Face à l’Azerbaïdjan, l’Arménie ne peut plus compter sur Moscou

 

Le 23 novembre 2022, l’Arménie accueillait Vladimir Poutine  dans le cadre d’une réunion au sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – une alliance qui comprend, outre la Russie et l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Poutine espérait montrer qu’il n’était pas si isolé sur la scène internationale. Mais, en venant rencontrer des représentants des six États qu’il considère comme ses obligés, il ne s’attendait pas à de telle critique sur sa guerre en Ukraine.

Les plus amers étaient les hôtes arméniens. En conflit avec l’Azerbaïdjan depuis l’automne 2020, l’Arménie avait demandé formellement à l’OTSC de lui porter assistance, comme prévu dans l’article 4 de son traité, équivalent de l’article 5 du traité de l’OTAN. Moscou n’a pas bougé, se contentant d’envoyer une simple mission d’observation. L’agression de Bakou a repris ces derniers mois et cette fois, Bakou s’attaque directement au territoire de l’Arménie et non plus au seul Haut-Karabagh. Selon Erevan, les soldats azerbaïdjanais occupent désormais plus de 50 kilomètres carrés de territoire arménien. La passivité de Moscou dans ce conflit nourri aujourd’hui un grand ressentiment dans la population arménienne demeurée jusque-là majoritairement pro russe.  L’OTSC, alliance militaire formée en 1994, pourrait disparaître très prochainement, provoquant une montée des périls dans la région.

Lire la Géopolitique de l’Arménie, de Tigrane Yégavian

 
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