui le reliait au Royaume-Uni. Jusque-là, le drapeau du Canada arborait un Union Jack (drapeau britannique sur fond rouge) et était connu sous le nom de Red Ensign. Mais d’être confondus avec des Anglais créait des situations compliquées. En 1956, par exemple, les casques bleus canadiens (représentant un pays neutre dans la crise de Suez), se sont fait refouler par le gouvernement égyptien sous prétexte que leur drapeau figurait celui de l’un des pays agresseurs : le Royaume-Uni. Cet événement fit prendre conscience qu’il était temps, pour ce dominion de changer de symbole. Il est vrai que la nationalité canadienne n’existe que depuis 1947 et que le Canada n’est totalement souverain que depuis… 1982, date du rapatriement de la constitution canadienne de Londres à Ottawa.
Le Jour du drapeau national du Canada (National Flag of Canada Day) a été instauré en 1996. Depuis, la journée du 15 février est, chaque année, marquée par des cérémonies publiques et des programmes éducatifs dans les écoles sur l’histoire de l'Unifolié, comme on surnomme le drapeau à feuille d’érable (The Maple Leaf Flag en anglais).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2021
15 février : la journée de la cause kurde
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi à Strasbourg. Comme chaque année, le 15 février, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, viennent manifester devant le siège du Conseil de l’Europe.
Chaque année, le 15 février, les Kurdes marquent l’anniversaire de la capture d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), par des manifestations dans de nombreuses villes turques qui se terminent invariablement par des affrontements, souvent sanglants, avec la police. Cette année, c’est le 21e anniversaire de la capture de leur leader. Il intervient dans le contexte tendu de la guerre en Syrie où les Kurdes affrontent l’armée turque, depuis le désastreux retrait des Américains qui, jusque-là, les protégeaient.
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi, 15 février, à Strasbourg. Comme chaque année, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, vont atteindre la capitale alsacienne après plusieurs jours de marche, pour manifester devant le siège du Conseil de l’Europe, une organisation dont la Turquie est membre. Ils sont chaque année quelque 25 000 à 30 000 à faire le voyage. Certains font plusieurs centaines de km à pied, venant d’Allemagne, de Suisse, Belgique, France...
Considéré comme l’ennemi public numéro un de la Turquie, A. Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 par des agents turcs au Kenya au terme d'une longue traque. Depuis, il vit dans un isolement quasi-total dans l'île-prison d'Imrali, située en mer de Marmara. Cette absence en a fait une figue mythique et charismatique non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'État a fait plus de 40 000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes de la région, notamment ceux de Syrie. L’audience du PKK et la notoriété d’Öcalan, dit Apo, l’oncle, sont d’ailleurs aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’il y a 20 ans, époque où il dirigeait le PKK d’une main de fer.
Les Kurdes considèrent que le 9 octobre 1998 a débuté un « complot international » contre leur leader. C’est la date à laquelle A. Öcalan a dû quitter Damas où il était installé depuis de longue année. La Turquie n’a -t-elle pas lancé son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, le… 9 octobre 2019. La date n’était pas un hasard. Il fallait montrer aux Kurdes qui est le maître dans la région.
15 février et 9 octobre sont les deux dates récurrentes et symboliques des Kurdes, deux occasions de mettre en avant leurs revendications et de réclamer de l’aide. Cette année, L’initiative internationale (organisation kurde) appelle à participer à une longue marche du 9 au 15 février 2020, du Luxembourg jusqu’à Strasbourg, sous le mot d’ordre « Liberté pour Ocalan – Coude à coude contre le fascisme ». Elle évoque particulièrement la « guerre d’agression » lancée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes contre le Rojava (nord-est de la Syrie, région peuplée de Kurdes) apparu comme une « oasis de liberté » dans le chaos syrien, et qui a servi de base à la lutte menée contre Daesh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2020
Mise à jour 2023 : Le coup d’envoi de la longue marche annuelle demandant la libération d’Abdullah Öcalan a été donné par une conférence internationale le 4 Février en Genève. Deux jours plus tard, le 6 février, les militants internationalistes et kurdes entamaient la longue marche qui s’est terminée par un grand rassemblement à Strasbourg le samedi 11 février 2023.