Rupture du cessez-le-feu au Sahara occidental
Des échanges de tirs entre les forces du front Polisario et les Forces armées royales marocaines marquent la rupture d’un cessez-le-feu qui date de 1991. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine est intervenue pour rétablir le trafic routier entre le Sahara occidental et la Mauritanie.
Avant d’arriver au poste frontière de Guerguerat, à la frontière de la Mauritanie, la route traverse sur quelques kilomètres une zone tampon, contrôlée de fait par le Front Polisario. C’est le seul lieu de passage vers la Mauritanie, il est essentiel pour l'économie du royaume chérifien qui exporte notamment des fruits et légume vers son voisin du sud.
La semaine dernière, il y avait 108 routiers bloqués côté mauritanien et 78 de l'autre côté de la frontière, affirme-t-on de source marocaine. Les Sahraouis, pour leur part, parlent d’une simple manifestation pacifique contre laquelle le Maroc a mobilisé un milliers d’hommes et 200 véhicules. Leur objectif était purement symbolique, ils ont réussit à remettre leurs revendications au devant de l’actualité.
Le long des 2 700 km de mur de sable qui séparent la zone du Sahara occidental contrôlée par le Maroc (80%) et ses marches méridionales et orientales où s’exerce de facto la tutelle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), des tirs ont été entendus à plusieurs endroits.
La période est particulière : le président algérien est hospitalisé ; le nouveau président américain n’est pas encore en fonction, la plupart des capitales sont mobilisés par la covid-19… Comme dans le Caucase, le calendrier offrait une fenêtre d’opportunité pour réveiller un conflit vieux de 45 ans.
Pour en savoir plus sur le dossier du Sahara occidental, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim