L’Almanach international

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1977, Slovaquie, Tchécoslovaquie, Église, 30 décembre Bruno Teissier 1977, Slovaquie, Tchécoslovaquie, Église, 30 décembre Bruno Teissier

30 décembre : la Journée de la déclaration de la Slovaquie comme province ecclésiastique indépendante

La République de Slovaquie a fait de l’anniversaire de la création une province ecclésiastique slovaque indépendante, une commémoration officielle. C’est une étape importante de l’indépendance des Slovaques à l’égard des Tchèques.

 

Cela peut paraître surprenant que la république de Slovaquie ait fait de l’anniversaire de la création une province ecclésiastique slovaque indépendante, une commémoration officielle. Cette décision du Pape Paul VI a été prise à l’époque de la Tchécoslovaquie communiste, le 30 décembre 1977. La petite ville de Trnava devenait le siège métropolitain de l'archevêque.

L’affaire était importante pour les Slovaques qui partageait à l’époque un même État avec les Tchèques, lesquels avaient pris leurs distances avec la religion, bien avant l’instauration d’une dictature communiste. Les Slovaques sont plus attaché à la relgion et très majoritairement catholiques, seules leurs élites s’appliquaient à parler slovaque et à cultiver un sentiment national alors que les luthériens slaves prônaient une assimilation entre les deux peuples Slaves qui aurait effacé la spécificité slovaque. Avant 1918, il n’existait pas de Slovaquie, le pays était appelé la Haute-Hongrie, il constituait la marge en partie slave du Royaume de Hongrie, État catholique dont la hiérarchie ecclésiastique s’imposait à l’ensemble du pays, même à ceux dont le hongrois n’était pas la langue maternelle. La Slovaquie aurait très bien pu ne jamais exister et demeurer au sein de la Hongrie. C’est la naissance de la Tchécoslovaquie qui a permis aux Slovaques d’échapper à la tutelle Budapest pour tomber ensuite sous celle de Prague, assorti de la condescendance des Tchèques à leur égard. La création de la Tchécoslovaquie a conduit à la nomination d'évêques tchécoslovaques et à la création d’une première province ecclésiastique séparée de la Hongrie. Entre 1939 et 1945, une Slovaquie inféodée a l’Allemagne nazie a été dirigée par un prêtre nationaliste, Jozef Tiso. C’est la première indépendance slovaque, mais c’est un épisode que la Slovaquie préfère oublier.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Parti communiste au pouvoir a lancé le processus de déchristianisation de la Tchécoslovaquie mais, après le Printemps de Prague en 1968, la situation s'est améliorée entre le pouvoir et l’Église. Ce qui a conduit en 1977 à la décision de Paul VI de séparer Églises tchèque et slovaque,  après de longues négociations entre le Saint-Siège et le gouvernement de l'ancienne République socialiste tchécoslovaque (RSS). Cette décision anticipait de quinze ans, le divorce politique entre Tchéquie et Slovaquie qui interviendra le 1er janvier 1993.

Pour célébrer cette étape importante de l’indépendance des Slovaques à l’égard des Tchèques, on marque chaque 30 décembre, la Journée de la déclaration de la Slovaquie comme province ecclésiastique indépendante (Deň vyhlásenia Slovenska za samostatnú cirkevnú provinciu). Il s'agit d'une célébration officielle, mais ce n'est pas un jour férié.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 décembre 2024

Saint-Jean-Baptiste, l’église cathédrale de l'archidiocèse de Trnava

 
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1992, Slovaquie, 17 juillet, indépendance Bruno Teissier 1992, Slovaquie, 17 juillet, indépendance Bruno Teissier

17 juillet : la Slovaquie annonçait son indépendance

Le Jour de l'Indépendance de la Slovaquie, chaque 17 juillet, commémore l'anniversaire de la Déclaration de souveraineté de la République slovaque en 1992 qui annonçait la disparition de la Tchécoslovaquie.

