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1957, Cuba, 13 mars Bruno Teissier 1957, Cuba, 13 mars Bruno Teissier

13 mars : les prémices de la révolution cubaine

Le régime cubain commémore un attentat raté qui a tourné au désastre. L’objectif était d’assassiner le dictateur Fulgencio Batista et de lancer un appel au soulèvement populaire depuis la radio… Ce ne sera que partie remise deux ans plus tard.

 

Le régime cubain célèbre le 67e Anniversaire de l'attaque du palais présidentiel (Aniversario del ataque al palacio presidencial) en 1957. Une opération ratée qui a tourné au désastre. Le 13 mars 1957, des attaques simultanées ont été lancées contre le palais présidentiel (devenu aujourd’hui le musée de la révolution) et les locaux de Radio Reloj. L’objectif était d’assassiner le dictateur Fulgencio Batista et de lancer un appel au soulèvement populaire depuis la radio.

Cette opération a été menée par un groupe de jeunes révolutionnaires conduits par José Antonio Echeverría. Ils formaient un commando de 50 hommes armés qui a pris d’assaut le palais présidentiel tandis que José Antonio Echeverría investissait les locaux de la radio avec une quinzaine d’hommes. L’opération est un échec : Batista parvient à s’enfuir et la transmission radio est coupée en plein milieu du discours de José Antonio Echeverría sur Radio Reloj. Un grand nombre d’assaillants est tué pendant l’attaque.

Quant à José Antonio Echeverría, il trouve la mort dans un accrochage avec la police près de l’Université de La Havane après avoir quitté les locaux de Radio Reloj. La voiture dans laquelle il circulait a été interceptée par un véhicule de police à côté du campus universitaire et le chef étudiant est décédé mitraillé, il n’avait que 24 ans. Lui vivant, peut-être que Fidel Castro n’aurait eu qu’un rôle de second plan dans la suite de l’histoire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mars 2024

 
Hommage à José Antonio Echeverria, celui qui aurait pu être la figure de la révolution cubaine s’il avait survécu au coup raté du 13 mars 1957

Hommage à José Antonio Echeverria, celui qui aurait pu être la figure de la révolution cubaine s’il avait survécu au coup raté du 13 mars 1957

L’ancien palais présidentiel, aujourd’hui musée de la Révolution

L’ancien palais présidentiel, aujourd’hui musée de la Révolution

José Antonio Echeverria (au centre) et ses camarades

José Antonio Echeverria (au centre) et ses camarades

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1980, Suriname, Coup d'état militaire, 25 février Bruno Teissier 1980, Suriname, Coup d'état militaire, 25 février Bruno Teissier

25 février : au Suriname, on commémore un coup d'État militaire

Au Suriname, c’est la Journée de la libération et de l’innovation (Day of Liberation and Innovation), curieuse appellation pour l’anniversaire d’un coup d’État militaire, le putsch du 25 février 1980

 

Au Suriname, c’est la Journée de la libération et de l’innovation  (Day of Liberation and Innovation), curieuse appellation pour l’anniversaire d’un coup d’État militaire.

Ce jour férié commémore le putsch du 25 février 1980, généralement appelé le coup d'État des sergents (De Sergeantencoup), lorsqu'un groupe de 16 sergents des Forces armées surinamaises (SKM) dirigées par Dési Bouterse a renversé le gouvernement du Premier ministre Henck Arron. Certes, il était reproché à ce dernier sa corruption et le trucage des élections de 1977, mais le régime militaire instauré par la junte a été marqué par la disparition de la liberté de presse, l’interdiction des partis politiques, des exécutions d’opposants, et même un couvre-feu le soir afin de bien contrôler la population. Bouterse a pris la tête de la junte et aligné le pays sur l’URSS. Le 25 février est devenu la fête nationale du Suriname. Son régime s’est terminé sur une guerre civile… La démocratie sera finalement rétablie en 1991.

L’ancien dictateur s’est présenté aux élections. En 2010, il a été élu et a dirigé le pays durant deux mandats, jusqu’en 2020. Sa politique le rend très populaire : il rend l’école publique gratuite, augmente le salaire minimum et introduit la gratuité des soins médicaux pour les moins de 16 ans et les plus de 60 ans… Le 25 février, n’est plus la fête nationale, mais est toujours férié et célébré comme le Jour de la révolution. Ce n’est qu’en 2018 qu’il est devenu le Day of Liberation and Innovation.

Finalement, le 29 novembre 2019, Dési Bouterse est condamné à 20 ans de prison par un tribunal militaire surinamais pour les meurtres de 15 opposants politiques appelés « Massacres de décembre » (1982). Il a fait appel de cette condamnation, mais l’audience a été reportée en raison de la pandémie due au coronavirus… Dési Bouterse, n’est pas encore en prison mais il n’est plus au pouvoir. Que va devenir la commémoration du 25 février ? En 2020, elle est toujours dans la liste des jours fériés officiels. Peu n’importe l’objet, on est dans les Caraïbes, toujours prêt à faire la fête.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2020

Mise à jour février 2021 : début février 2021, il a été décidé que le 25 février ne serait plus un jour férié. Le gouvernement a estimé qu'il n'était pas approprié d'accorder autant de poids à un moment de l'histoire du pays qui fait l'objet de tant de débats.

Mise à jour janvier 2024 : La peine prononcé contre Dési Bouterse a été finalement confirmé en appel en décembre. Celui-ci devait être incarcéré le 19 janvier 2024, mais il a pris la fuite. La police a émis un mandat d'arrêt à son encontre.  Dési Bouterse est également poursuivi au Pays-Bas où il avait été condamné par contumace à onze ans de prison pour trafic de cocaïne. Interpol avait émis un mandat d’arrêt contre lui, mais son statut de dirigeant l’avait protégé de l’extradition. L’ancien président demeure toutefois populaire dans les couches les plus modestes de la population. Il espère sans doute que ses partisans remporterons les élection du printemps 2025.

 
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