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Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier

13 avril : un nouvel an bouddhique aussi mouillé que d'ordinaire

Les bouddhistes entrent aujourd’hui dans l’année 2567. Les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour retourner dans leur région d’origine et retrouver leur famille et amis. La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande.

 

Ce 13 avril 2024, les bouddhistes entrent dans l’année 2567. En Thaïlande, les célébrations durent de 3 à 10 jours selon les régions. On commence toujours par un nettoyage complet de la maison puis on se rend au temple le second jour avec des offrandes, on y écoute l’enseignement de Bouddha, dont on asperge d’eau les effigies, enfin on se réunit pour partager un véritable festin non sans avoir, au préalable, versé de l’eau parfumée sur les mains et les pieds des personnes les plus âgées en signe de respect... avant, bien sûr, de se lancer dans de véritables batailles d’eau dans les rues. Selon les pays cette fête prend des noms différents : Songkran (สงกรานต์) en Thaïlande ; Thingyan, en Birmanie ; Pimai, au Laos ; Chaul Chnam thmey, au Cambodge...

La date exacte du nouvel an est déterminée par le calendrier lunaire, mais pour des raisons pratiques, les festivités en Thaïlande ont été fixées en date du 11 au 14 avril, on prévoit des embouteillages sur les routes. Au Laos, c’est du 13 au 16…

Songkran est une fête familiale au cours de laquelle les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour rentrer dans leur région d’origine et retrouver leur famille et leurs amis.

La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande. À Chiang Mai, la coutume veut que des pick-up défilent dans les rues en transportant des bidons d’eau et tout le monde s’asperge d’eau, ce pendant cinq jours (contre trois dans le reste du pays). À Bangkok, certaines rues sont bloquées à la circulation pour permettre ces batailles d’eau en toute sécurité. La presse signale les meilleurs spots de la capitale pour célébrer l’événement.

Pendant la covid, la junte ultra-conservatrice alors au pouvoir à Bangkok avaient interdit ces batailles d’eau, avec l’idée de voir le pays revenir à la tradition qui consiste à se rendre au temple et à faire acte de respect envers les aînés ou son patron par un rituel appelé Rod nam dam hua (รดน้ำดำหัว) qui consiste à verser un peu d’eau parfumée sur les mains de la personne à qui on dédie ce rituel. On peut aussi s’asperger gentiment d’eau entre amis en se souhaitant mutuellement une vie heureuse. Mais les débordements consistant en un chahut généralisé dans les rues à coups de jets d’eau et lances à incendie, a toujours fortement déplu aux autorités.

En Birmanie, c’est la situation inverse : le gouvernement encourage à célébrer la fête de Thingyan, afin d’afficher une certaine normalité. C’est la population pour exprimer son opposition s’abstient de toute festivité pour montrer au pouvoir militaire, la junte au pouvoir depuis février 2021, qu’elle ne dispose d’aucun soutien populaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 avril 2024

 
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Nouvel an, 1er avril, chrétiens, Printemps Bruno Teissier Nouvel an, 1er avril, chrétiens, Printemps Bruno Teissier

1er avril : le nouvel an assyrien, la plus ancienne fête du monde

Le Nouvel An assyrien (Kha b-Nisan) est célébré chaque année le 1er avril dans tous les pays où résident les Assyro-Chaldéens, tel qu’on les appelle en France.

 

Le Nouvel An assyrien (Kha b-Nisan ou Akitu) est célébré chaque année le 1er avril dans tous les pays où résident les Assyro-Chaldéens, ainsi qu’on les appelle en France.

Des habitants de la Mésopotamie se sont distingués de leurs voisins zoroastriens ou juifs, le jour où ils ont adopté le christianisme. Ils ont toujours formé une minorité opprimée, surtout depuis que la région a embrassé très majoritairement l’islam comme religion dominante et officielle. Pendant la Première Guerre mondiale, comme les Arméniens, ils ont subi un génocide qui aurait pu les faire disparaître si la diaspora n’avait pas pris le relais de la préservation de leurs particularismes. Ils ont presque disparu de Turquie, seules subsistent des communautés notables de chrétiens d’Orient dans le nord de l’Irak et de la Syrie ainsi qu’en Iran. Mais, on les retrouve aussi au Liban, en Jordanie, en Arménie, aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne…

Pour cette nation sans État, la célébration du nouvel an est un élément identitaire fort. La date du nouvel an assyrien repose sur le fait que cette fête du printemps, à l’instar de Nowrouz, était fixée le 21 mars selon le calendrier julien. Dans l’Antiquité, le solstice du printemps était l’occasion de célébrer Tammouz, dieu de l’agriculture et Isthar, déesse nourricière, incarnation de la fertilité et de la fécondité. L’adoption du calendrier grégorien, l’a fait glisser au 1er avril. Les Assyriens, dont les racines sont très anciennes possèdent leur propre calendrier qui commence en l’an 4750 av. J.-C. De notre calendrier. De fait, ce 1er avril, les Assyro-Chaldéens entrent dans leur 6774e année. Ce qui fait de cette fête, la plus ancienne au monde.

