L’Almanach international
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1er novembre : le Japon célèbre ses forces armées
C’est la Journée des Forces d’autodéfense qui remplacent depuis 1954 l’armée japonaise. En dépit de possibilités d’action limitées, c’est une des armées les plus puissantes du monde.
Le Japon célèbre son armée ou plutôt ses Forces d’autodéfense, car le Japon vaincu en 1945 est réputé ne pas avoir d’armée. « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation » affirme la constitution de 1947 qui lui a été dictée par le vainqueur américain. Cet article 9 de la loi fondamentale, initialement présenté comme une interdiction totale d'avoir une armée a été réinterprétée en 1954 comme une simple interdiction de comportements offensifs, laissant au Japon le droit d'avoir des troupes exclusivement pour la défense du pays. La géopolitique régionale avait évolué, en pleine guerre froide, il devenait important pour les Occidentaux que le Japon puisse tenir tête à l’URSS ou à la Chine. Face à cette dernière les enjeux géostratégiques sont de plus en plus pressants depuis quelques années. D’ailleurs, l’ancien premier ministre, Shinzō Abe (2012-2020) n’a eu de cesse que d’évoquer la suppression totale de l’article 9 afin que le Japon retrouve sa pleine liberté militaire. Mais, jusqu’à présent, personne ni au Japon ni parmi ses alliés n’a osé sauter le pas de transformer ce qui est connu comme les Japan Self-Defense Forces (JSDF) (自衛隊) en une véritable armée dont la puissance actuelle la classerait parmi les cinq premières du monde. Cela dit, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, une loi de 2001 permet toutefois au JSDF de contribuer aux efforts internationaux de prévention et d'éradication du terrorisme. La formulation est suffisamment large pour permettre une grande latitude dans son interprétation. Aujourd’hui, seul le Parti communiste japonais est pour une lecture stricte de l’article 9, c’est-à-dire un désarmement total du pays.
Le drapeau de l’armée impériale, qui a servi de drapeau de guerre de 1870 à 1945 et qui fut interdit en 1945, n’a pas connu un très long purgatoire, puisqu’il a été réintroduit en 1954 comme pavillon des Forces d’autodéfense du Japon. Il est aussi l’étendard de l’extrême droite japonaise nostalgique et militariste.
La Journée des Forces d’autodéfense (自衛隊音楽まつり) a eu lieu pour la première fois en 1966, elle avait été fixée au 1er juillet (date anniversaire des JSDF, fondées le 1er juillet 1954). Il a finalement été décidé de déplacer la célébration au 1er novembre, car le 1er juillet tombe pendant la saison des typhons et le mauvais temps perturbait fréquemment les célébrations. Le 1er novembre n'est pas un jour férié et le défilé honorant les SDF a généralement lieu durant la dernière semaine d'octobre. Tous les trois ans est organisée la Grande parade des Forces d’autodéfense (自衛隊記念日 観閲式). Cette année, comme en 2020, pour des raisons sanitaires, les cérémonies ont lieu sur les bases militaires sans aucun spectateur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde