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1953, Iran, 7 décembre, étudiants Bruno Teissier 1953, Iran, 7 décembre, étudiants Bruno Teissier

7 décembre : la journée de tous les dangers en Iran

En principe, c’est une commémoration officielle de la République islamique aux accents nationalistes, très anti américains et, en même temps, une journée de contestation étudiante contre le régime. Ce 7 décembre sera-t-il celui du renversement de la dictature des mollahs ?

 

En principe, cette journée est une commémoration officielle de la République islamique aux accents nationalistes, très anti américains, mais cette année où le régime est au bord du gouffre, rien n’est vraiment prévu. D’autant qu’en même temps, le 7 décembre est aussi, traditionnellement, une journée de contestation étudiante contre le régime des mollahs, dans les universités comme dans la rue.

Cette année, la situation a vraiment dérapé, le point de non-retour est peut-être atteint pour le régime. Une grève générale a été lancée lundi. Non seulement les étudiants ne vont plus en cours mais même les bazars ont baissé les rideaux, à Téhéran et jusque dans les villes les plus reculées. Comme annoncé, les 5 et 6 décembre sont des journées de grève générale et la journée du 7 est celle des manifestations dans tout le pays… La jeunesse est aujourd’hui soutenu pas toutes les générations.

La Journée des étudiants (روز دانشجو ) était à l’époque du Shah, une journée de manifestation contre la dictature et son soutien américain. Depuis quelques années, elle a repris des accents protestataires contre le régime de la part des étudiants. Le 7 décembre 2019, trois semaines après la répression sanglante de novembre, les étudiants iraniens s’étaient rassemblés dans plusieurs universités pour montrer que la lutte se poursuivait. Un rassemblement devant converger la place Azadi (Liberté) de Téhéran est annoncé.

Le 7 décembre 1953, les étudiants de l’université de Téhéran manifestaient contre la visite du président américain Richard Nixon venu recevoir un titre de docteur honoris causa, mais surtout contre l’allégeance à son égard du jeune shah tout juste rétabli sur son trône (près le renversement par les Américains du gouvernement du Dr Mossadegh). La police a fait feu sur les étudiants en grève, tuant trois d’entre eux. Depuis la commémoration de la mort de ces trois activistes n’a jamais cessé, tout en prenant des colorations différentes selon les époques : inspirées par l’exhalation de la prise d’otages du personnel de l’ambassade américaine, dans les années 1980 ;  puis par mouvement vert à la fin des années 2000 ou par les révoltes arabes en 2011… sans jamais se départir d’une profonde animosité à l’égard des États-Unis, vieille de plus d’un demi-siècle, mais cette année, 2022, le combat est tout entier dirigé contre le régime des mollahs. En dépit de la répression et du nombre de morts parmi les manifestants, la peur a véritablement changé de camp.

Mise à jour 8 décembre 2022 : La sœur de l’ayatollah Ali Khamenei, Badri Hosseini Khamenei a offert son soutien aux manifestants. « Le peuple iranien mérite la liberté et la prospérité, et son soulèvement est légitime et nécessaire pour faire valoir ses droits », a-t-elle affirmé. Les étudiants ont également reçu le soutien de l’ancien président iranien, Mohammad Khatami a exprimé son soutient particulièrement au slogan « Femmes, vie, liberté ». « Un beau message » selon lui « qui montre un mouvement vers un avenir meilleur ».

Le régime n’est pas tombé ce 7 décembre, mais la révolte qui a débutée le 14 septembre avec la mort de Jina Mahsa Amini, de poursuit. Ces trois jours de grève lui ont donné un second souffle…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

manifestation de rue novembre 2022

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contestation étudiante en 2019

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Image de propagande officielle

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1989, Iran, 4 juin, Homme fort Bruno Teissier 1989, Iran, 4 juin, Homme fort Bruno Teissier

4 juin : Khomeiny 30 ans après

Les Iraniens, tout au moins ceux qui continuent à soutenir le régime, se rendent en pèlerinage sur la tombe de l’imam Rouhollah Khomeyni, mort il y a exactement 30 ans, le 4 juin 1989.

 

Les Iraniens, tout au moins ceux qui continuent à soutenir le régime, se rendent en pèlerinage sur la tombe de l’imam Rouhollah Khomeyni, mort il y a exactement 30 ans, le 4 juin 1989. Le mausolée de l'ayatollah est situé à proximité du cimetière de Behesht-e Zahra, le plus grand du pays, dans la banlieue Sud de Téhéran. Le mausolée est géré par Hassan Khomeini, son petit-fils. Ce lieu très symbolique a été attaqué en juin 2017 par des terroristes de Daech.

​​Le régime instauré par le guide, il y a plus de 40 ans, vit aujourd'hui une fin de règne difficile.

 
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