L’Almanach international
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26 octobre : l'Autriche célèbre sa neutralité
L’Autriche est un pays à l’identité encore mal établie. C’est un des rares pays au monde à ne pas commémorer un changement de régime ou une indépendance. La fête nationale autrichienne n’est autre que la date anniversaire du vote de la loi relative à la neutralité permanente de l’Autriche en 1955.
L’Autriche est un pays à l’identité encore mal établie. C’est un des rares pays au monde à ne pas commémorer un changement de régime ou une indépendance. Le 26 octobre (1955) fut toutefois, le premier jour de l'Autriche sans aucune domination étrangère. Jusqu’à cette date, le pays qui était une partie du IIIe Reich, était occupé depuis 1945, par quatre puissances, les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale.
La fête nationale autrichienne (Österreichischer Nationalfeiertag) fait référence à la loi relative à la neutralité permanente de l’Autriche adoptée en 1955. Elle découle du « Traité d’État », signé le 15 mai 1955 et entré en vigueur le 27 juillet, a permis l’apparition de l’Autriche sur la scène internationale avec un rôle à jouer : le trait d’union entre les deux blocs. Mais, avec la fin de la guerre froide, cet événement fondateur a beaucoup perdu de sa pertinence. L’Autriche, qui ne peut guère célébrer les défaites de 1918 et de 1945, qui ont chacune apporté un changement de régime. Le pays n’a pas trouvé d’autre fait marquant sur lequel appuyer son identité d’où un malaise qui nourrit une extrême droite toujours très proche du pouvoir.
Contrairement à la Suède et à la Finlande, l’Autriche ne compte pas remettre en cause cette neutralité à qui elle doit son existence. Elle n’oublie pas qu’elle lui a été concédée par l’URSS, en échange de son appartenance au monde libre. De fait, en dépit de cette neutralité affichée, Vienne a toujours eu une certaine indulgence à l’égard de Moscou et même une réelle proximité quand le FPÖ (extrême droite) est au gouvernement ce qui était le cas en 2018-2019. Ce tropisme russe imprègne toute la classe politique, en particulier les socialistes. L’Autriche a été premier pays de l’Ouest à importer du gaz russe (dès 1968). En 2024, elle est dépendante de Gazprom pour plus de 90% de son approvisionnement (contre 8% pour l’ensemble de l’UE). Le pays est très infiltré par le renseignement russe. On comprend pourquoi, en dépit de l’invasion de l’Ukraine, Vienne, et Budapest, demeurent deux capitales très réticentes à venir en aide aux Ukrainiens. Une neutralité de façade donc, mais est célébrée tous les 26 octobre.
La plus grande célébration a lieu à Vienne, la capitale autrichienne, elle est marquée notamment par un défilé militaire. Un pays neutre doit montrer qu’il peut se défendre ! Les bâtiments du Parlement autrichien et de la Chancellerie ouvrent leurs portes aux visiteurs à cette occasion. Les Autrichiens aiment participer à différents événements festifs ou partir pique-niquer, car le jour est férié et chômé depuis 1965.
Antérieurement, l’Autriche avait le 12 novembre pour fête nationale, c’était anniversaire de la proclamation en 1918 de l’État libre de l’Autriche allemande. Puis de 1934 à 1964, le 1er mai fera office de fête nationale, mais ce choix des nazis ne pouvait satisfaire les autorités de la IIe république, même si le sens en avait été modifié. Puis, finalement, c’est le 26 octobre qui a été adopté en 1965. Il était appelé le Jour du drapeau (Tag der Fahne) ; aujourd’hui c’est simplement la “fête nationale” (Nationalfeiertag).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 octobre 2024
26 octobre : en Libye, mémoire des victimes de l’occupation italienne
Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine. La date fait référence au massacre de quelque 4000 civils, le 26 octobre 1911, lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre.
Chaque 26 octobre, les drapeaux sont mis en berne. Traditionnellement, les fonctionnaires portent un brassard noir en mémoire des victimes de trois décennies de colonisation italienne en Cyrénaïque et en Tripolitaine qui a débuté le 3 octobre 1911 et a duré jusqu’en 1943.
La date du 26 octobre fait référence au massacre, en 1911, de quelque 4000 civils lors de la conquête du pays dont les villes côtières ont été bombardées depuis de navires de guerre. Le même jour plusieurs centaines de civils, hommes, femmes, enfants, ont été transférés vers des îles italiennes désertes ou peu peuplées comme Tremiti, Ponza, Qavignana, Feninuntepe ou Ustica. D’autres ont été parqués dans des camps dans le désert. Les déportations se sont succédées jusqu’en 1943, elles ont concerné plus de 5000 personnes. L’armée italienne a été impitoyable envers ceux qui s’opposaient à la conquête du territoire libyen. Elle a été la première, en novembre 1911, à lâcher des bombes sur des populations civiles depuis des avions. Aïn Zara, une oasis au sud-est de Tripoli est devenu le premier endroit sur Terre à être bombardé depuis les airs. Cette méthode de guerre fera, hélas, école jusqu’à nos jours.
Cette Journée de deuil (يوم الحداد الليبي ) qui est un jour férié, cultive la mémoire des morts à l’époque coloniale. En 1998, le gouvernement italien a exprimé ses regrets et ses excuses pour ce qui est arrivé au peuple libyen en raison du colonialisme italien. Kadhafi avait réclamé des compensations, mais Rome avait toutefois considéré que la question était réglée par un accord conclu en 1956 avec le roi Idriss.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
26 octobre : le jour où les Canadiens ont battu les États-Uniens
Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes faire ployer une armée américaine de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.
Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes (voltigeurs, miliciens, Amérindiens) faire ployer une armée états-unienne de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.
Le 26 octobre 1813, le lieutenant-colonel Charles de Salaberry et ses hommes étaient en poste le long de la rivière Châteauguay où ils ont surpris une armée d’invasion américaine composée de plus de 3 000 étant en marque pour attaquer Montréal. Tous recrutés au Canada, les alliés autochtones, les corps de milice volontaire du Bas-Canada, les Voltigeurs canadiens et les Canadian Fencibles ont ainsi permis de sauver Montréal d’une attaque américaine.
Pour perpétuer le souvenir, un « lieu historique » de la Bataille-de-la-Châteauguay a été institué à Howick. Il commémore la victoire sous forme d’un parc d’attractions proposant diverses activités mettant en valeur la bataille. Des reconstitutions ont lieu tous les ans, généralement au cœur de l’été pour des raisons climatiques mais, parfois au mois d’octobre comme ce fut le cas lors du bicentenaire en 2013.