L’Almanach international
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19 mai : la Finlande pleure ses morts à la guerre
Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver, la guerre de Continuation et la guerre de Laponie. Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a débuté par une guerre civile finlandaise qui a provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Aujourd’hui, le drapeau finlandais est hissé à 8 heures du matin. Il flottera sur les bâtiments publics jusqu’à 21 heures. Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver (26 000 morts), la guerre de Continuation (63 000 morts) et la guerre de Laponie (1000 morts). Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a commencé par une guerre civile finlandaise qui avait provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Cette Journée commémorative pour les morts à la guerre (Sodan kuolleiden muistopäivä) en Finlande a été suggérée lors d’une réunion des évêques de l'Église évangélique luthérienne en avril 1940, où il fut proposé d'organiser le dimanche 19 mai 1940, des services de deuil à la mémoire de ceux qui sont tombés pendant la guerre d'hiver. Le maréchal Mannerheim venait d’annoncer que, dans un souci d’unité nationale, aucune célébration ne serait organisée le 16 mai, jour de la commémoration de la Victoire des forces de la République de Finlande (blancs) sur les Finlandais rebelles (rouges) à l’issue de la guerre civile. Le Conseil d'État a confirmé la date du Jour du Souvenir en 1947, célébré chaque troisième dimanche de mai. À l’origine, il ne concernait que les membres des forces de défense, mais son objet a vite été élargi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2024
5 août : le thanksgiving des Croates
Voilà une fête très controversée et pourtant très populaire en Croatie, dont c'est devenu quasiment la principale fête nationale. Le 5 août 1995, le pays reprenait enfin le contrôle des régions, les krajine, où les milices serbes régnaient en maître depuis 1991.
Voilà une fête très controversée et pourtant très populaire en Croatie, dont c'est devenu quasiment la principale fête nationale.
Le 5 août 1995, le pays reprenait enfin le contrôle des régions, les krajine, où les milices serbes régnaient en maître depuis 1991. La guerre serbo-croate prenait fin à Knin, une cette petite ville enserrée dans les montagnes du sud de la Croatie, où se déroule aujourd'hui l’essentiel des commémorations. C’est le début de trois jours de fête, en présence du président de la République et des plus hautes autorités de l’État.
Cette Journée du souvenir national, également Journée des anciens combattants, se déroule dans une ambiance hautement patriotique, l’épicentre des cérémonies est le monument en forme de V qui symbolise la victoire. Quoi de plus naturel que de commémorer la fin d’une guerre ? Le problème, c’est que la réalité des faits est beaucoup moins glorieuse que les discours ne le laissent entendre. Si la reconquête a été si rapide, c’est que les forces serbes, lâchées par Belgrade, se sont repliées sur la Bosnie, avant même l’arrivée des Croates. Craignant les exactions de l’armée croate, les habitants de cette ville de 40 000 habitants (à l’époque), presque tous serbes ont fui massivement vers Banja Luka, en Bosnie. C’est dans une ville fantôme que sont entrées les forces de Zagreb. Dans les villages alentour, la population civile abandonnée à son sort a subi, expulsions arbitraires, exécutions, destructions de villages… sans aucune justification stratégique si ce n’est une volonté farouche de nettoyage ethnique.
Plusieurs responsables, dont les généraux Gotovina et Markac ont été condamnés en 2011 à respectivement 24 ans et 18 ans de prison par le TPI de La Haye, pour les meurtres de masse commis dans les jours qui ont suivi ce fameux 5 août. Pour les Croates, ces deux généraux sont des héros injustement emprisonnés à l’étranger. De leur côté, les Serbes dénoncent quelque 2000 morts. C’est à leur mémoire que sont organisés des offices religieux à Banja Luka et à Belgrade.