L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
21 juin : solstice d'été et fête nationale du Groenland
Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été (un peu en avance cette année puisqu’il s’est produit ce jeudi à 22h50). C’est également la fête nationale du Groënland (Ullortuneq).
Le 21 juin est un jour important dans l'hémisphère nord, car c’est traditionnellement le solstice d'été, le jour le plus long de l'année, bien que cette année, en Europe occidentale, il se soit produit un petit peu plus tôt : le 20 juin à 22h50.
À des latitudes aussi élevées, que celle du Groenland, le changement des saisons est primordial pour la survie de la population. Dans la majeure partie du Groenland, c’est le soleil de minuit (24 heures de lumière du jour sans coucher de soleil).
Le 21 juin est aussi le jour qui a été choisi en 1983 pour la fête nationale du Groenland, appelée Ullortuneq (ou Nationaldag, en danois). Ce même jour, le Groenland célèbre également la première présentation de son drapeau en 1985. Le cercle rouge symbolise le soleil de minuit et le blanc représente la neige et la glace.
Le jour de la fête nationale, une partie des habitants sortent leurs costumes traditionnels. On chante et danse, la bière coule à flots. À Nuuk, la capitale, on tire des coups de canon et le gouvernement défile. C’est aussi l’occasion de manifestations culturelles destinées à monter aux plus jeunes les techniques traditionnelles : chasse au phoque, kayak, danses au son du tambour… Après cela, tout le monde profite du kaffemik (la tradition du café), on prend un repas sous chapiteaux, on assiste à des chants choraux, des danses folkloriques et des matchs de football…
Au Kalaallit Nunaat (le Groënland en langue inuit) on célèbre aussi, chaque 21 juin, le jour où le Danemark lui a accordé un nouveau statut d'autonomie, c’était le 21 juin 2009. Cette autonomie élargie lui permet de gérer ses ressources naturelles. Un premier pas vers l’indépendance, même si la moitié des ressources provient toujours du Danemark. La grande île est toujours une dépendance du royaume du Danemark, mais elle n’appartient pas à l’Union européenne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 juin 2024
6 janvier : au Groenland, pour Mitaarfik, on s’effraie avec humour
La fête des Mitaartut, célébrée le 6 janvier, au Groenland, est un mélange de culture indigène inuit et d'influence danoise. C’est une sorte de carnaval nocturne qui fait penser à Halloween, il s’agit avant tout d’effrayer, mais avec humour, un sens de la moquerie qui manque à la fête américaine.
La fête des Mitaartut, célébrée le 6 janvier, au Groenland, est un mélange de culture indigène inuit et d'influence danoise. C’est une sorte de carnaval nocturne (à cette saison, c’est la nuit) qui fait penser à Halloween, il s’agit avant tout d’effrayer, mais avec humour, un sens de la moquerie dont la fête américaine est dénuée.
Le 6 janvier marque l’Épiphanie (Kunngit Pingasut Ulluat en groenlandais), une fête chrétienne qui rend hommage au baptême de Jésus. Au Groenland, c'est aussi le jour principal de Mitaarfik, qui commence généralement la veille au soir. Cette tradition vieille de plusieurs siècles est basée sur la culture inuite et scandinave et a été célébrée à travers de nombreuses générations pour marquer la nouvelle année. Mitaarfik implique des performances principalement silencieuses, dirigées par un groupe de personnages appelés mitaartut (et un mitaartoq est une seule personne) qui portent des masques et effrayent ou taquinent les passants. Mitaarfik a été influencé par le christianisme (introduit au Groenland en 1721), comme les performances muettes impliquées dans la représentation scandinave des Trois Saints Rois.
« Les Mitaartut sont des spectacles masqués silencieux qui rendent visite aux familles dans de nombreuses villes et colonies du Groenland peu après le Nouvel An, généralement à l'occasion de l'Épiphanie, le 6 janvier. Ces personnages mystérieux, appelés « mitaartoq » au singulier, frappent aux portes, entrent dans les maisons et communiquent sans paroles. Au lieu de cela, ils utilisent des gestes et des mouvements humoristiques qui correspondent à leurs déguisements. Les gens se moquent et se moquent souvent des choses amusantes que fait Mitaartut, mais ces acteurs discrets restent fidèles à leurs personnages.
À la fin de leur visite, les Mitaartut sont récompensés par des friandises telles que des gâteaux, des bonbons et des cigarettes. Mitaarneq , se traduit par « couper le visage », ce qui fait référence à la pratique consistant à étaler de la suie sur le visage et à le déformer avec des ficelles tendues d'une oreille à l'autre lorsque les masques ne sont pas utilisés. Les participants présentent également une variété de costumes et de masques imaginatifs, imitant parfois même des œuvres d'art célèbres comme Le Cri d'Edvard Munch. Les masques représentent un mélange d'esprits effrayants traditionnels et de thèmes contemporains, reflétant à la fois l'héritage culturel et les influences modernes. » Source l’Office du tourisme groenlandais.
Mitaarfik s’est implanté plus récemment à l’est du Groenland ou la fête a fait revivre certaines des anciennes coutumes comme Uaajeerneq, où les individus dansaient en représentation de diverses figures et animaux mythiques. L'Uaajeerneq est une ancienne tradition de danse du tambour et de spectacle dramatique où se mêlent l’humour et la peur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 janvier 2024