Dans l'impossibilité de se regrouper, en raison de l'insécurité, dans leurs anciennes capitales de Babylone ou Ninive, les Assyriens parviennent à célébrer leur fête au Kurdistan, en Arménie ou surtout en diaspora. Cette fête est marquée par des défilés en costume traditionnels et des pique-niques, si le temps le permet. Cette fête d’origine païenne, appelée Akitu, durait autrefois 12 jours, du 20 mars au 1er avril du calendrier grégorien. C’est un marqueur identitaire des chrétiens d’Orient.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mars 2024

Le 1er avril 2022, à Erbil, Kurdistan irakien

 
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Espagne, Madrid, Nouvel an, 30 décembre Bruno Teissier Espagne, Madrid, Nouvel an, 30 décembre Bruno Teissier

30 décembre : le nouvel An avec un jour d’avance pour les Madrilènes

La veille du jour de l’An, les horlogers de la ville de Madrid viennent vérifier le fonctionnement des carillons de la Puerta del Sol. L’habitude a été prise de venir assister à la répétition avec des amis et et de trinquer (avec des verres en carton), sans toutefois gober les 12 grains de raisin, mais prévoir des confettis !

 

Ce soir, à Madrid, la place de la Puerta del Sol sera noire de monde et il convient de venir avant 18h, avant que la police ne ferme l’accès à la place, car par prudence, il convient de ne pas dépasser 15 000 personnes. Ce qui est tout de même le double de l’an dernier, puisque la place est en rénovation. La veille du jour de l’An, les horlogers de la ville viennent vérifier le fonctionnement des carillons. Le mécanisme de l'horloge est activé 28 secondes avant minuit. À ce moment-là, une grosse boule de cuivre descend pour avertir que l'année est sur le point de se terminer. Si le test fonctionne bien, les douze carillons retentissent avec un intervalle de trois secondes, puisque l'horloge de la Puerta del Sol, située sur la façade de l'ancienne Poste et aujourd'hui siège de la Présidence du Gouvernement de la Communauté de Madrid, est synchronisé avec l'Observatoire Astronomique National. Cette horloge a été construite à Londres à la fin du XIXe siècle, mais par un horloger espagnol, José Rodríguez de Losada, qui en a fait don à la ville de Madrid.

L’habitude a été prise de venir assister à la répétition avec des amis et de trinquer (avec des verres en carton) mais sans gober les 12 grains de raisin comme il est d’usage en Espagne, au moment du changement d’année.  Cela porterait malheur ! Un substitut comme des bonbons feront l’affaire. Prévoir aussi des confettis ! Chaque 30 décembre, une première répétition a eu lieu à midi, mais c’est celle du soir qui attire le plus de monde. Une autre répétition a aussi lieu à midi le 31 décembre. Ces répétitions sont appelées las preuvas de Nochevieja. Elles ont de plus en plus de succès. voir une vidéo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 décembre 2023

 

photo : Jacinta Lluch Valero

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Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier Hindouisme, Nouvel an, Inde, Népal Bruno Teissier

6 septembre : les hindous célèbrent Krishna et leur Nouvel An

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. C’est l’une des plus grandes fêtes religieuses du monde, le nombre de personnes concernées approchant du milliard.

 

Le Janamashtami ou Krishna Jayanti (कृष्णजन्माष्टमी, en sanskrit) est l'anniversaire de naissance de Krishna, l'avatar de Vishnu dans l'hindouisme. Krishna Janamashtami est célébré le huitième jour de la lune à moitié sombre du mois hindou de Sravana soit, selon les années, en juillet, en août ou début septembre comme en 2023. En Inde et au Bangladesh, c’est un jour férié, au Népal, une simple fête religieuse.

