L’Almanach international

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2017, Irak, Victoire militaire, 10 décembre Bruno Teissier 2017, Irak, Victoire militaire, 10 décembre Bruno Teissier

10 décembre : la victoire de l’Irak sur l’État islamique

Il y a 7 ans, le 10 décembre 2017, le premier ministre irakien annonçait la fin de la guerre contre Daech et la victoire de l’armée irakienne, célébrée désormais par un jour férié. L’État islamique n’a néanmoins pas été totalement anéanti, quelques djihadistes cachés dans le désert lancent encore des attaques sporadiques.

 

Le 10 décembre 2017, Haidar al-Abadi, le premier ministre irakien de l’époque annonçait la « victoire » de l’armé irakienne sur le groupe jihadiste État islamique (EI) et donc « la fin de la guerre contre Daech ». Pour célébrer cette victoire, le 10 décembre a été désigné jour férié sous le nom de Jour de la grande victoire contre l'État islamique (يوم النصر العظيم على داعش). Cette journée est marquée par des défilés militaires et d'autres événements festifs en l'honneur des forces armées irakiennes ainsi que par des interventions pédagogiques dans toutes les écoles.

La célébration n’a rien perdu de son importance. Samedi dernier, l’actuel premier ministre, Muhammad Shiaa Al-Sudani donnait ses directives pour les cinq jours de fête marquant le septième anniversaire de la victoire (du 8 au 12 décembre), demandant aux ministères mais aussi aux syndicats, associations et autres organisations de la société civile d’organiser des évènements pour l’occasion, en particulier le 10 décembre, jour chômé en Irak dans toutes les institutions gouvernementales.

Daech (l’État islamique) avait pris le contrôle d’une partie du pays en 2014 : d’abord Falloujah, et d’autres villes clé, puis Mossoul, la deuxième ville du pays, tombée le 9 juin 2014… Falloujah ne sera reprise par l’armée gouvernementale qu’en 2016 et Mossoul, le 10 juillet 2017. Il fallut encore quelques mois pour les dernières portions du territoire irakien, encore aux mains de Daech, tombent à leur tour.

Cela dit malgré cette victoire, célébrée chaque 10 décembre, l’éradication de Daech n’a jamais été totale ni en Irak ni en Syrie. L’EI aurait encore des armes et des caches dans le désert et continue d’attaquer sporadiquement les effectifs de l’armée et de la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes. Ce qui engendre des ripostes de l’armée gouvernementale. Dernièrement, le 22 octobre 2024, les autorités irakiennes annonçaient avoir tué 9 membres de l'État islamique dont Jassim al-Mazrouei, connu sous le nom d'Abou Abdel Qader, le chef de l’organisation en Irak depuis moins d'un an. Aujourd’hui encore, en dépit des dénégations de Donald Trump, les États-Unis déploient environ 2 500 militaires en Irak et près de 900 en Syrie, au sein de la coalition internationale créée en 2014 pour combattre Daech. L’alliance comprend des effectifs de plusieurs autres pays, notamment la France ou la Grande-Bretagne. Preuve que le danger n’a toujours pas été définitivement écarté, surtout depuis que le voisin syrien a sombré dans le chaos.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 décembre 2024

 
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1896, Suède, Norvège, 10 décembre Bruno Teissier 1896, Suède, Norvège, 10 décembre Bruno Teissier

10 décembre : les cérémonies des Nobel

En Suède et en Norvège, c’est très officiellement le Nobeldagen (le jour des Nobel). Depuis 1901, chaque 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, les prix Nobel sont décernés aux lauréats lors d’impressionnantes cérémonies.

 

En Suède et en Norvège, c’est très officiellement le Nobeldagen (le jour des Nobel).

Depuis 1901, en effet, les prix Nobel sont décernés aux lauréats lors des cérémonies du 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel. Comme stipulé dans le testament de Nobel, les prix Nobel de physique, de chimie, de physiologie ou de médecine et de littérature sont décernés à Stockholm, en Suède, tandis que le prix Nobel de la paix est décerné à Oslo, en Norvège.

