L’Almanach international
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5 novembre : à Puno, au Pérou, on célèbre la naissance de l'Empire inca
Le monde inca serait né un 5 novembre sur les bords du lac Titicaca, au sud du Pérou…
Selon une légende cultivée par l’office du tourisme local, le monde inca serait né un 5 novembre sur les bords du lac Titicaca, au sud du Pérou. La ville de Puno organise chaque année une grande fête identitaire et folklorique, inspirée par cette civilisation disparue : la leyenda que dio comienzo a la fundación del Imperio Incaico
Le Titicaca, aux confins de la Bolivie et du Pérou, est le lac navigable le plut haut du monde (3812 m d’altitude). C’est sur l’une de ses îles flottantes (constituées de roseaux) que démarre une fête singulière. Deux bateaux traditionnels en roseaux quittent l’île d’Uros entre 7 et 8 heures du matin, chargés de personnes en costume inca tel qu’on les découvre sur les rares documents qui restent de cette civilisation qui prospéra du XIIIe au XVIe siècle. Il s’agit de Manco Cápac et de Mama Ocllo, ainsi que de leur suite. Selon une légende inca, un homme et une femme, fils et fille du dieu soleil, seraient sortis des eaux du lac Titicaca pour débarquer près de la future ville de Puno et partir à la recherche d’un lieu propice à la fondation de l’Empire inca. La baguette d’or que leur a confié le dieu, leur indiquera le site de Cuzco, « nombril » du monde, capitale du futur empire.
Le frère et la sœur vont former un couple à l’origine des empereurs incas. Dès 10 heures, la foule se presse sur les rives du lac pour accueillir les deux bateaux chargés des deux personnages emblématiques (joués par des comédiens) et leur suite. L’avenue qui conduit au stade Torres Belón est noire de monde. Après avoir salué la foule, le couple et son cortège vont lentement fendre la foule jusqu’au stade où se tiendra l’essentiel des festivités, lesquelles débutent par de longues incantations, autrefois interrompues par le sacrifice d’un lama. Aujourd’hui, pour ne pas heurter la sensibilité du public, toute mise à mort d’animal a été supprimée du programme. Celui-ci se poursuit avec un concours de danses amérindiennes qui a les faveurs du public. Le stade de Puno est plein, plusieurs milliers de personnes assistent à ce spectacle donné en langue quechua par plus de 600 artistes. La diablata, la fameuse danse des diables, est toujours la plus remarquée. Cette journée du 5 novembre est l’apogée d’une semaine de fête qui a commencé le 1er novembre et se poursuit jusqu’au 7 novembre.
Hier, le 4 novembre, la ville de Puno fêtait aussi son anniversaire de manière plus discrète, par des concerts en plein air. Elle a été fondée en 1688 par les Espagnols. Mais, en 2018, pour les 350 ans de la cité, la fête avait été bien plus fastueuse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 novembre 2021