C’’est l’une des plus grandes fêtes religieuses au monde, car elle est célébrée par quelque neuf cent trente millions de personnes. Pour les fidèles, c'est Noël et le Nouvel An à la fois, un jour de profond renouveau spirituel et de célébration qui met un terme à l’année et en commence une nouvelle.

Les hindous célèbrent l'anniversaire de Krishna en jeûnant et en veillant jusqu'à minuit, moment précis de l'anniversaire de l'apparition de Krishna. à minuit, les prêtres écartent les rideaux pour révéler la divinité de Krishna fraîchement habillée sur un autel décoré et coloré. L’excitation monte et un kirtan (chant) entraînant s’ensuit. On danse et on s’échange des cadeaux.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2023

 

Le temple de Krishna Mandir sur la place Patan Durbar, à Katmandou, où se déroulent de grandes cérémonies, au moment de Krishna Janamashtami.

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Nouvel an, Chili, Argentine, Amérindiens, 21 juin Bruno Teissier Nouvel an, Chili, Argentine, Amérindiens, 21 juin Bruno Teissier

21 juin : le nouvel an des Mapuches

We Tripantu est le jour le plus court de l’année, un jour sacré pour les Mapuches, peuple autochtone du Chili et de l’Argentine. C’est le début de l’hiver, ce matin, ils se sont réveillés à l’aube d’une nouvelle année. En 2021, le Chili a fait de cette date la Journée nationale des peuples autochtones.

 

Hier soir, c’était We Tripantu, le jour le plus court de l’année, un jour sacré pour les Mapuches, peuple autochtone du Chili et de l’Argentine. Cette année, le solstice d’hiver (nous sommes dans l’hémisphère sud) tombe dans la soirée du 20 juin. Les familles se sont réunies autour d’un grand feu. Ce matin, elles se sont réveillés à l’aube d’une nouvelle année. Ce jour est donc le nouvel an des Mapuches mais aussi celui des Aymaras et des Rapa Nuis (les habitants de l’île de Pâques).

Le 21 juin, d'autres cérémonies d'une profonde signification sacrée et spirituelle sont célébrées par le peuple Mapuche : le Katan Kawin , qui consiste à présenter officiellement les garçons et les filles devant le reste des familles Mapuche. Le rite de présentation consiste en le Katan , le perçage des oreilles et la mise en place d'anneaux qui symbolisent le nouveau rôle social qui est assumé. De plus, dans certains cas, ils reçoivent un nom propre original, des noms philosophiques, parfois rêvés par les parents, par les anciens, et pour une raison quelconque, ils ne pouvaient pas être enregistrés à l’état civil.

Cette fête a été déclarée comme Journée nationale des peuples autochtones, c’est un jour férié au Chili depuis 2021. La célébration de ce jour avait été instituée par décret suprême sous le gouvernement d'Eduardo Frei en 1998, mais n’est un jour férié que depuis peu. Au sein des communautés autochtones du Chili (13% de la population), les festivités durent jusqu’au 24 juin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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20-21 mars : le nouvel an du monde persan

Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.

 

Ce 20 mars, c’est l’équinoxe de printemps (à 21h24 TU) et la célébration de la fête de Nowrouz. Demain matin, le monde persan entre dans la nouvelle année 1402.

Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».

« Le 21 mars marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de « nawrouz » (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)

Mais cette année, les Iraniens n’ont pas le cœur faire à la fête malgré les feux d’artifice : une vague de contestation sans précédent a secoué le pays après la mort de Masha Amini, en septembre, et l’économie du pays poursuit sa chute libre – amorcée en 2018 avec le rétablissement des sanctions américaines. 

#Nawrouz #Novruz #Nowrouz #Nawrouz #Nauryz #Nooruz #Nowruz #Navruz #Nowruz #Navruz

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Célébration de Newroz en Turquie, photo Bertil Videt, 2006

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Algérie, Nouvel an Bruno Teissier Algérie, Nouvel an Bruno Teissier

12 janvier : Yennayer, le Nouvel an des Kabyles

En Algérie, chez les Kabyles, nous sommes le 1er jour de l’année 2973 du calendrier amazigh (berbère) qui débute en 950 av. J.-C., date de la victoire du roi berbère Chachnaq sur le pharaon Ramsès III. On appelle ce nouvel an Yennayer. Cette fête antérieure à l’arabisation et à l’islamisation du pays connaît aujourd’hui un net regain d’intérêt dans tout le Maghreb berbère comme dans la diaspora européenne.

