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Brésil, 30 janvier Bruno Teissier Brésil, 30 janvier Bruno Teissier

30 janvier : Au Brésil, c’est le Jour de la saudade

Cette année au Brésil, la saudade, un sentiment où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir, a cette année un goût particulier. Ce mot du portugais très difficile à traduire dans d’autres langues est apparu à l’époque de la colonisation du Brésil, quand les Portugais souffraient de l’éloignement de leurs terres, de leur maison et de leurs proches.

 

Cette année au Brésil, la saudade, un sentiment où se mêlent mélancolie, nostalgie et espoir, a cette année un goût particulier. Ce mot du portugais très difficile à traduire dans d’autres langues est apparu à l’époque de la colonisation du Brésil, quand les Portugais souffraient de l’éloignement de leurs terres, de leur maison et de leurs proches.

Toutefois, la saudade semble avoir toujours appartenu au sentiment portugais. Les Luisiades (Os Lusíadas), le fameux poème épique de Luís de Camões, en sont totalement empreintes. Ce texte, véritable mythe fondateur du Portugal, a été écrit alors que le Brésil portugais était encore dans les limbes.

Cette saudade qui est célébrée au Brésil chaque 30 janvier (Dia da Saudade), n’est plus basée sur la distance par rapport à une patrie lointaine, le Portugal est presque oublié aujourd’hui, mais sur le souvenir d’une époque perdue, d’un moment révolu. C'est un rapport au temps passé, au temps passé heureux. Il y a ceux, surtout au nord du pays qui sont nostalgiques d’un Brésil plus fraternel et plus tolérant. Tandis que d’autres, très majoritairement au sud, rêvent du retour au temps béni et idéalisé qu’aurait été la dictature militaire. De justesse la démocratie a donné raison aux premiers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Saudade - (Fernando Pessoa)J'aime tout ce qui était  Tout ce qui n'est plus  La douleur qui ne me fait plus mal  La foi ancienne et erronée  Hier que la douleur est partie  Ce qui a laissé la joie  Juste parce qu'il est parti et a volé  Et aujourd'h…

Saudade - (Fernando Pessoa)

J'aime tout ce qui était
Tout ce qui n'est plus
La douleur qui ne me fait plus mal
La foi ancienne et erronée
Hier que la douleur est partie
Ce qui a laissé la joie
Juste parce qu'il est parti et a volé
Et aujourd'hui est un autre jour.

Eu amo tudo o que foi
Tudo o que já não é
A dor que já não me dói
A antiga e errônea fé
O ontem que a dor deixou
O que deixou alegria
Só porque foi e voou
E hoje é já outro dia.

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Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier

7 septembre : la fête nationale du Brésil, le bicentenaire de l'indépendance

À un mois du scrutin présidentiel, qui opposera notamment le président Jair Bolsonaro au candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil fête son bicentenaire dans un climat de grande tension et de polarisation extrême.

 

Le Brésil est un pays qui ne fait pas défiler que ses militaires. Les enfants des écoles de la capitale, les étudiants et même des écoles de samba donnent une coloration de jeunesse et de fête à la parade officielle qui commémore l’indépendance du pays. Le défilé se déroule sur l’esplanade des Ministères, à Brasilia. Les évêques brésiliens, associés des mouvements de défense des paysans sans terre profitent traditionnellement de la fête nationale pour lancer, de leur côté, un « Cri des exclus ». Après une messe en la cathédrale de Saõ Paulo, les manifestants défilent vers le mouvement de l’indépendance.

Cette année, à quelques jours des élections présidentielle que le président sortant Jair Bolsonao est parti pour perdre, la tension est monté d’un cran. Ce dernier utilise cette journée, à grand renfort de manifestations nationales, pour mobiliser les électeurs. Tandis que Lula, le favori du scrutin, mobilise ses troupe.s

Depuis quelques années, chaque 7 septembre, des marches d’indignés, contre la corruption, se déroulent de manière assez spontanée dans plusieurs villes du Brésil. L’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, président d’extrême droite, dans un pays en pleine déroute morale n'avait fait qu'aggraver les tensions. En ce jour de fête nationale, l’opposition dénonce d’appropriation du drapeau national par l’extrême droite. Un hashtag, #devolvamnossabandeira (« rendez-nous notre drapeau ») a été lancé sur les réseaux sociaux pour appuyer cette revendication.

 Rappel historique : la famille royale portugaise s’était établie à Rio de Janeiro alors que le Portugal était occupé par Napoléon. En 1821, le roi est de retour à Lisbonne pour retrouver son trône, laissant son fils, Don Pedro, sur place. Celui-ci prendra vite fait et cause pour les nationalistes brésiliens. Le 7 septembre 1822, c’est lui qui lance le premier cri : « L’indé­pendance ou la mort ! ». Cette journée est celle du bicentenaire du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2022

 
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