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1845, 30 mai, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier 1845, 30 mai, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier

30 mai : Trinidad-et-Tobago fêtent l'arrivée des Indiens

Le Jour de l'arrivée des Indiens commémore l'immigration des premiers ouvriers indiens en provenance de l'Inde à Trinidad, en mai 1845, sur le navire Fatel Razack.

 

Le Jour de l'arrivée des Indiens (Indian Arrival Day), célébré le 30 mai, commémore l'arrivée des premiers ouvriers en provenance de l'Inde à Trinidad (dans les Caraïbes), le 30 mai 1845, sur le navire Fatel Razack. À l’époque l’Inde était anglaise comme Trinidad, Londres avait besoin de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage. Dans toutes les colonies anglaises se sont constituées des colonies indiennes qui vivent aujourd'hui en Amérique (Trinidad, Guyana, Suriname) ou en Afrique (Maurice, Tanzanie, Afrique du Sud) ou Océanie (Fidji)… Ainsi ce premier navire a apporté non seulement une nouvelle main-d'œuvre pour aider au développement économique de Trinidad, mais aussi un nouveau peuple avec une nouvelle culture qui participe aujourd’hui à l’identité très métissée de cet archipel des Caraïbes .

Bien que cet événement soit célébré au sein de la communauté indienne de Trinité-et-Tobago depuis de nombreuses années, ce n'est qu'en 1994 qu'il est devenu un jour férié officiel. Cela s'appelait le Jour d'arrivée. En 1995, il a été rebaptisé “Indian Arrival Day”. Le 30 mai de chaque année, on commémore cet événement capital en reconstituant l'arrivée du Fatel Razack sur différentes plages de Trinité-et-Tobago. Il y a aussi de la musique et de la danse, et les membres exceptionnels de la communauté sont honorés pour leur contribution à la société. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.

L'immigration indienne à Trinidad s'étend sur la période 1845-1917. Pendant cette période, plus de 140 000 Indiens ont été transportés sur l'île. Le voyage était long et pénible et les conditions de vie déplorables. Après avoir débarqué à Nelson Island, les arrivants étaient nourris pendant quelques semaines, avant d’être envoyés dans les différents domaines agricoles qui les avaient réclamés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2024

 
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En 1890

En 1890

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1951, 30 mars, culte afro-américain, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier 1951, 30 mars, culte afro-américain, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier

30 mars : Trinité-et-Tobago célèbre une secte afro-américaine liée au Baptisme

Spiritual Baptists Liberation Day, jour férié de Trinidad et Tobago, est l’anniversaire de la liberté de culte des baptistes spirituels, un courant local du protestantisme

 

Les baptistes spirituels ne sont qu’une minorité dans l’archipel de Trinité-et-Tobago, environ 5% de la population. Ce courant religieux a été interdit de 1917 au 30 mars 1951. C’est l’anniversaire de leur liberté de culte qui est, depuis 1996, marqué par un jour férié. Si on a fait du 30 mars une fête nationale (le Spiritual Baptists Liberation Day) pour l’ensemble du pays, c’est que beaucoup de ses habitants, sans y adhérer, se reconnaissent dans cette religion qui mélange le christianisme, notamment le baptême par immersion, à des pratiques africaines, comme la transe et l’usage de tambour. C’est en raison de ce  syncrétisme qu’elle a été mal vue puis interdite par les autorités coloniales britanniques à la demande des religions établies, notamment les trois autres courants du Baptisme présent dans l’archipel.

Leurs pratiques religieuses étant très bruyantes, les fidèles étaient appelés les shouters (crieurs), terme péjoratif à l’origine, si bien que le Spiritual Baptists Liberation Day (Jour de la libération des baptistes spirituels) est aussi connu comme le Shouters Liberation Day. Pendant plusieurs décennies, les shouters ont pratiqué leur culte la nuit et dans des lieux discrets. Les participants dansaient, criaient, tremblaient et tombaient au sol dans des convulsions. Un tel comportement a été jugé inconvenant par les milieux plus traditionnels et conservateurs de la société. En marge, les shouters ont été influents dans les mouvements syndicaux et les partis politiques de gauche. Beaucoup étaient d'anciens esclaves noirs américains recrutés par les Anglais. La levée de l’interdiction des cultes des batistes spirituels est notamment due au combat d’Elton George Griffith, leur évêque à partir de 1940. Outre à Trinidad et Tobago, ce culte est aussi présent dans plusieurs îles des Caraïbes, notamment à la Barbade et à Saint-Vincent (les shakers), mais aussi aux États-Unis.

Certaines pratiques religieuses de la foi baptiste du crieur spirituel se sont avérées similaires à celles de peuples ou d’anciens royaumes d'Afrique de l'Ouest, en particulier le peuple du Dahomey (aujourd’hui situé au Bénin), le peuple Kongo (maintenant au Congo, RDC et en Angola) et le peuple Yoruba (aujourd'hui principalement au Nigeria, au Bénin, au Ghana et au Togo).

Les baptistes spirituels se réfèrent à saint Jean-Baptiste et leur nom vient de la pratique d'immerger leurs fidèles dans l'eau pour les baptiser. Les rituels sont caractérisés par des sonneries de cloches, des chants, des cris et des « visites » du Saint-Esprit. Le terme de « spirituel » indique que le Saint-Esprit est impliqué dans la vie des croyants comme dans leur service religieux. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mars 2024

 
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