 

Yennayer est fêté chaque année comme le nouvel an berbère. En Algérie, les Kabyles ont fini par obtenir un jour férié et chômé pour fête fixée le 12 janvier, même si certains mouvements chaoui, dans les Aurès préfèrent le fêter le 14. De leur côté, les Berbères marocains réclament eux aussi un jour férié pour cette célébration, mais c’est la date du 13 janvier qui est mise en avant, comme en Libye ou dans le sud tunisien. Cette année beaucoup d’associations berbères de la diaspora européenne ont choisi de fêter Yennayer le 14 car c’est un samedi.

Là où il y a consensus, c’est que ce 12 ou 13 janvier 2023, nous entrons dans l’année 2973 du calendrier amazing (berbère), bien plus ancien que celui des musulmans ou des chrétiens et bien antérieur à l’arabisation du Maghreb. Ce calendrier débute en 950 av. J.-C., date de la victoire du roi berbère Chachnaq sur le pharaon Ramsès III. Chachnaq (sous le nom de Sheshonk 1er) est le fondateur de la 22e dynastie pharaonique d’Égypte. Ce nouvel an berbère est appelé Yennayer (ⵢⴻⵏⴰⵢⴻⵔ), un mot dérivé de İanuarius (janvier en latin). Mais comme, en amazing,  ⵢⴰⵏ (yen) est l’une des formes possibles du chiffre un, le terme s’est imposé comme appellation du Jour de l’an.

Comme beaucoup de fêtes de fin ou de début d’année, Yennayer était certainement en lien avec le Solstice d’hiver et les phénomènes naturels qui marque le renouveau. La date du Yennayer est basée sur le calendrier julien qui avait cours dans l’Antiquité, avec le temps un décalage de 12, 13 ou 14 jours (selon les époques) s’est produit avec le calendrier grégorien. Le calendrier adopté à l’international, sauf par quelques Églises, comme celle de Russie où on célèbre le nouvel an le 14 janvier (le décalage entre les deux calendriers est de 14 jours, ce dont a tenu compte le Maroc). La date du 12 janvier, retenue par les associations culturelles kabyles repose, en fait, sur une erreur de conversion qui n’a jamais été corrigée. Qu’importe, elle fait aujourd’hui partie de l’identité algérienne. En 2018, Yennayer a fini par être  officiellement reconnu en Algérie comme « jour de fête nationale », chômée et payée. Un progrès, même s’il est encore interdit de manifester avec le drapeau berbère !

« Qui célèbre yennayer éloigne le mauvais œil et les infortunes » dit un adage populaire. Aussi, ne manque-t-on pas de commencer les festivités en égorgeant un animal, généralement un coq fermier, histoire d’éloigner le malheur de la maison. Ce coq sera consommé la veille de Yennayer dans un plat unique lors d’un dîner (Imensi n’Yennayer) où la famille se retrouve au grand complet. On a pour habitude de laisser une ration et une cuillère pour l’absent quel qu’il soit, parent éloigné ou pauvre de passage. Le lendemain, on continuera à faire ripaille avec des plats traditionnels mais sans viande cette fois. S’ajoutent d’autres rites plus ou moins liés, eux aussi, à la fécondité ou à la prospérité, tel le fait de célébrer un mariage ce jour-là, de changer le mobilier de la maison pour accueillir d’heureuses nouvelles ou encore de planter des tiges de laurier-rose dans les champs de culture qui vont éloigner les parasites et garantir de bonnes récoltes.

En Algérie, les autorités attachées à l’identité exclusivement arabo-musulmane du pays, ont longtemps ignoré et même rejeté, cette fête populaire. Une décision présidentielle annoncée le 27 décembre 2017 a fini par rendre cette journée du 12 janvier officiellement fériée et chômée. Cette fête du nouvel an qui connait aujourd’hui un net regain, est l’occasion pour une population qui se sent oubliée d’affirmer son amazighité, en Algérie, en France ou ailleurs. Chaque année, les islamistes lancent une campagne contre la célébration de Yennayer, déclarant cette fête illicite (haram)  ce qui  n’empêche pas cette fête de nouvel an d’être de plus en plus populaire.

Aseggas amimun, ameggaz, yeh’lan, ighudan, ifulkin…, Bonne année !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2023

 
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Le drapeau berbère, interdit d’usage en Algérie

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Brésil, Nouvel an, 31 décembre Bruno Teissier Brésil, Nouvel an, 31 décembre Bruno Teissier

31 décembre : nuit de fête au Brésil en l'honneur de la déesse Lemanje

Au Brésil, la nuit du Nouvel an est une occasion supplémentaire de faire la fête. En particulier à Rio de Janeiro et à Salvador de Bahia où l’on célèbre Lemanja, la déesse de la mer selon les rites afro-brésiliens. On entre dans l’année 2023 avec un nouveau visage à la tête du pays.

