L’Almanach international
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27 janvier : Monaco célèbre sa sainte patronne et sa fête nationale
Secouée depuis plusieurs semaines par des révélations de l’administrateur des biens du prince Albert, la principauté de Monaco célèbre sainte Dévote et sa fête nationale. Une fête traditionnelle à laquelle les monégasques sont très attachés.
Selon la tradition, la famille princière au grand complet assiste, le soir du 26 janvier, au feu d’artifice pyromélodique sera ensuite tiré depuis le port de Monaco. Sainte Dévote, fêtée le 27 janvier, tombe à pic pour sauver la puissante famille Grimaldi, qui règne sans partage ni opposition sur le micro-État le plus riche du monde, mais aussi les magnats de l’immobilier qui se partagent la principauté.
Depuis quelques semaines, la principauté est en effet bien secouée par les révélations de Claude Palmero, ex-administrateur de biens du prince Albert, resté en poste pendant plus de vingt ans avant d’être sèchement évincé en juin 2023. Claude Palmero connaît tout de Monaco et de ses arrangements entre milliardaires. Il en sait beaucoup, surtout, sur la famille régnante et son train de vie dispendieux, son contournement du fisc français, ses avoirs en Suisse, la myriade de sociétés basées dans différents paradis fiscaux, comme le Panama ou les îles Vierges britanniques, les fonds spéciaux, les missions secrètes…, et même l’emploi clandestin de domestiques étrangers non déclaré.
La Sainte-Dévote offre une trêve. La fête débute par une messe des traditions en langue monégasque dite ce vendredi 26 janvier 2024, en l’église Sainte-Dévote, suivie d’une procession sur le port de Monaco en début de soirée. Selon l’usage, un membre du conseil communal remet alors au clergé les reliques de la sainte, amenées par la mer. Une barque symbolique est alors embrasée en sa mémoire par le prince Albert II et sa famille.
On raconte que la future sainte Dévote, fuyant les persécutions de l’empereur Dioclétien Romains, avait trouvé refuge en Corse. Mais peut-être était-elle corse ? En 304, Devota fut rattrapée par la répression romaine et martyrisée à Lucciana en Corse. Pour que son corps ne soit pas brûlé, selon l’usage païen, des fidèles ont récupéré son corps et l’ont déposé dans une barque de pêcheur. La légende veut que l’embarcation soit guidée par une colombe jusqu’au pied du rocher monégasque et que son périple se serait achevé le 27 janvier 304. On dit que la dépouille aurait été ensevelie au vallon « des Gaumates », près du port.
C’est sous le prince Honoré II, au XVIIe siècle, que sainte Dévote est devenue patronne de Monaco (et de la famille princière). Elle est également la patronne de la Corse. Chaque année, le matin du 27 janvier, une messe pontificale est célébrée en la cathédrale, suivie d’une procession solennelle sur le Rocher. Une fête traditionnelle à laquelle les monégasques sont très attachés. La journée est fériée et chômée dans la principauté. La Sainte-Dévote fait office de fête nationale de Monaco.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 janvier 2024
23 novembre : la Saint-Georges des Géorgiens
Ce jour est férié en Géorgie où l’on célèbre le saint patron du pays. C’est la Giorgoba, l’une des fêtes les plus populaires.
Aujourd’hui, les Géorgiens fêtent leur saint patron : Georges de Lydda. Le saint Georges que nous représentons tuant un dragon pour sauver une princesse. Un saint très populaire dans la Chrétienté : saint patron des Anglais qui le fêtent le 23 avril, jour présumé de sa mort, et de l’armée bulgare qui le célèbre le 6 mai (selon l’ancien calendrier). Les Géorgiens, quant à eux, commémorent le martyre sur la roue de ce chrétien victime des persécutions de l’empereur Dioclétien en l’an 303. Soit le 10 novembre pour le calendrier julien, celui de l’église locale, et le 23 novembre dans notre calendrier. On sait peu de chose de Georges, hormis qu’il était militaire, converti au christianisme et originaire de Cappadoce.
Quoi de plus naturel pourrait-on penser que la Saint-Georges, selon la date locale, soit la fête la plus populaire des Géorgiens. En réalité, le nom local du pays, Sakartvelo (საქართველო) n’a rien à voir avec le saint. Ce sont les Grecs qui voyant cette contrée lointaine comme un pays de paysans (γεωργός) ont forgé le nom de ce pays pour les Occidentaux. Cela dit, dans l’Antiquité, les habitants de ce pays caucasien étaient plutôt appelés les Ibères, sans aucun lien avec les Espagnols.
Le 23 novembre est donc férié en Géorgie sous le nom de Giorgoba (გიორგობა). La fête attire des milliers de personnes à Tbilissi ou à Mtskheta, l’ancienne capitale, le centre religieux du pays ou encore dans l’une des très nombreuses églises ou chapelles Saint-Georges qui se dresse sur la moindre colline du pays.
Une vielle tradition, antérieure au christianisme, veut que l’on sacrifie un mouton ce jour-là. Les bergers descendus vers Tbilissi les vendent chaque 23 novembre en plusieurs endroits de la capitale : près du pont Digmi, de la station de métro Sarajishvili, des ponts Zahe, Varketili.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 novembre 2021