À Oslo, la cérémonie a lieu a lieu à l'hôtel de ville. Le lauréat reçoit son prix des mains du président du Comité Nobel norvégien en présence du roi Harald V de Norvège. À Stockholm, les lauréats reçoivent la médaille et le diplôme du prix Nobel des mains du roi Carl XVI Gustaf de Suède. La cérémonie au Stockholm Concert Hall. Après la cérémonie, un grand banquet est offert en soirée à l'hôtel de ville de Stockholm.

Depuis 1969, un prix supplémentaire est décerné lors de la cérémonie à Stockholm : le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel.

Une tradition de la Semaine Nobel pour les lauréats consiste à visiter les écoles locales et à faire des présentations sur leurs travaux. La lauréate de littérature 2022, Annie Ernaux a visité une école de Rinkeby, une banlieue défavorisée de Stockholm. Ces visites et conférences scolaires incluent également les conférences du prix Nobel, où les lauréats présentent leurs recherches devant un public d'étudiants, d'habitants et de membres de la communauté scientifique. 

Alfred Nobel est décédé le 10 décembre 1896. Le 29 juin 1900, la Fondation Nobel a été créée pour gérer les finances et l'administration des prix Nobel, et la toute première cérémonie de remise des prix Nobel a eu lieu en 1901, le 10 décembre. Les premiers lauréats furent Jacobus Henricus van 't Hoff (chimie), Emil Adolf von Behring (physiologie ou médecine), Sully Prudhomme (littérature), Henry Dunant et Frédéric Passy (paix) et Wilhelm Conrad Röntgen (physique).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 décembre 2023

 
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1948, Droits de l'homme, 10 décembre Bruno Teissier 1948, Droits de l'homme, 10 décembre Bruno Teissier

10 décembre : la Journée mondiale des droits humains

C’est la Journée mondiale des droits de l'homme, jour anniversaire de la déclaration universelle adoptée le décembre 1948, à Paris, au Palais de Chaillot. Un 74e anniversaire un peu morose, même si les progrès sont considérables depuis cette époque.

 

C’est la Journée mondiale des droits de l'homme, jour anniversaire de la déclaration universelle adoptée le 10 décembre 1948, à Paris, au Palais de Chaillot. Le texte rédigé par René Cassin est le plus traduit au monde : 512 langues de ­l'abkhaze au zoulou, symbole de son universalité.

Les 193 États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont, au fil des décennies, adopté la Déclaration universelle. Mais aucun ne l’applique totalement. La Déclaration universelle n’est pas un traité. En l’adoptant, les États proclament des droits sans avoir à se conformer à des obligations juridiques. 

Le succès du modèle chinois de développement, qui se construit contre les droits humains, gagne hélas du terrain dans les esprits, notamment dans les pays émergents. Dans les pays autoritaires, comme la Russie, la Turquie, la Chine, le Venezuela, Égypte…(la liste est longue), la violation des droits humain n’est plus sanctionnée. Israël refuse ses visas au personnel de l’ONU en charge des droits de l’homme… Un bien morose 74e anniversaire, même si les progrès sont considérables depuis 1948.

Critiquée sur le thème des droits de l’homme, la Chine riposte en organisant chaque année un forum des droits de l’homme Sud-Sud qui des officiels de plusieurs dizaines de pays afin d’imposer sa propre conception des droits de l’homme basée sur le développement économique et non sur les libertés individuelles. La 10e édition a eu leu à Pékin, le 26 juillet dernier.

Le thème de la Journée des droits de l’homme de cette année 2022 : “Dignité, liberté et justice pour tous” Le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme sera célébré le 10 décembre 2023. En préparation de cet événement phare sera lancée le 10 décembre 2022 une campagne d’une durée d’un an pour mettre à l’honneur la Déclaration en mettant l’accent sur son héritage, sa pertinence et le militantisme qu’elle inspire. Le 10 décembre est l’occasion de réaffirmer l’importance des droits de l’homme dans la reconstruction du monde auquel nous aspirons, d’insister sur la nécessité d’une solidarité mondiale et de rappeler notre interconnexion et l’humanité que nous partageons en tant qu’êtres humains.