 

Au Brésil, la nuit du Nouvel an (véspera de Ano Novo) est une occasion supplémentaire de faire la fête. La ville de São Paulo organise une course de la Saint-Sylvestre en plein centre-ville ; elle est devenue si célèbre qu’elle attire des champions d’autres pays et de toutes disciplines.

Le 31 décembre est aussi le jour où l’on célèbre Lemanja, la déesse de la mer selon les rites afro-brésiliens. Traditionnellement, dans toutes les villes du littoral et particulièrement à Rio, la foule se réunit sur la plage, toute vêtue de blanc. Certains prient et déposent dans des paniers des offrandes jetées à la mer : fleurs, miroir, parfums, et souhaits divers, écrits sur de petits morceaux de papier. À minuit, chacun fait un vœu ! Pour le voir se réaliser, on dit qu’il faut sauter tour à tour sept vagues. Attention, elles sont fortes à Rio.

La déesse Lemanja (ou Iemanjá ou encore Yemajá) est originaire du Nigéria, importée au brésil par la traite négrière. Sa visibilité est relativement récente, les cérémonies publiques ont débuté dans les années 1950 sur les plages de la Zona Sul de Rio. C’est seulement dans les années 1970 que le port de vêtements blancs à la fête du Nouvel An est devenu courant, lorsque les membres de candomblé ont commencé à faire leurs offrandes sur la plage de Copacabana. Sous Bolsonaro, les festivités se sont heurtée à l’hostilité du maire (évangéliste et pro-Bolsonaro) de Rio qui menaçait chaque année de les interdire. Marcelo Crivella, maire jusqu’en 2021, s’est contenté de réduire fortement les aides financières de la ville à l’organisation des cérémonies. C’est au contraire, Eduardo Paes l’ancien maire, revenu a pouvoir en 2021) qui avait déclaré patrimoine culturel les festivités dédiées à Iemanjá sur les plages de Rio.

La tradition de sauter les sept vagues au début de l'année, en faisant sept demandes différentes, est également liée à l’umbanda  (la  religion afro-brésilienne proche du candomblé). Le sept est un nombre kabbalistique qui, pour l’umbanda. Il représente Exu, fils de Yemanja. Il a également une relation avec les Sept Lignes d'Ombanda, concept d'organisation des esprits sous le commandement d'un orixás (divinité). Chaque saut, dans ce cas, serait la demande à une orisha différente. À Salvador de Bahia, haut lieu du culte de Iemanjá les festivités se poursuivent le 1er et le 2 janvier, en principalement à Rio Vermelho.

Des feux d’artifice lancent le début d’une nuit de danse et de musique dans tout le pays. On entre dans l’année 2023. Une nouvelle ère s’ouvre pour le Brésil avec le retour de Lula au pouvoir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Inde, zoroastrisme, Nouvel an, 16 août Bruno Teissier Inde, zoroastrisme, Nouvel an, 16 août Bruno Teissier

16 août : le Nouvel An parsi

En Inde, les Parsis en Inde célèbrent leur Nouvel An à la mi-août. Dans les États du Gujarat et du Maharashtra, où vivent la plupart d’entre eux, c’est un jour férié officiel.

 

En Inde, les Parsis en Inde célèbrent leur Nouvel An à la mi-août. Dans les États du Gujarat et du Maharashtra, où vivent la plupart d’entre eux, le Nouvel An parsi (Navroz) est un jour férié officiel.

Cette fête est également connue sous le nom de Jamshedi Navroz d'après le nom du légendaire roi de Perse, Jamshed qui a lancé le calendrier Parsi et navroz qui signifie « nouveau jour ».

Les parsis suivent la religion du zoroastrisme, fondée par le prophète Zarathoustra en Iran il y a environ 3 500 ans. Lorsque les armées musulmanes ont envahi la Perse, de nombreux zoroastriens ont migré vers l’Inde. De nos jours, il y a environ 2,6 millions de zoroastriens dans le monde, les Parsis indiens étant le plus groupe le plus important de la diaspora.

