27 octobre : une poignée de Savoisiens fêtent l’indépendance de la Savoie

 

Le 27 octobre 2023, un groupuscule savoyard indépendantiste avait proclamé l’indépendance de la Savoie, demandant le retrait immédiat  de « tous ses services administratifs et tous ses agents en exercice dans notre État de Savoie ». S’appuyant sur une lecture erronée du droit international, il affirme que le traité de Turin de 1860, par lequel le Piémont cède la Savoie et le Comté de Nice à la France, serait caduc. D’ailleurs, si tel était le cas la Savoie ne serait pas pour autant indépendante, mais reviendrait à l’Italie, héritière du Royaume de Piémont-Sardaigne. Ce traité a bien été réaffirmé par la France et l’Italie en 1947 et il n’a jamais été contesté depuis, sauf par quelques automobilistes qui ont cru pouvoir ne pas s’acquitter des PV et qui, finalement, ont tous été condamnés.

Cette poignée d’activistes fête aujourd’hui, par un repas festif organisé à La Muraz, l’anniversaire de cette déclaration d’indépendance. Un président « savoisien » T. Bécourt (un auteur d’ouvrages ésotériques) ainsi qu’un gouvernement ont été désignés et même quelques ambassadeurs nommés… L’État de Savoie a son site internet officiel sur lequel il décline un discours proche de la rhétorique complotiste et antivax. Ce groupuscule populiste n’a, à ce jour qu’un écho, très limité.

Les régionalistes du mouvement Sabaudia-MRS se sont totalement désolidarisés de ce groupuscule indépendantiste. Leur principale revendication est la création d’une région Savoie avec un statut particulier, comme la Corse, mais il ne réclame pas l’indépendance. Ce mouvement, qui a obtenu quelques élus locaux, existe depuis plus d’un demi-siècle. Une scission minoritaire avait créé dans les années 1990, la Ligue savoisienne, mouvement indépendantiste qui avait inventé une “fête nationale de la Savoie”, le 19 février, anniversaire de la fondation du duché de Savoie en 1416, acte qui faisait de la région un nouvel État européen. Ironie de l’histoire, c’est cet État, devenu le Piémont qui a dépassé sa capitale de Chambéry à Turin, qui est à l’origine du Royaume d’Italie, qui a cédé la Savoie à la France. Mais cette célébration dont la symbolique était bien faible n’a pas survécu à Patrice Abeille son promoteur, décédé en 2013.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 octobre 2024

Le drapeau de la Savoie flottant au col du Petit-Saint-Bernard (photo Florian Pépellin)

 
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