9 décembre : les 200 ans d’indépendance du Pérou, la gloire de son armée
Chaque 9 décembre, le Pérou célèbre son Jour de l’armée (Día del Ejército) par de grands défilés militaires montrant une armée glorieuse. Cette année 2024 est particulière puisqu’on fête le 200e anniversaire de la bataille d’Ayacucho dont l’issue victorieuse servit de prétexte à glorifier chaque année l’armée péruvienne.
Le 9 décembre 1824, une armée composée de soldats péruviens, argentins, vénézuéliens, colombiens et chiliens, sous le commandement du général Antonio José de Sucre, écrasait l’armée royaliste, fidèle au vice-roi du Pérou qui se battait pour le maintien de la domination espagnole sur l’Amérique du Sud. Cette victoire des indépendantistes à Pampa de Ayacucho, dans la banlieue d'Ayacucho, est importante car elle met un terme au dernier affrontement important des guerres d'indépendance en Amérique du Sud commencées par la révolution de Chuquisaca en 1809 dans le Haut-Pérou et s’achevant avec l'occupation des forteresses de Callao en 1826.
La bataille d'Ayacucho est généralement considérée comme la fin de la guerre d'indépendance péruvienne. Elle a ouvert la voie à l’existence du pays et lui a donné ses contours actuels. L’indépendance avait été proclamée le 28 juillet 1821 mais pour qu’elle soit effective, il fallait écarter la menace militaire de l’Espagne. C’est ce qu’à permis cette victoire. Mais celle-ci a eu une autre conséquence : une scission va très vite séparer le pays en un Haut-Pérou resté fidèle à Bolivar (qui va adopter le nom de Bolivie) et un Bas-Pérou (le Pérou actuel). C’est bien aujourd’hui que l’on peut célébrer le bicentenaire du Pérou. Pour l’occasion, les cérémonies durent plusieurs jours en présence de la présidente Dina Boluarte.
Aujourd’hui, le Pérou n’a plus faire face à la moindre menace militaire. Si l’armée est toujours officiellement une institution engagée dans la défense de la patrie, aujourd’hui, elle est avant tout une force mobilisable pour venir en aide à la population face à des événements naturels ou à des urgences majeures, comme le phénomène El Niño, les tremblements de terre, les glissements de terrain et les débordements de rivières… L’armée est fière d’affirmer que sur le terrain des catastrophes, les soldats péruviens sont toujours les premiers arrivés et les derniers repartis.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 décembre 2024