L’Almanach international
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18 octobre : l'Azerbaïdjan fête son indépendance et la reconquête de son territoire
L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance en souvenir de son émancipation à l’égard de l’URSS en 1991. Le régime du dictateur Aliev en profite pour célébrer la reconquête des territoires qui lui échappaient, par une violente offensive militaire qui a terrorisé la population arménienne.
L’Azerbaïdjan célèbre le Jour de la restauration de l’indépendance (Müstəqilliyin Bərpası Günü) en souvenir de l’adoption, le 18 octobre 1991, par le Soviet suprême d’Azerbaïdjan, d’une loi sur l’indépendance de la république soviétique par rapport à l’URSS. Cette loi sera confirmée par le référendum en décembre 1991, juste quelques jours avant la disparition totale de l’URSS. Cette loi constitutionnelle précisait que la nouvelle république d’Azerbaïdjan était l’héritière de celle qui avait été proclamée le 28 mai 1918 et qui avait existé moins de deux ans, avant d’être intégrée à l’URSS.
Le 18 octobre avait été déclaré férié et chômé dès 1992 mais qui n’est plus chômé depuis 2006, contrairement au 28 mai (Müstəqillik Günü) et, en 2022, de Jour de l’indépendance, il est devenu Journée de la restauration de l’indépendance. D’ailleurs le 28 mai est beaucoup plus fêté que le 18 octobre où on se contente d’ordinaire d’un défilé militaire et d’un feu d’artifice dans la capitale. Mais cette année, à quelques jours après la conquête, par une opération éclair, de l’enclave séparatiste du Haut-Karbagh, au prix toutefois de crimes de guerre, l’euphorie est telle que ce 32e anniversaire de la résurgence de l’État azerbaïdjanais est fêté avec une plus grande ampleur par le régime autoritaire du président Aliev.
En réalité, c’est le 30 août 1991 que l’Azerbaïdjan avait proclamé son indépendance à l’égard de l’URSS et annulé, en même temps, le statut d’autonomie accordé par Moscou à la République autonome du Haut-Karabagh, peuplée principalement d’Arméniens. En réaction, le gouvernement régional du Karabakh avait annoncé, à son tour, l’indépendance de l’enclave le 2 septembre 1991 vis-à-vis du pouvoir central de Bakou. Celui-ci réagit militairement, les Arméniens ont eux aussi pris les armes et cette première guerre du Karabagh avait abouti à la perte de contrôle par l’Azerbaïdjan, non seulement du Haut Karabagh, mais aussi des régions la séparant de la république d’Arménie, soit de 15% environ de son territoire. Un désastre militaire pour Bakou qui a été effacé en grande partie à l’automne 2020 par la reprise, avec l’aide de la Turquie de d’Israël, de la majeure partie des territoires perdus. L’offensive de septembre-octobre 2023 a permis de reprendre en totalité les territoires perdus en 1994 et d’en chasser, par la terreur, les populations arméniennes qui y vivaient depuis au moins 2000 ans. Voilà aussi ce qui est célébré en Azebaïdjan ce 18 octobre 2023.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde