L’Almanach international
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1er février : l’abolition très progressive de l’esclavage à Maurice
Le 1er février à Maurice est un jour férié, c’est le Jour de l'Abolition, on célèbre cette année le 190e anniversaire de l’abolition (théorique) de l’esclavage par des cérémonies et des programmes culturels.
Le 1er février est un jour férié à l’île Maurice, c’est le Jour de l'Abolition (Abolition Day), on célèbre cette année le 190e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
L’abolition de l'esclavage avait été décidée en 1833 par une loi votée du Parlement britannique qui devait entrer en vigueur le 1er février 1835. Mais les propriétaires d’esclaves ont fait de la résistance, demandant que les esclaves continuent à vivre sur leurs propriétés. Ainsi, le 1er février 1835, même si on le commémore aujourd’hui, n'a pas vraiment changé la situation des esclaves 0 Maurice. Le gouvernement britannique et les propriétaires d'esclaves se sont mis d’accord sur un nouveau système de travail appelé l’aprentiship qui dura jusqu'à ce que la Société anti-esclavagiste intervienne, en 1839, et fasse campagne en disant que c’était une autre forme d'esclavage et qu'il devait être lui aussi aboli. Juridiquement parlant, les propriétaires d'esclaves n'avaient plus le droit de punir les esclaves comme ils le faisaient autrefois. En théorie, ils ne pouvaient pas poursuivre les « esclaves marrons », mais ils le faisaient quand même. Pour les faire céder, Londres a finalement proposé une indemnisation à hauteur de 40% de la valeur de chaque esclave. Il existe encore à l'île Maurice un registre où sont répertoriés tous les esclaves ainsi que leur valeur estimée. C’est cette indemnisation (1,2 million de livres sterling tout de même) qui a permis une abolition réelle de l’esclavage.
Les premiers esclaves avaient été amenés sur l'île Maurice par les Hollandais. Dans les années 1640, le commandant de l'île Maurice, Adriaan van der Stel, fit venir une centaine d'esclaves malgaches sur l'île, puis d’autres encore jusqu’à ce que les Hollandais cèdent l’île aux Français (1721). Ces derniers ont fait venir quelque 160 000 esclaves africains et malgaches tout au long du XVIIIe siècle, vers les îles Mascareignes. Comme il s'agissait d'une nouvelle colonie, il était important de construire de nouvelles infrastructures comme le port, les routes, les bâtiments publics pour le gouvernement, le tribunal de justice, l'hôpital militaire. Il était donc nécessaire d'initier les esclaves à différents métiers comme maçon, forgeron et voilier pour un bon développement de l'île. Quand les Anglais ont récupéré la colonie, en 1810, la population était composée à 70% d’esclaves, ils en ont importé encore environ 60 000. Quelle que soit leur formation initiale, presque tous ont été assignés aux plantations de canne à sucre dans des conditions bien plus terribles que qu’ils avait vécu. Cela dura une trentaine d’années. Dès l’abolition (officielle) de l’esclavage, les Anglais ont commencé à faire venir des travailleurs sous contrat en provenance d'Inde (le premier bateau est arrivé le 2 novembre 1834) et de Chine.
L’esclavage a laissé de graves séquelles. Les traumas infligés aux esclaves ont perduré au fil des ans et se sont répercutés sur la psychologie de leurs descendants. Dans les têtes, l’esclavage n’a pas réellement disparu, les préjugés, le racisme, contre les descendants des esclaves ont perduré depuis l’abolition de l’esclavage. Le 8 août 2004, le Parlement de l'île Maurice a approuvé une motion parlementaire qui, pour la première fois, reconnaissait que l'esclavage et la traite négrière étaient des crimes contre l'humanité.
Le programme des célébrations de ce 190e anniversaire de l’abolition commence par la projection du film Ni chaines ni maîtres au MCine Trianon le 31 janvier à 20 heures. Ce 1er février, une cérémonie de pose de couronnes au monument international de la Route des Esclaves, en face de la plage publique du Morne, suivi d'une cérémonie officielle et d'un programme culturel à la plage publique du Morne. Puis, le 2 février, une cérémonie de pose de couronnes au site historique Frederik Hendrik à Vieux Grand Port, suivie du dévoilement d'une plaque sur Anna de Bengale ainsi que d'une stèle des esclaves qui ont mis le feu au fort néerlandais de Frederik Hendrik le 18 juin 1695 ; suivi d’un concert avec des artistes de la région au terrain de football du Vieux Grand Port. Tout au long du mois de février, des programmes de sensibilisation visant les établissements d'enseignement du pays sur l'histoire de l'esclavage.
En 2008, le Morne, lieu de refuge des esclaves marrons a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La montagne du Morne, connue sous le nom de Morne Brabant, est considérée comme un symbole de la lutte des esclaves pour la liberté. Une conférence internationale sur la traite négrière s’y tiendra en février 2025 pour marquer le 190e anniversaire de l'abolition de l'esclavage.
À l’échelle internationale, c’est le 23 août que l’on marque la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 janvier 2025
Plantation de canne à sucre à la fin du XIXe siècle
Le Morne, le mémorial (photo Le Morne Heritage Trust Fund)
8 janvier : l’anniversaire de Lima
Chaque année la capitale du Pérou célèbre l’anniversaire de sa fondation par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, le 18 janvier 1535. La fête dure trois jours.
Chaque année la capitale du Pérou fête l’anniversaire de sa fondation par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, le 18 janvier 1535, dans la vallée du fleuve Rímac. Comme elle fut fondée peu de temps après l’Épiphanie, une fête importante pour les Espagnols, son blason comporte trois couronnes et Lima est surnommée la Cité des Rois. Elle sera la capitale de la vice-royauté du Pérou au nom de la Couronne d’Espagne, puis celle de la république du Pérou, formellement, le 28 juillet 1821. Actuellement, en 1824 seulement.
Le Jour de la fondation de Lima (Día de la Fundación de Lima) est le 18 janvier, mais la fête dure trois jours du 17 au 19.
Le 17 janvier à partir de 15 heures, un grand défilé part du parc La Muralla et emprunte rues emblématiques que sont Lampa, Junín, Carabaya, Huallaga, La Unión et Rosa Merino , en passant par l'historique Plazza de Armas (Place des Armes), le cœur de la ville. Des démonstrations de danse et un spectacle équestre. La soirée se déroule avec une succession de concerts, de tous styles. Il fait chaud, nous sommes au cœur de l’été. Peu après minuit, c’est le feu d’artifice.
Le 18 janvier, après des cérémonies religieuses en présence des autorités politiques, militaires et policières, dans la cathédrale de Lima (10 h.), un hommage sera rendu à Francisco Pizarro, fondateur de la ville , dans le passage de Santa Rosa (11 h.). Cet événement comprendra des offrandes florales et des discours à la mémoire du conquérant espagnol. Les célébrations culminent avec une réception à la mairie de Lima (12h15), avec la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, comme invitée d’honneur. L’après-midi, le parc des légendes propose une série d'activités ouvertes à tous.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 janvier 2025
La garde présidentielle, place des Armes (photo : Diego Delso, delso.photo)