En Iran et dans d'autres régions du Moyen-Orient, les zoroastriens célèbrent le Nouvel An persan en utilisant le calendrier Fasli/Bastnai, qui fixait le premier jour de l'année à l'équinoxe de printemps, généralement le 21 mars. 

En fait, il existe trois versions distinctes du calendrier zoroastrien, et les Parsis utilisent le calendrier Shahanshahi, où le premier jour de la nouvelle année ne coïncide pas avec l’équinoxe du printemps mais tombe à la mi-août du calendrier grégorien.

Le Navrez est marqué par le ménage complet de la maison, le port de nouveaux vêtements, les échanges de cadeaux et les dons de bienfaisance.

Pour suivre les fêtes traditionnelles et religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 août 2022

 
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Bangladesh, Bengale, Inde, Nouvel an Bruno Teissier Bangladesh, Bengale, Inde, Nouvel an Bruno Teissier

14 avril : Pohela Boishakh, le nouvel an bengali

Ces festivités du Nouvel An réunissent tous les Bengalis, quelle que soit leur religion. C’est notamment la plus grande fête laïque du Bangladesh.

 

C’est Pohela Boishakh ( পহেলা বৈশাখ ), le Nouvel An bengali qui inaugure l’année 1429. Ce jour, appelé aussi Naba Barsha, est férié au Bangladesh dont c’est plus grand festival culturel non religieux du pays, ainsi que dans les États indiens du Bengale occidental, du Tripura et d'Odisha (Orissa). Les festivités durent plusieurs jours et concernent tous les Bengalis, quelle que soit leur ethnie ou leur religion. 

Le festival est célébré avec des processions, des foires et du temps passé en famille. Aujourd’hui, les Bengalis se souhaitent “Shubho Noboborsho” (শুভ নববর্ষ ), qui signifie " Bonne année ".

Ce matin à l’aube, les étudiants de la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Dacca  organisent une procession de masse appelée Mangal Shobhajatra ou Mangal Shovajatra ( মঙ্গল শোভাযাত্রা ). Cette manifestation est considérée comme une expression de l'identité laïque du peuple bangladais et comme un moyen de promouvoir son unité par de-là les différences religieuses.  Il a été déclaré patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO en 2016, classé sur la liste représentative comme patrimoine de l'humanité.

Ce Nouvel An est aussi célébré par les Tripuras, Marmas et Chakmas, peuples des montagnes du nord-est de l’Inde.

L'ancien calendrier bengali a été modifié plusieurs fois, dernièrement en 2018, mais la date du nouvel an a été conservée au 14 et 15 avril du calendrier grégorien.

#PahelaBaishakh

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 avril 2022

 

La procession de masse dans les rues de Dacca (Dakha)

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Chine, Vietnam, Malaisie, Corée du Sud, Philippines, Nouvel an Bruno Teissier Chine, Vietnam, Malaisie, Corée du Sud, Philippines, Nouvel an Bruno Teissier

1er février : le nouvel an lunaire, fêté en Chine et dans toute l'Asie orientale

Des festivités qui ne se limitent pas au Nouvel an chinois car il est aussi fêté au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philip­pines…

 

C’est le Nouvel An chinois (中国新年) : plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Tigre d’eau, un symbole pacifique et humaniste, l’an 4720 du calendrier chinois.

Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (la fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande ou aux Philip­pines on n’apprécie guère le terme de Nouvel An chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée. De fait, il serait peut-être plus judicieux de parler de Nouvel An du calendrier chinois ou tout simplement de Nouvel An lunaire.

En Chine, la nouvelle année est une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale ce qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers le pays (plus de trois milliards de déplacements de personnes, ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.

Pour célébrer cette fête marquante du calendrier, les Chinois du monde entier organisent des défilés hauts en couleur où se mêlent dragons, tigres et autres animaux du calendrier astrologique. Les participants, généralement habillés en tenue traditionnelle, portent des lampions et ne se gênent pas pour lancer des pétards censés chasser les démons. Cette manifestation, publique et joyeuse, est traditionnellement accompagnée d’une série de rituels à la maison qui perpétuent la tradition durant toute une semaine. Ainsi a-t-on pour coutume de rendre hommage aux ancêtres le premier jour puis de remettre aux enfants de petites enveloppes rouge et or (les hong bao) qui contiennent des étrennes et leur assurent réussite et prospérité pour l’année à venir. On s’habille de vêtements neufs ce jour-là où la couleur rouge domine, la couleur de la chance !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1804, Haïti, 1er janvier, Nouvel an, indépendance Bruno Teissier 1804, Haïti, 1er janvier, Nouvel an, indépendance Bruno Teissier

1er janvier : Haïti célèbre tristement son indépendance et sa fête nationale

Haïti fête son indépendance en dégustant la fameuse soupe joumou. Une révolte d’esclaves avait permis, en 1804, la naissance de la première république noire. Mais, ce rêve de liberté a été continuellement gâché par une histoire demeurée tragique.

