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3 octobre : l'Irak en quête d'une fête nationale
Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.
Le 3 octobre va-t-il s’imposer comme fête nationale de l’Irak ? C’est ce que propose le gouvernement depuis 2008.
Jadis, l’Irak avait eu le 14 juillet pour fête nationale. Ce jour-là, en 1958, la date n’avait pas été choisie au hasard, la royauté avait été renversée pour laisser place à une république. Ensuite, la fête avait été déplacée au 17 juillet, commémorant la prise du pouvoir par le Baa’th, le parti de Sadam Hussein. Aujourd’hui encore, certains pays arabes continuent de féliciter les autorités irakiennes chaque 17 juillet.
Le renversement de Saddam Hussein, le 19 juillet 2003 aurait pu être une de nouvelle date de célébration nationale, mais elle marque aussi l’invasion du pays par une puissance étrangère. De fait, le 19 juillet n’est célébré qu’au Kurdistan irakien. Depuis 2003, l’Irak n’a plus de fête nationale.
C’est, finalement, le 3 octobre qui a été retenu par le gouvernement de Bagdad. C’est à cette date, en 1932, que l'Irak a obtenu son indépendance du mandat britannique et est devenu simultanément membre de la Société des Nations. Mais cette date ne fait pas l’unanimité, en particulier parmi les Kurdes dont certains représentant bloquent le vote de la loi instaurant la fête nationale. Car pour les partisans Jalal Talabani, un leader de l'UPK qui a défié le régime de Hussein pendant décennies et qui a été président de l'Irak de 2005 à 2014, c’est un jour de deuil. Ce chef charismatique des Kurdes de la province de Sulaimaniyah est mort le 3 octobre 2017.
Chaque années, toutefois, les célébrations de l'indépendance de l'Irak commencent par une cérémonie de levée du drapeau dans les bâtiments présidentiels et parlementaires. Il est suivi par l’exécution de Mawtini, l'hymne national de l'Irak, et de discours diffusés en direct par les dirigeants nationaux. Cela dit, l’Irak est gangrené par la corruption et l’attachement du peuple à ses élites demeure limité. On est à dix jours des législatives et la campagne électorale se déroule, en ce moment, dans un climat de violence.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde