L’Almanach international
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16 janvier : aux États-Unis, c'est la Journée nationale de la liberté religieuse
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson en 1786 par l’État de Virginie, qui servira de base au premier amendement de la constitution américaine. C'est aujourd'hui le National Religious Freedom Day.
Ce jour est l'anniversaire de l’adoption du texte de Thomas Jefferson par l’État de Virginie, le 16 janvier 1786. Celui-ci servira de base au premier amendement de la constitution américaine.
Depuis 1993, chaque 16 janvier, le président des États-Unis se fend d’une déclaration sur le thème de la liberté religieuse. Une valeur fondatrice de la nation américaine. Assurément, il va condamner les attentats ou les agressions de l’année écoulée : une fusillade dans une synagogue de Poway (après celle de Pittsburgh en 2018), l’incendie de la mosquée d’Escondido, la fusillade d’El Paso par un terroriste islamophobe… et pour finir l’année, une attaque antisémite à la machette dans l’État de New York, le 28 décembre dernier… et réaffirmer le droit de chacun de pratiquer librement sa religion. Mais jusqu’où va cette liberté ?
Cette journée du National Religious Freedom Day est aussi l’occasion d’affirmer le droit de chacun d’agir selon ses convictions religieuses. Nombre de lobbyistes protestants et catholiques affirment que rendre obligatoire l'accès gratuit à la contraception est une atteinte à leurs droits constitutionnels. S’appuyant sur le fameux premier amendement, un certain nombre d’États américains ont voté des lois, comme le Religious Freedom Restauration Act de l’Indiana, en 2005, qui permet aux commerçants d'invoquer des raisons religieuses pour ne pas servir telle ou telle personne : un gâteau de mariage refusé par un pâtissier à un couple d’homosexuel avait défrayé la chronique. L’affaire avait été portée devant la Cour suprême qui avait tranché en faveur de la liberté du pâtissier de ne pas contrevenir à sa liberté religieuse. Que des dires des médecins qui refusent les avortements, même après un viol. Comme quoi la liberté des uns… Si l’on questionnait les parlementaires américains sur la question de savoir s’ils plaçaient ou non leurs convictions religieuses au-dessus des lois, on serait certainement surpris du résultat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 janvier 2020