 

Chaque 1er janvier, alors qu’on s’échange des Bòn Ane ! (en créole), et que l’on déguste la fameuse soupe joumou, Haïti célèbre son indépendance obtenue en 1804 après une terrible guerre qui a débuté par une révolte d’esclaves. C’est la Révolution française de 1789 qui a incité les esclaves de Saint-Domingue et des Antilles françaises à réclamer la liberté pour eux aussi. L’île était dominée par une poignée de colons blancs enrichis par les plantations de canne à sucre et de café. La colonie française, très prospère, était le premier exportateur de sucre au monde et fournissait la moitié du café consommé dans tous les pays. Ce succès reposait sur l’exploitation d’esclaves importés d’Afrique. La Révolution haïtienne a commencé en 1791 et a duré jusqu'en 1803 avec la victoire décisive de Vertières, le 18 novembre, qui a débouché sur l’indépendance du 1er janvier 1804. Pendant ce temps, la Révolution française avait aboli l’esclavage en 1794 (une première mondiale), mais Napoléon le rétablira en 1802 et tentera de l’imposer à nouveau à Saint-Domingue.

Ainsi est née, il y a 217 ans la première république noire de l’Histoire. Laquelle fut rebaptisée Haïti, à partir de son nom autochtone (Ayiti). L'indépendance a été proclamée sur la place d'armes des Gonaïves par Jean-Jacques Dessaline a qui ses lieutenants accordait le titre de gouverneur général à vie (le titre que portait Toussaint Louverture, le héros de la révolte, jusqu’à sa mort dans une glaciale prison du Jura en 1802). Quelques mois plus tard, J-J. Dessaline se proclamait empereur et instaurait une dictature, la première d’une longue série jusqu’à nos jours. Il mourra assassiné en 1806. Comme l’a été le dernier président élu d’Haïti, Jovenel Moïse, en juillet 2021. Lui aussi était en train d’instaurer un régime autoritaire en s’appuyant sur les gangs mafieux qui contrôlent, aujourd’hui, une partie du pays.

L’insécurité, de nos jours, est devenue la règle : enlèvements, assassinats, attentats ciblés se sont multipliés. La population manifeste régulièrement contre la corruption, l’absence de justice et de transparence, la misère absolue et déshumanisante, le non-respect de l’État de droit. Celui qui aurait dû, constitutionnellement, assurer l’intérim du président, le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, était mort du covid quelques jours plus tôt. Le Premier ministre Claude Joseph avait été démissionné. Celui qui devait le remplacer, Ariel Henry, devait être investi le jour de l’assassinat du président. Quant à la chambre des députés, elle est inexistante depuis janvier 2020, faute d’élections. Les partenaires d’Haïti ont fini par reconnaître Ariel Henry comme président par intérim, lequel s’est empressé d’ajourner tout projet d’élection pour élire un nouveau président… Ainsi va la première république noire devenue indépendante le 1er janvier 1804 et qui célèbre aujourd’hui sa Fête de l'Indépendance, laquelle fait figure de fête nationale.

Cette indépendance ne sera reconnue par la France qu’en… 1825, et en échange de 150 millions de francs-or, pour dédommager les grands propriétaires qui ont été dépossédés par l’abolition de l’esclavage. Les anciens esclaves, eux, n’ont eu droit à aucun dédommagement pour plusieurs générations de travail gratuit et de souffrance. Haïti mettra plus d’un siècle à rembourser cette lourde dette.

La fête nationale d’Haïti coïncidant avec le Nouvel An, chacun formule des vœux en disant : Bòn Ane ! En cette occasion, en Haïti comme dans la diaspora, on savoure la bonne « soupe de l’indépendance ». On l'appelle aussi la soup joumou. Depuis le 1er janvier 1804, cette soupe à base de giraumon (une variété locale de potiron) est devenue le plat symbolique de l'indépendance d'Haïti vis-à-vis de la France. Ce plat était auparavant interdit aux esclaves. Il est désormais symbole de liberté et de partage. Sa recette comprend notamment, outre le giraumon, de la viande de boeuf, des pommes de terre, des carottes et une longue liste d'ingrédients qui varie selon les familles.