 

Le Jour de l'Indépendance de la Slovaquie (Výročie deklarácie o zvrchovanosti SR), chaque 17 juillet, commémore l'anniversaire de la Déclaration de souveraineté de la République slovaque en 1992.

La souveraineté a été décidée le 17 juillet 1992, par 73 députés du HZDS, 15 du SNS et 25 du SDL. En revanche, 17 membres du KDH et 7 du parti Coexistence ont voté contre. Six députés du MKDH, trois du SDL et un de Spoluzite se sont abstenus.

C'est un jour de commémoration qui ne doit pas être confondu avec le Jour de la République, la fête nationale célébrée le 1er janvier qui marque l’anniversaire du jouir où la Slovaquie est devenue officiellement un État indépendant le premier jour de l’année 1993, après la dissolution pacifique de la Tchécoslovaquie. Le 17 juillet n’est pas un jour férié, mais fait l’objet de célébrations nationales, très nationalistes. Ce soir, des « feux de souveraineté » sont allumés dans toute la Slovaquie. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 juillet 2024

 
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1907, Slovaquie, massacre, 27 octobre Bruno Teissier 1907, Slovaquie, massacre, 27 octobre Bruno Teissier

27 octobre : la Slovaquie commémore un massacre

Ce massacre a été opéré , le 27 octobre 1907, par l’armée hongroise dans un village de Slovaquie, où l’on protestait notamment contre la magyarisation de la Slovaquie.

 

Le Jour de la tragédie de Černová (Tragický deň Černovej) est observé chaque année en souvenir d’un massacre opéré par l’armée hongroise dans un village de Slovaquie, le 27 octobre 1907. À cette époque, l’actuelle Slovaquie n’était qu’une province slave du nord de la Hongrie et elle-même, une partie de l’Empire austro-hongrois.

Les habitants du village Černová voulaient faire consacrer leur nouvelle église par leur curé, Andrej Hlinka. Or celui-ci était en prison car il militait contre la magyarisation de la Slovaquie et pour son indépendance. Le jour de la consécration de l’église, les fidèles ont vu arriver un autre prêtre envoyé par l’évêque de Spiš. En réponse à leur manifestation de mécontentement, l’armée a tiré sur la foule faisant 15 morts, 10 blessés graves et 60 blessés légers. En outre, 38 villageois (22 hommes et 16 femmes) ont été condamnés à 36,5 ans de prison. L'événement a eu une grande répercussion internationale, jusqu’en Amérique où l diaspora slovaque s’est manifestée. La Diète de Vienne décide alors de demander au gouvernement hongrois d'arrêter la persécution des Slovaques.

Un monument, situé dans le cimetière, est dédié au drame de 1907 et ainsi qu’une plaque sur le site de la tragédie. La localité de Černová commémore cet événement chaque année et la journée est également marquée au niveau national.

Figure de proue du mouvement national slovaque, Andrej Hlinka fera une carrière politique après 1918, à la tête du Parti populaire slovaque Hlinka (HSĽS), extrême droite catholique et nationaliste.  Il n'a jamais bénéficié de trop de sympathie dans la société tchèque en tant que politicien autonomiste slovaque pouvant mettre en péril de nouvel État tchécoslovaque. Au fil du temps, la tragédie de Černová est tombée dans l'oubli principalement parce que Andrej Hlinka (1864-1938) en était le principal protagoniste. Mort en 1938, son nom sera occulté de l’histoire officielle entre 1945 et 1989, pour réapparaître ensuite comme figure de proue du mouvement national slovaque. Son portrait figurera sur les billets de 1000 couronnes. L'anniversaire des événements du 27 octobre 1907 est célébré en Slovaquie comme le jour commémoratif de la tragédie de Tchernivtsi (ou Černová).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 octobre 2022

 
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1950, Slovaquie, Communisme, 13 avril Bruno Teissier 1950, Slovaquie, Communisme, 13 avril Bruno Teissier

13 avril : la Journée des personnes injustement poursuivies dans la Slovaquie communiste

C’est une journée du souvenir qui commémorer la dissolution des monastères en Tchécoslovaquie communiste et non l’ensemble des victimes du régime instauré en 1948.

