2 novembre : Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes

 

Jeudi dernier, le journaliste mexicain Arturo Alba Medina est mort à Ciudad Juárez, près de la frontière avec les Etats-Unis, criblé de balles dans sa voiture. Il venait de terminer son émission du soir sur la chaîne Multimedios Television durant laquelle il avait évoqué la corruption et la criminalité au sein de certaines forces policières. C’est le sixième en 2020. En 2019, dix journalistes ont été assassinés du Mexique, selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF). Le Mexique est l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes, quelque 200 d'entre eux y ont été assassinés depuis 2000, selon RSF.

À l’échelle mondiale, au cours des quatorze dernières années (2006-2019), plus de 1200 journalistes ont été tués pour avoir voulu couvrir des évènements et informer le public. Dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis. L'impunité mène à un plus grand nombre d'assassinats et représente souvent un symptôme d'aggravation des conflits et d'effondrement des systèmes de droit et de justice. 

Ce chiffre n’inclut pas les nombreux autres journalistes qui, quotidiennement, subissent des agressions non mortelles, y compris la torture, la disparition forcée, la détention arbitraire, l’intimidation et le harcèlement, que ce soit en situation de conflit ou non. En outre, il existe, pour les femmes journalistes, des risques spécifiques, notamment les agressions sexuelles.

C’est en 2013 que l’ONU a créé cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Gislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.

L’ONU exhorte également les États Membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en faire rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Elle demande, en outre, aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue. Un vœu pieux dans beaucoup d’États.

#ENDimpunity #journosafe

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er novembre 2020

 
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