En ce 1er janvier 2022, le peuple  haïtien formule des vœux et des souhaits. Il espère bien que finalement les choses commenceront à changer pour le pays et ses habitants. Car, jusqu’à présent, son rêve de liberté a été continuellement gâché par une histoire demeurée tragique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 décembre 2021

 

J-J. Dessaline, sur un billet de banque, et le drapeau haïtien

La soup joumou

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24 février : le Nouvel an tibétain

Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine.

 

Le Losar (བོད་ཀྱི་ལོ་གསར།), le nouvel an tibétain inaugure l’année 2147. Souvent, il coïncide avec le nouvel an chinois. Ce n’est pas le cas cette année où il tombe presqu’un mois plus tard. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine. En revanche, comme en Chine, cette nouvelle année est placée sous le signe du rat et du même élément, le métal.

Avant l'invasion chinoise du Tibet, en 1950, le Losar commençait par une cérémonie rituelle matinale au monastère de Namgyal, sous la conduite du Dalaï Lama et d’autres lamas de haut rang, avec la participation de responsables gouvernementaux, pour honorer le Dharmala (protecteur du dharma) Palden Lhamo. Aujourd’hui, le Tibet étant en deuil de son indépendance, à la demande du Dalaï Lama, le Losar n’est guère fêté par la diaspora. Quant aux festivités de Lhassa, elles sont supervisées par le gouvernement chinois.

En revanche, il est célébré au Bouthan et par certaines populations du Népal, comme les Sherpas. Les familles se préparent pour Losar quelques jours à l'avance en nettoyant soigneusement leurs maisons. Les dettes sont réglées, les querelles sont résolues, de nouveaux vêtements sont acquis. La boisson de circonstance est le chang (bière d'orge) qui est servi chaud. Parce que les mots "tête de mouton" et "début d'année" sonnent de manière similaire en tibétain, il est de coutume de façonner une tête de mouton à partir de beurre coloré comme décoration.

Les Bhoutanais célèbrent aussi la nouvelle année en visitant un monastère et en organisant des tournois de tir à l’arc et de fléchettes. Pique-nique, danses et chants occupent le reste de la journée.

S’ils n’ont guère fêté le Losar, les Tibétains de Dharamsala ont célébré samedi 22 février, le 80e anniversaire de Tenzin Gyatso en tant que Dalaï Lama.

 
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Indonésie, Nouvel an Bruno Teissier Indonésie, Nouvel an Bruno Teissier

24 juillet : Galungan le nouvel an balinais

Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours.Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.

 

Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours. Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.

On raconte sur l’île que tous les dieux y compris la divinité suprême Sanghyang Widi, descendent sur terre célébrer la création de l’univers et la victoire du bien sur le mal.  Tout est fermé à Bali, l’activité économique de l’île s’interrompt en grande partie pendant quelques jours, c’est service réduit dans les hôtels et restaurants. À cette occasion, tout le monde rentre dans son village familial pour honorer les dieux et les ancêtres qui, selon la croyance, descendent vers les temples familiaux.

La période de fête se terminera véritablement le jour de Kuningan, le 3 août 2019, également férié, mais ne dure qu'une seule journée.

 
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5 février : le nouvel an chinois, vietnamien, coréen...

Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales…

 

Plusieurs pays asiatiques fêtent aujourd’hui leur entrée dans l’année du Cochon de terre, l’an 4717 du calendrier chinois. Une occasion de retrouvailles familiales, de retour dans sa terre natale qui donne lieu à d’innombrables allées et venues à travers les pays (plus de trois milliards ces dernières années pour toute la période des fêtes) avec son lot d’encombrements sur les routes, dans les gares aussi bien que dans les aéroports.

Le nouvel an chinois (农历新年) est célébré partout où la diaspora chinoise s’est installée, sur tous les continents. Dans beaucoup de pays d’Asie où ce jour donne lieu à des festivités grandioses, au Vietnam (Fête du Têt), en Indonésie, Malaisie, Corée du Sud (Seollal), Thaïlande ou aux Philip­pines on n’apprécie guère le terme de nouvel an chinois pour une fête que chaque pays s’est appropriée et il serait peut-être plus judicieux de parler de nouvel an du calendrier chinois ou tout simplement de nouvel an lunaire ou encore de Fête du Printemps (春节).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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