 

La Journée des personnes injustement poursuivies (Deň nespravodlivo stíhaných) est une journée du souvenir qui commémorer la dissolution des monastères en Tchécoslovaquie communiste. En dépit de son appellation officielle, elle ne fait pas référence à l’ensemble des victimes du régime instauré en 1948 qui furent très nombreuses dans toutes les couches de la société et jusque dans les rang du Parti communiste lui-même. Le 13 avril ne concerne que les religieux.

Dans la nuit du 13 au 14 avril 1950, souvent appelée « la nuit barbare », des membres armés de la police d'État et des forces armées ont pris d'assaut 56 monastères dans toute la Slovaquie et ont arrêté tout le monde à l'intérieur. Le but était de dissoudre les monastères et d'interner les moines. Les assauts contre les monastères et les arrestations se sont poursuivis tout au long du mois d’avril 1950, entraînant l’envoi de plus de 2 000 prêtres et moines dans des camps d’internement. La même chose est arrivée à tous les couvents féminins quelques mois plus tard.

La vie religieuse a été rétablie officiellement après l'annonce du parquet général de la République socialiste tchécoslovaque le 29 novembre 1968, qu'il n'y avait aucune base légale permettant de l'interdire. Cependant, sa véritable reprise attendra la révolution dite de velours en 1989, qui a permis la démocratisation de la société et la fin du pouvoir unique du Parti communiste de Tchécoslovaquie.

La Journée des personnes injustement poursuivies est un jour du souvenir officiel, mais il n’est pas férié. Ces marquées par des événements commémoratifs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1918, Slovaquie, 30 octobre, Tchécoslovaquie Bruno Teissier 1918, Slovaquie, 30 octobre, Tchécoslovaquie Bruno Teissier

30 octobre : l'anniversaire de la déclaration de la nation slovaque

Le 30 octobre (1918) est la date de la proclamation de la Déclaration dite de Martin. Dans ce document, les représentants du peuple slovaque, autoproclamés et qui étaient réunis dans la ville de Martin, ont entériné à leur tour la formation du nouvel État tchécoslovaque et ainsi marqué l’adhésion du peuple slovaque à celui-ci.

 

Longtemps le 28 octobre a été férié, en souvenir de la création de la Tchécoslovaquie en 1918. Il ne l’est plus depuis la partition du pays. Pour commémorer néanmoins l’officialisation d’une nation slovaque, en 1918, dans les décombres de l’empire Austro-hongrois, on ne pouvait pas reprendre la date du 28. Le choix s’est porté sur le 30 octobre, date de la proclamation de la Déclaration dite de Martin. Dans ce document, les représentants du peuple slovaque, autoproclamés et qui étaient réunis dans la ville de Martin, ont entériné à leur tour la formation du nouvel État tchécoslovaque et ainsi marqué l’adhésion du peuple slovaque à celui-ci.

Jusqu’en 1950, la petite localité se dénommait Turčiansky Svätý Martin. C’est déjà dans cette localité qu’un Mémorandum de la nation slovaque avait été rédigé en 1848 lors des semaines révolutionnaires qui ont cristallisé les nations. Dans le document signé le 30 octobre 1918, les représentants du peuple slovaque entérinaient la création de l’État tchécoslovaque, dans laquelle le général franco-slovaque Milan Rastislav Štefánik avait joué un rôle prépondérant.

En 2018, le 30 octobre a été déclaré férié. Néanmoins, le jour de la Déclaration de l’État slovaque (Výročie Deklarácie slovenského národa) ne sera plus les années suivantes, la Slovaquie étant déjà bien dotée en jours fériés — le record d’Europe —, mais cette date sera désormais marquée par des commémorations.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2019

 
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