13 mars : la Tunisie célèbre la liberté de la Toile
Il y a 14 ans décédait d’une crise cardiaque, à l’âge de 36 ans, Zouhair Yahyaoui, le plus célèbre des cyber-dissidents au régime du président Ben Ali. Fondateur du journal en ligne Tunezine, il a sans relâche dénoncé la corruption et la répression du pouvoir tunisien de l’époque, jusqu’au jour de son arrestation par des hommes en civil dans un cyber café de la capitale. C’était en 2002, après un procès expéditif, il est condamné pour « propagation de fausses nouvelles ». Emprisonné pendant un an et demi, il est régulièrement torturé. Sa famille tout entière est persécutée et son journal fermé peu après sa mort. Usé par sa détention, il est mort le 13 mars 2005.
En 2012, sept ans après son décès, un an après la chute du dictateur, le président Moncef Marzouki, accompagne ses proches sur sa tombe. Zouhair Yahyaoui est décoré à titre posthume par l’État tunisien et le jour anniversaire de sa mort est décrété Journée nationale de la cyber-liberté. Au niveau international, une Journée mondiale contre la cyber-censure a été marquée hier, 12 mars. Elle a été créée en 2008 à l’initiative d’Amnesty International et de Reporters sans frontières. Elle vise plus particulièrement l'Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Égypte, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Turquie, le Turkménistan, le Vietnam.
Le 13 mars 3017, la poste tunisienne a émis un timbre à l’effigie de Zouhair Yahyaoui.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde