L’Almanach international

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2002, Sénégal, Gambie, 26 septembre, naufrage Bruno Teissier 2002, Sénégal, Gambie, 26 septembre, naufrage Bruno Teissier

26 septembre : 20 ans après, le naufrage, le Sénégal pleure toujours les noyés du Joola

Quelque 1900 morts noyés en une seule nuit de septembre 2002, le naufrage du Joola au large de la Gambie est bien la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal. C’est même l’une des pires catastrophes de l’histoire de la navigation

 

Quelque 1900 morts noyés en une seule nuit de septembre 2002, le naufrage du Joola au large de la Gambie est bien la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal. C’est même l’une des pires catastrophes de l’histoire de la navigation : plus de victimes que lors du naufrage du Titanic, 90 ans plus tôt. Au chagrin, s’ajoute la colère. Comment les autorités ont-elles pu faire monter quelque 2000 passagers sur un ferry conçu pour en accueillir 550 au maximum ?

Le Joola, c’est son nom, effectuait deux fois par semaine la navette entre la Casamance, région pauvre et isolée du sud, et la capitale. Cette liaison Dakar-Ziguinchor, effectuée en 13 heures, évitait un long voyage par la route qui traverse la Gambie, petit pays enclavé dans le Sénégal. Le bateau disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre 2002, portait le nom de la principale ethnie de la Casamance.

À Ziguin­chor, place des Naufragés, une stèle a été dressée à la mémoire des victimes, c’est là que se termine la longue marche silencieuse à travers la ville. Des cérémonies ont lieu également en Gambie d’où sont originaires une partie des victi­mes. Mais c’est à Dakar que se déroule le plus gros rassemblement, à Mbao, où reposent quelque 500 corps récupérés. Les familles demandent toujours le renflouement de l’épave qui était sous commandement de l’armée sénégalaise, et la mise en cause des responsables. L’affaire a été classée sans suite par la justice sénégalaise. Les autorités se contentent d’un dépôt de gerbes, place du Souvenir, face à l’océan, tandis que les familles réclament un vrai mémorial assorti d’un musée. Les travaux ont commencé en décembre 2019, le chantier traine en longueur et celui-ci ne sera pas inauguré pour ce 20e anniversaire du drame. Celui-ci devait accueillir les objets remontés par l’équipe franco-sénégalaise. La question délicate des ossements présents dans l’épave reste toujours sans réponse.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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10 février : le naufrage de Saint Paul, fête religieuse et nationale à Malte

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel et qu’il a évangélisé leur pays, la commémoration de l’événement est un jour férié et chômé.

 

Les Maltais sont convaincus que l’apôtre Paul a fait naufrage près de leur archipel (et non au large des côtes croates comme l’affirment les historiens) et qu’il a évangélisé les îles. Cet événement est considéré comme l'un des plus grands moments de l'histoire de Malte au point que la Fête du naufrage de Saint Paul (San Pawl Nawfragu) a été déclarée jour férié officiel. La célébration principale a lieu, bien sûr, en l'église du Naufrage de Saint-Paul à La Valette, la capitale de Malte, avec deux messes successives à 7h et 8h suivi d’une grande procession. Chaque 10 février, l’effigie en bois de l'apôtre Paul (une statue du XVIIe siècle) défile dans les rues de la ville, sous les applaudissements du public et les confettis lancés des fenêtres.  À 12h00, c’est le tir des canons de la batterie de salut pour commémorer la fête du naufrage de St Paul (Feast of St. Paul's Shipwreck). Après la cérémonie religieuse, la procession prend vite l’allure d’un véritable carnaval parcourant la capitale.

En effet, selon la légende, saint Paul (Paul de Tarse) aurait fait naufrage à Malte, en l’an 60. Il venait de passer deux années en prison à Césarée, siège de l’autorité romaine en Palestine et naviguait vers Rome pour être jugé (comme citoyen romain), en compagnie d’autres prisonniers. Une terrible tempête se déchaîna qui laissa penser à l’équipage aussi bien qu’aux prisonniers que le naufrage était inévitable et son issue fatale. Mais Paul les rassura et leur dit : « Vous sortirez tous sains et saufs de ce naufrage. Cette nuit, un ange m’est apparu et m’a dit : « Paul, tu n’as rien à craindre ; il faut que tu comparaisses devant l’empereur romain. Et Dieu sauvera tous tes compagnons » » De fait, les 276 occupants du bateau parvinrent à rejoindre la côte maltaise sans dommage, selon les promesses de l’ange ! Trois mois plus tard, Paul était embarqué sur un autre bateau vers Rome où il devait être jugé puis décapité.

Le passage de Paul à Malte, s’il fut bref, a laissé de nombreuses traces et on lui attribue plusieurs miracles. Ainsi, accueilli à Mdina, dans le palais du gouverneur romain Publius, il guérit miraculeusement le père de ce dernier de la dysenterie. Publius se convertit et devient le premier évêque catholique de Malte. Mais Paul prêcha aussi l’Évangile à une population qui affluait, intriguée par cet homme, tout à la fois faiseur de miracles et ardent prédicateur !

De nos jours, la figure de saint Paul hante encore l’archipel, à commencer par l’imposante statue du saint, érigée en 1845 sur la côte même où le bateau échoua. Patron de Malte bien sûr et de différentes paroisses de l’île, on visite les catacombes qui portent son nom mais qui datent des IVe et Ve siècles tout près de la grotte où il séjourna durant trois mois. Légende ou pas, il est avéré que Malte fut la première colonie romaine à se convertir au christianisme.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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2020, Libye, Migrants, 9 février, naufrage Bruno Teissier 2020, Libye, Migrants, 9 février, naufrage Bruno Teissier

9 février : en mémoire de 91 migrants disparus en mer il y a un an

Le 9 février 2020, un bateau avec 91 personnes à bord a fait naufrage au large de la Libye.

 

Le 9 février 2020, un bateau avec 91 personnes à bord a fait naufrage au large de la Libye. Le bateau en détresse au large de la ville de Garabulli, en Libye, avait contacté Alarm phone (Plateforme non gouvernementale d'appel téléphonique de détresse en mer Méditerranée), l'ONG a immédiatement alerté les autorités italiennes, maltaises et libyennes, qui n'ont pas réagi. Aucun secours n’a été porté à cette embarcation en perdition dont les passagers et passagères ont disparu en mer sans laisser traces. Leur mort n’est pas un accident. Les autorités européennes et libyennes étaient bien informées de la détresse des 91 personnes et elles auraient dû intervenir. Ils étaient pour la plupart originaires du Nigeria et du Soudan, tentant de s’éloigner des côtes libyennes et de rejoindre l’Europe via la Méditerranée. 

Depuis quelques années, les entraves à l’action des ONG se multiplient, notamment de la part des autorités italiennes et maltaises. Parfois, ce sont des pêcheurs libyens qui les recueillent…

Plus de 20 000 personnes ont ainsi disparu au fond de la mer depuis 2014, beaucoup d'entre elles lors de "naufrages invisibles". Ces « bateaux fantômes », également appelés « épaves invisibles », sont généralement signalés par des ONG telles que « Alarm Phone » et « Caminando Fronteras ». Ces dernières reçoivent souvent des appels de migrants en détresse en mer et de membres de la famille à la recherche d’un être cher perdu.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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