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1944, Sénégal, 23 août Bruno Teissier 1944, Sénégal, 23 août Bruno Teissier

23 août : hommage aux tirailleurs sénégalais

Le 23 août 1944, un régiment de tirailleurs sénégalais entrait dans Toulon pour libérer la ville. Rien d’étonnant, puisque les soldats originaires des colonies françaises représentaient la moitié des effectifs des forces françaises qui ont participé à la libération de la France… Cette date est, aujourd’hui, commémorée au Sénégal.

 

ll y a 80 ans, le 23 août 1944, un régiment de tirailleurs sénégalais entrait dans Toulon pour libérer la ville. Rien d’étonnant, puisque les soldats originaires des colonies françaises représentaient la moitié des effectifs des forces françaises qui ont participé à la libération de la France. Sur 200 000 Africains engagés, 40 000 y ont laissé leur vie (contre 130 000 et 30 000 lors de la Première Guerre mondiale).

C’est la date qui a été choisie, en 2004, par Dakar pour célébrer une Journée internationale des tirailleurs « sénégalais », (journée dont l’après-midi est chômée au Sénégal), internationale parce que les tirailleurs étaient originaires de tout le continent pas seulement du Sénégal. Tous ont été confrontés au même problème de la reconnaissance de la France pour l’effort accompli et au caractère scanda­leusement dérisoire de leur indemnisation financière.

D’ailleurs, le Sénégal associe à cette commémoration, celle du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 1944. Parce qu’ils réclamaient leur solde un peu bruyamment, l’armée française a fait tirer dans la foule des tirailleurs mécontents : 35 morts, officiellement. Beaucoup plus d’après de nombreux témoignages.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 août 2024

 
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2002, Sénégal, Gambie, 26 septembre, naufrage Bruno Teissier 2002, Sénégal, Gambie, 26 septembre, naufrage Bruno Teissier

26 septembre : 20 ans après, le naufrage, le Sénégal pleure toujours les noyés du Joola

Quelque 1900 morts noyés en une seule nuit de septembre 2002, le naufrage du Joola au large de la Gambie est bien la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal. C’est même l’une des pires catastrophes de l’histoire de la navigation

 

Quelque 1900 morts noyés en une seule nuit de septembre 2002, le naufrage du Joola au large de la Gambie est bien la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal. C’est même l’une des pires catastrophes de l’histoire de la navigation : plus de victimes que lors du naufrage du Titanic, 90 ans plus tôt. Au chagrin, s’ajoute la colère. Comment les autorités ont-elles pu faire monter quelque 2000 passagers sur un ferry conçu pour en accueillir 550 au maximum ?

Le Joola, c’est son nom, effectuait deux fois par semaine la navette entre la Casamance, région pauvre et isolée du sud, et la capitale. Cette liaison Dakar-Ziguinchor, effectuée en 13 heures, évitait un long voyage par la route qui traverse la Gambie, petit pays enclavé dans le Sénégal. Le bateau disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002, portait le nom de la principale ethnie de la Casamance.

À Ziguin­chor, place des Naufragés, une stèle a été dressée à la mémoire des victimes, c’est là que se termine la longue marche silencieuse à travers la ville. Des cérémonies ont lieu également en Gambie d’où sont originaires une partie des victi­mes. Mais c’est à Dakar que se déroule le plus gros rassemblement, à Mbao, où reposent quelque 500 corps récupérés. Les familles demandent toujours le renflouement de l’épave qui était sous commandement de l’armée sénégalaise, et la mise en cause des responsables. L’affaire a été classée sans suite par la justice sénégalaise. Les autorités se contentent d’un dépôt de gerbes, place du Souvenir, face à l’océan, tandis que les familles réclament un vrai mémorial assorti d’un musée. Les travaux ont commencé en décembre 2019, le chantier traine en longueur et celui-ci ne sera pas inauguré pour ce 20e anniversaire du drame. Celui-ci devait accueillir les objets remontés par l’équipe franco-sénégalaise. La question délicate des ossements présents dans l’épave reste toujours sans réponse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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