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14 février : les 200 ans du Liberia, une commémoration qui ne réjouit pas tout le monde
Le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia, un État destiné aux esclaves noirs américains affranchis.
Ce lundi 14 février, le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia (National Bicentennial Commemoration) au stade sportif Samuel Doe où se déroule un festival culturel.
La commémoration a débuté quelques jours plus tôt, le 7 janvier 2022, sur l'île de Providence, à l’embouchure due la rivière Mesurado, où l’American Colonization Society a fait débarquer du navire Elizabeth, 86 esclaves américains libres, il y a 200 ans exactement. Deux ans plus tard, la principale localité du pays, Christopolis sera rebaptisée Monrovia du nom du président américain James Monroe qui fut l’un des principaux soutiens de l’American Colonization Society et de son projet de créer un État, baptisé Liberia, pour des esclaves noirs américains affranchis.
Entre 1822 et 1861, en effet, des milliers de Noirs libres ont été « réinstallés » dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains. Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons descendants d’esclaves américains. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Ce qui explique que tous les citoyens du Liberia ne se réjouissent pas de la même manière de cette commémoration du bicentenaire du pays.
Ce même jour, la résidence et siège du président de la République, Executive Mansion House, reprend son activité après 16 ans de travaux. Le bâtiment, construit dans les années 1960, avait brûlé en 2006, lors de la fête d’indépendance du 26 juillet, alors que la présidente Ellen Johnson Sirleaf (en fonction de 2006 à 2018) recevait des invités et des dignitaires étrangers dans les jardins de la présidence.