L’Almanach international

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1963, Syrie, 8 mars Bruno Teissier 1963, Syrie, 8 mars Bruno Teissier

8 mars : le régime syrien célèbre 60 ans de pouvoir du parti Baas

Ce jour férié syrien célèbre le coup d’État du 8 mars 1963 qui a permis au parti Baas d’accéder au pouvoir et de s’y maintenir depuis 60 ans. La soi-disant "Révolution du 8 mars" a engendré l’État policier aux pratiques sanguinaires que nous connaissons aujourd’hui.

 

Chaque année, le régime syrien commémore la Révolution du 8 mars (ثورة الثامن من آذار) par un jour férié et des cérémonies très martiales. Le 8 mars 1963, il y a 60 ans, un coup d’État  permettait au Parti socialiste de la résurrection arabe dit Ba’th ou Baas d’accéder au pouvoir à Damas. Cette force politique progressiste à l’époque, à la fois laïque et socialiste, s’est peu à peu laissée déborder par sa branche militaire, aux accents beaucoup plus nationaliste et autoritaire que panarabe et humaniste. À partir de 1970, suite à un nouveau coup d’État, interne au parti celui-là, c’est le général Hafez el-Assad qui a pris le pouvoir. Il l’a conservé d’une main de fer jusqu’à sa mort en 2000. Son fils Bachar el-Assad a pris la suite de la dictature sanguinaire que nous connaissons aujourd’hui à la tête de la Syrie.

« La Révolution du 8 mars, qui a représenté l'une des étapes lumineuses de l'histoire contemporaine de la Syrie et a été le résultat d'une longue lutte pour éradiquer l'injustice, la réaction et l'exploitation. » ainsi s’exprime la propagande du régime qui célèbre tous les ans  la présence du clan Assad à la tête d’un État policier qui règne sur la Syrie depuis plus d’un demi-siècle, au prix de centaines de milliers de morts. Chaque 8 mars, le Grand Conseil du parti rend hommage « aux masses du peuple syrien et aux militants du parti socialiste arabe Baas » comme s’il ne s’était rien passé depuis le 15 mars 2011. De l’idéologie bassiste d’origine, il ne reste plus rien. Le régime n’est plus soutenu idéologiquement que par Téhéran et quelques partis d’extrême droite européens.

Depuis 2022, le 8 mars est également un jour férié officiel dans la zone dirigée par l’Administration autonome du nord et l’est de la Syrie (AANES), autrement dit le Kurdistan syrien, région qui échappe au pouvoir de Damas. Ce n’est pas pour célébrer la pseudo-révolution du 8 mars, mais au titre de la Journée internationale des droits des femmes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Les portraits d’Assad, père et fils brandis par les militaires gardiens du régime

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2011, Syrie, 15 mars Bruno Teissier 2011, Syrie, 15 mars Bruno Teissier

15 mars : il y a dix ans, le début du cauchemar syrien

Le 15 mars 2011 commençait que l’on croyait être le printemps syrien, ce sera le début d’une décennie d’enfer. Les habitants de Deraa manifestaient pour réclamer la libération de leurs enfants…

 

Qui aurait l’idée, en Syrie, de commémorer les dix ans du soulèvement du peuple syrien contre la dictature ? Le 15 mars 2011 commençait ce que l’on croyait être le « printemps syrien », ce sera le début d’une décennie d’enfer.

Ce 15 mars, les habitants de Deraa manifestaient pour réclamer la libération de leurs enfants, des adolescents arrêtés et torturés, certains tués, pour des graffitis hostiles au régime sur le mur de leur collège. Le même jour, des centaines de personnes manifestaient à Damas contre le pouvoir. Trois jours plus tard, ils seront des milliers, dans la lignée du «printemps arabe» initié en Tunisie et en Égypte. En Syrie s’exprimaient le ressentiment et les souffrances accumulés pendant quatre décennies de dictature, celle du père (Hafez el Assad), au pouvoir pendant trente ans, puis du fils (Bachar el Assad), en poste depuis 2000. Les deux dictateurs, père et fils occupent le pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Bachar et son clan ont préféré détruire le pays plutôt que de céder le pouvoir. Un demi-million de Syriens sont morts, plusieurs millions ont quitté le pays. Ceux qui restent vivent dans la misère, excepté les 10 % de privilégiés qui prétendent diriger un pays qui n’existe plus.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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