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1659, France, Régionalisme, 7 novembre Bruno Teissier 1659, France, Régionalisme, 7 novembre Bruno Teissier

7 novembre : 361 ans après, le traité des Pyrénées divise encore

Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Des centaines de manifestants, parfois des milliers, se rassemblent place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 361 ans.

 

Chaque année, le 7 novembre à Perpignan, c’est la Diada de Catalunya Nord. Des centaines de manifestants, parfois des milliers, se rassemblent place de Catalogne pour dénoncer un traité vieux de 361 ans. Cette année, toutefois, en raison du confinement, cet anniversaire est organisé par “Col·lectiu 7 de Novembre” de manière radiophonique et sur internet.

Le Traité des Pyrénées a été conclu entre la France et l’Espagne le 7 novembre 1659 pour mettre fin à 25 ans de guerre entre les couronnes de France et d’Espagne. Le traité a été signé sur un territoire demeuré neutre entre les deux pays jusqu’à nos jours, l’île des Faisans sur le fleuve Bidassoa qui sépare les deux pays. Les monarques étaient représentés par leurs premiers ministres, Mazarin et don Luis de Haro. On pourra noter que cette frontière française est la seule à ne pas avoir bougé depuis aussi longtemps.

Les catalanistes dénoncent aujourd’hui un traité des Pyrénées qui a séparé la Catalogne en deux. Ils déplorent le déclin de la Catalogne française, le Roussillon, en proie au chômage, dont la capitale, Perpignan est tombée récemment dans l’escarcelle de l’extrême droite. Cette situation contraste avec le dynamisme de Barcelone et de la Catalogne, surtout dans les territoires qui depuis quelques années ne veulent plus être espagnols. Faute d’une indépendance de la Catalogne, peu probable, et d’une modification d’une aussi vieille frontière (une des plus anciennes d’Europe), encore moins probable, les militants régionalistes réclament un statut d’autonomie comparable à celui de la Corse. Le manifeste 2020 de la Diada réclame de nouveau un statut particulier pour la Catalogne Nord, la ratification par l’État français de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et dénonce les entraves que met l’État à l’essor du développement de l’enseignement en catalan sur le territoire. Il est question de créer un parti politique pour représenter ces idées. Il faudra aussi lui trouver des électeurs, le Parti Unitat Catalana ayant rarement dépassé les 3%.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2020

Mise à jour 2023 : La Diada 2023 s’est déroulée le samedi 4 novembre et a rassemblé un millier de personnes. Cette année quatre associations co-organisatrices, Catalogne Nord pour l’Indépendance/ANC, la Délégation du Conseil de la République, le Casal de Perpinyà et Òmnium Catalonia Nord, ont souhaité alerter l’opinion publique sur l’urgence à promouvoir l’usage et la transmission de notre langue catalane dans tous les secteurs de la vie sociale, dans l’espace public et dans les médias locaux. Les militants ont demandé à ce que la langue catalane devienne officielle en Catalogne Nord. Ils ont notamment dénoncé la décision du tribunal de Montpellier contre ces maires des Pyrénées-Orientales qui veulent assurer les séances ou une partie des séances de leurs conseils municipaux en catalan avec une traduction française. Les manifestants ont aussi réclamé l'ouverture des frontières au col de Banyuls et en Cerdagne, au nom du droit de la libre circulation des personnes en Europe.   #DiadaCatNord 

Depuis qu’en 2020, elle a été remportée par l’extrême droite, la municipalité de Perpignan tente de freiner au maximum toute fête ou célébration catalaniste.

 
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