En Tunisie, Attayar, Ettakatol, Al Jomhouri, Al Qotb et le parti des Travailleurs ont lancé un appel aux Tunisiens à participer à une marche ce 10 décembre 2022. La marche a pour thème « La défense de la démocratie, le refus de la mascarade électorale et la préservation des droits et des libertés publiques et individuelles ». La marche débute à 11h devant le jardin Habib Thameur, à côté de la station de métro "Le Passage" et se dirigera vers l'avenue Habib Bourguiba. La même source a indiqué que le slogan de la marche était « Libertés ! Libertés ! C'en est fini du régime tyrannique ». 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 décembre 2022

 
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1932, révolution, Thaïlande Bruno Teissier 1932, révolution, Thaïlande Bruno Teissier

10 décembre : faute de démocratie, la Thaïlande célèbre sa révolution constitutionnelle

La Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel

 

En cette journée mondiale des droits de l’homme, la Thaïlande commémore par un jour férié, sa première constitution, promulguée le 10 décembre 1932. Cette première charte avait fait basculer le Siam (devenu la Thaïlande) d’un système de monarchie absolue à un régime constitutionnel où, en principe, le pouvoir du monarque demeure limité.

Ce Jour de la constitution  ou Wan Rattha Thammanun (วันรัฐธรรมนูญ) est une fête paradoxale quand on sait que la constitution de 1932 n’a duré que 14 ans et que depuis, la Thaïlande a connu une vingtaine de constitutions ! La plupart ont été adoptées après un coup d’État militaire destiné à restreindre l’élan démocratique d’une population toujours prête à réclamer plus de liberté. L’instabilité chronique du pays s’est même accentuée ces dernières années. La constitution actuelle ne date que de 2017, elle remplaçait celle de 2014 qui elle-même se substituait à celle de 2007. La précédente ne datait que de 2006…

À Bangkok, un monument de la démocratie, situé sur l'avenue Ratchadamnoen, symbolise la constitution de 1932. Il est gardé par quatre structures en forme d'aile destinées à représenter les quatre branches des forces armées thaïlandaises – l'armée, la marine, l'aviation et la police – qui ont participé à la révolution de 1932. Car à l’époque l’armée s’était rangée du côté des révolutionnaires contre le pouvoir royal.

Cela n’a plus été le cas par la suite. La plupart des dictateurs thaïlandais sont tous des militaires royalistes. C’est le cas du général Prayut Chan-o-cha, commandant en chef de l’armée, qui occupe aujourd’hui le poste de premier ministre. Son coup d’État de 2014 qui l’a amené au pouvoir avait été approuvé par le très respecté roi Bhumibol (Rama IX). Ce qui pourrait changer la donne, à l’inverse, c’est le caractère si peu respectable du roi actuel, Vajiralongkorn (Rama X), ses frasque et ses tendances tyranniques. Des monarchistes convaincus sont en train de lâcher le monarque, certains éléments de l’armée se montrent de moins en moins convaincus par l’opportunité de soutenir le roi. Va-t-on vers une seconde révolution en vue de l’instauration d’une véritable démocratie ? La jeunesse qui manifeste régulièrement n’aspire qu’à cela. Les choses s’accélèrent, la situation politique se dégrade. Il y a fort à parier qu’elle-ci aura lieu avant 2032, tant la demande de démocratie est grande dans le pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 décembre 2021

 

Le monument de la démocratie (อนุสาวรีย์ประชาธิปไตย) a été construit pour commémorer la Révolution siamoise de 1932. Situé sur un rond-point de la principale avenue de la capitale, c’est un peu l’Arc de triomphe de Bangkok.

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