La mort d’Alfred Grosser, un immigré allemand devenu français

 

Historien, journaliste, politologue, Alfred Grosser est mort à Paris, ce 7 février 2024, à l’âge de 99 ans. Il avait 8 ans et demi quand lui et sa famille se sont réfugiés en France, en décembre 1933, fuyant le nazisme.

Son père, Paul, était professeur de pédiatrie et directeur de l’hôpital pour enfants de Francfort-sur-Main. Mais du fait de ses origines juives, il a été démis de ses fonctions. Le jeune Alfred se faisait brutaliser à l’école. Avec son épouse Lily, née Rosenthal, Paul décide de quitter l’Allemagne pour la France, un pays qu’ils ont visité l’été précédent. Le voyage se fait en train via la Suisse. H

À Saint-Germain-en-Laye, il fonde un établissement pour enfants, mais hélas, le diplôme de Paul n’est pas reconnu en France, il ne peut exercer et décédera l’année suivante. En 1937, Lily et ses deux enfants seront naturalisés français, mais devront se cacher dans le sud de la France pendant la guerre, notamment dans la zone d’occupation italienne, moins dangereuse pour les juifs. Les autres membres de la famille Grosser, restés en Allemagne, ont disparu dans les camps.

Engagé dans la résistance, Alfred Grosser a combattu les nazis mais a été un des premiers promoteurs, non de la « réconciliation » franco-allemande et œuvrera toute sa vie au rapprochement des deux pays.

Lire : Ces Allemands qui font la France par Christine Ramel et Bruno Teissier

 
Suivant
Suivant

"New York, portrait d'une ville arabe" par Marc Terrisse